|
Christian
Karl Josias, baron de Bunsen est un diplomate, archéologue
et théologien né à Korbach (principauté de
Waldeck en Allemagne) le 25 août 1791, mort à Bonn le 8 novembre1860.
Il étudia la théologie
à Marburg (1808), la philologie à Göttingen (1809-1813)
sous la direction de Heyne, et fut nommé
professeur à un gymnase de Göttingen. Il publia De jure
Atheniensium hereditaris (Göttingen, 1813), et entreprit une série
de voyages à Vienne, à Copenhague
où Finn Magnussen lui enseigna l'islandais (1813), à Paris
où il étudia l'arabe et le persan sous Silvestre
de Sacy (1816), à Rome où l'appela
Niebuhr.
Il y épousa une riche Anglaise, Fances Waddington.
La protection de
Niebuhr fit nommer Bunsen secrétaire d'ambassade. Le roi de Prusse
Frédéric-Guillaume III, étant venu à Rome,
fut frappé de l'intelligence du jeune savant, avec qui il s'entretint
de questions théologiques. En 1824, Bunsen devint chargé
d'affaires, en 1827, ministre résident de Prusse
auprès du Saint-Siège.
Il eut part à la fondation de l'Institut archéologique (1829)
et publia avec Platner un important ouvrage sur Rome : Beschreibrung
der Stadt Rom (Stuttgart, 1830 1837, 3 vol.), puis Die Basiliken
des Christlichen Rom (Munich, 1843, in-4 et atlas in-fol.; éd.
franç.; Francfort, 1873). I
l avait déployé
une réelle habileté dans les négociations avec les
papes au sujet des mariages mixtes, des relations entre le gouvernement
(protestant) de la Prusse,
avec les évêques de Westphalie et des provinces rhénanes.
Quand l'attitude, puis l'incarcération de l'archevêque de
Cologne amenèrent un conflit (1837), il tenta vainement de l'apaiser.
En 1839 il fut envoyé à Berne.
Le roi, qui l'avait pris en affection, le rappela à Berlin
(1841), puis le nomma son représentant à Londres (1842).
Il y resta jusqu'en juin 1854, conseillant au roi l'entente avec l'Angleterre
et ayant inutilement essayé d'obtenir de celle-ci des concessions
dans la question de Slesvig-Holstein. On le nomma baron héréditaire
en 1857. Il finit sa vie dans la retraite, s'occupant presque exclusivement
de théologie.
Il avait publié
un grand ouvrage historique, Aegyptens Stelle in der Wettgeschichte
(Hambourg et Gotha, 1845-1857, 5 vol.). Dès son séjour à
Rome, Bunsen s'adonna à des recherches liturgiques; à Londres,
il poursuivit le projet d'une sorte d'union entre les églises de
Prusse
et d'Angleterre
par l'érection d'un évêché protestant
à Jérusalem. D'un esprit
ardent et libéral, il tenta une réconciliation entre l'idée
religieuse biblique et les visées de la philosophie
moderne. Ses deux oeuvres capitales à cet égard sont un grand
ouvrage intitulé Gott in der Geschichte (Leipzig, 1857-58,
3 vol.), où l'auteur se propose d'établir, mais par une voie
rationnelle
et sans recourir à l'autorité de l'Église,
que les diverses religions
anciennes contiennent des vues religieuses, une sorte de révélation
de la divinité, qui convergent et aboutissent au christianisme,
révélation suprême et définitive, et un Bibelwerk
(Leipzig, 1858-70, 9 vol.), édition de la Bible
accompagnée de commentaires explicatifs. D'autre part, Bunsen a
publié divers travaux sur les Lettres d'Ignace, qu'il attribue
à Hippolyte, évêque suburbain du IIIe
siècle, etc. Les oeuvres de Bunsen, notamment son Dieu dans l'histoire,
dont on peut se faire une idée par une traduction abrégée,
en français, ont rapidement vieilli; la méthode
n'en est pas suffisamment sévère. (A.-M. B.
et M. V.).
|
|
|
Robert Wilhelm
Eberhard Bunsen est un chimiste né
à Göttingen le 31 mars 1811, mort en 1899, l'un des savants
les plus illustres du XIXe siècle.
Après avoir complété ses études à Paris,
à Berlin et à Vienne, il fut
successivement professeur de chimie à Göttingen (1833); à
Cassel
(1836), où il occupa la chaire de Wöhler; à Marbourg
(1841), à Breslau
(1851), enfin à Heidelberg (1852), où il se fixa définitivement
et où il a fait école. Ajoutons qu'il a été
correspondant
(1846), puis associé étranger (1862) de l'Académie
de Berlin, correspondant (1853), puis associé étranger
(1882) de l'Institut (France).
-
Robert
Bunsen (1811-1899).
Robert Bunsen a publié
un grand nombre de travaux originaux; ses recherches sur le cacodyle, prototype
des radicaux métalliques composés, sont restées classiques.
On lui doit des recherches sur les cyanures
doubles, sur l'affinité chimique, sur la poudre à canon,
sur l'absorption des gaz; sur la photochimie, la diffusion et la combustibilité
des gaz. Il a inventé une pile électrique qui porte son nom;
il a donné un procédé pour préparer le magnésium
et il a appliqué ce métal à l'éclairage. Mais
une découverte de premier ordre, faite en commun avec Gustav
Kirchhoff, mit le comble à sa réputation : c'est la découverte
de son admirable méthode d'analyse spectrale de la lumière,
méthode qui a permis d'accéder à la connaissance de
la composition de notre Soleil,
pour commencer, et plus généralement de tous les astres et
des conditions qui y règnent.
Fraunhofer
avait fait remarquer que la double raie jaune brillante donnée par
le sodium occupe la même place que la double raie noire D du spectre
solaire; Brewster étendit en 1842 cette
remarque à d'autres raies; Foucault,
en 1849, pour la raie D, Kirchhoff et Bunsen, en 1859, pour d'autres raies,
établirent que les raies du spectre sont des lacunes produites par
l'absorption due aux vapeurs métalliques qui composent l'atmosphère
solaire, et, par suite, chacune d'elles est le spectre renversé
de quelque substance.
Cette méthode
a conduit en outre Bunsen à la découverte de deux corps simples
nouveaux, le césium et le rubidium,
par des procédés qui ont servi de modèles pour la
découverte de toute une série d'éléments nouveaux.
Les nombreux mémoires de Bunsen se trouvent dans tous les journaux
scientifiques. (Ed. B.).
|
En
bibliothèque. - Robert
Bunsen a publié séparément plusieurs ouvrages, notamment
: la Méthode volumétrique (Heidelb., 1854); l'Hydrate
de peroxyde de fer, comme contre-poison de l'arsenic (1837, les Méthodes
gazométriques (Brunsw.,1857); l'Analyse spectrale (1861).
Voici
la liste de ses principaux mémoires : Rech. sur la série
du cacodyle (Ann. Phys. et Ch., t. IV, 167; t. VIII, 356, 3e série);
Influence
de la pression sur la fusion (ib., t. XXXV, 383); Préparation
du magnésium (ib., t. XXXVI, 107); Rech. sur les roches de
l'Islande (ib., t. XXXVIII, 215 et 289); Rech. sur l'affinité
chimique (ib., t. XXVIII, 344); Sur une méthode générale
d'analyse volumétrique (ib., t. LXI, 339); Préparation
du chrome par le courant (ib., t. LXI, 354); Absorption des gaz
par les liquides (ib., t. LIII, 496); Sur le Cérium et ses
oxydes (ib., t. LII, 498); Séparation de l'arsenic, de l'antimoine
et de l'étain (ib., t. LIV, 91); Rech. photochimiques
(id., t. LV, 352); Rubidium et Césium (t. XXIX, 234, 235);
Analyse
spectrale, en commun avec Kircchoff (ib., t. LXII, 432, et t. LXIV,
257). |
|
|