| Jean François Boissonade est un savant helléniste, né en 1774, à Paris, d'une famille originaire de Gascogne, mort à Passy en 1857, étudia au collège d'Harcourt, s'adonna d'abord à la critique littéraire, et fournit au Magasin encyclopédique de Millin, au Journal des Débats, au Mercure, des articles qui furent remarqués. Il débuta comme helléniste en 1806, par une excellente édition des Héroïques de Philostrate, fut nommé en 1809 professeur de littérature grecque à la Faculté de Paris, et joignit à cette chaire en 1828 celle du Collège de France. II avait été reçu dès 1813 à l'Académie des inscriptions. Travailleur infatigable, Boissonade a donné jusqu'à la fin de sa vie, et souvent à ses propres frais, une foule d'éditions d'ouvrages rares, curieux et pour la plupart inédits. Outre les Héroïques, on doit à Boissonade des éditions de la Vie de Proclus, par Marinus, 1814; des Partitions d'Herodianus et du roman de Nicetas Eugenianus, 1819; des Lettres d'Aristénète, des Vies d'Eunape, 1822; six volumes d'Anecdota graeca, 1829-1844, riche mine de morceaux inédits; plusieurs écrits inconnus jusque-là, de Théophylacte Simocatta (1835), de Michel Psellus (1838); les Lettres de Philostrate (1842); la première édition de Babrius (1844); les Allégories de l'Iliade de Tzetzès, ainsi qu'une jolie collection de poètes grecs en 24 vol. in-32 (1823-1826). Boissonade a fourni au recueil des Notices des manuscrits de la Bibliothèque nationale plusieurs morceaux précieux, et à la Biographie universelle un grand nombre de ses meilleurs articles. La littérature française lui doit un recueil inédit de Lettres de Voltaire à Frédéric (1802) des éditions des Oeuvres choisies de Bertin (1824), de Parny (1827), une édition du Télémaque (1844), où sont indiqués les emprunts faits par Fénelon à l'antiquité, et d'excellents articles littéraires, recueillis en 1862 par Colincamp. A une érudition profonde, ce savant joignait l'esprit, le goût et l'élégance du style. | |