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Bestoujev

Bestoujev. - Cette famille a des origines qui remontent au XIVe siècle. Elle doit son nom à un certain Gabriel Bestouj; l'un de ses fils, nommé Riouma, a été le chef de la branche des Bestoujev Rioumine. Ses membres les plus remarquables ont été ceux de deux écrivains du XIXe siècle, Alexandre-Alexandrovitch (dit Marlinky) et Constantin-Nicolaevitch Bestoujev (-Roumine). Ils se sont également occupés de politique, mais plus marquants de ce point de vue sont deux autres membres de la famille. Pour ce qui concerne le XVIIIe siècle, l'homme d'état Alexis-Petrovitch Bestoujev-Rioamine, et pour le siècle suivant , Michel Bestoujev (ce dernier s'étant aussi occupé de littérature à ses heures...).
Alexis-Petrovitch Bestoujev-Rioumine - Né à Moscou le 11 juin 1693, mort à St-Pétersbourg le 21 avril 1766. Elevé à l'étranger, il entra de bonne heure dans la carrière diplomatique. Il fut d'abord envoyé en Angleterre, puis à Copenhague et à Hambourg où l'impératrice Anne (Le Printemps des Tsarines) le chargea de négociations délicates relativement à la succession du Holstein. Appelé à Pétersbourg en 1740, il devint ministre du cabinet et embrassa le parti de Biren; après la chute de Biren, Bestoujev fut lui-même jeté en prison. Il en sortit bientôt et l'impératrice Elisabeth lui confia la direction des affaires étrangères avec les titres de vice-chancelier et de chancelier. Partisan de l'alliance autrichienne, il envoya un corps d'armée russe en Allemagne pour soutenir MarieThérèse (1746). Plus tard, au début de la guerre de Sept Ans, quatre-vingt mille Russes commandés par Apraxine entrèrent en Prusse et remportèrent la victoire de Jœgerndorff. Cependant l'impératrice Elisabeth étant tombée gravement malade, Bestoujev, pour faire sa cour au grandduc Pierre, partisan chaleureux de Frédéric Il, rappela les troupes russes. Mais l'impératrice guérit et, sur la plainte de l'ambassadeur d'Autriche, elle fit arrêter Bestoujev et Apraxine, comme coupables de haute trahison. Le chancelier disgracié fut envoyé dans un village des environs de Moscou et privé de ses titres et dignités. L'impératrice Catherine, à son avènement, le rappela, lui rendit ses biens, ses ordres, ses titres en y ajoutant celui de feld-maréchal. Ce fut lui qui rédigea le manifeste par lequel la nouvelle souveraine annonçait son avènement. Il mourut peu de temps après. Dans son exil il avait écrit en russe un ouvrage intitulé Consolations du chrétien. Il ne laissait qu'un fils avec lequel le titre de comte s'éteignit. Dans les documents occidentaux, son nom est parfois écrit Bestusheff.

Alexandre-Alexandrovitch Bestoujev, écrivain connu sous le pseudonyme de Marlinsky, né en 1797, mort en 1837. Il commença à écrire dès l'âge de vingt ans et consacra à la littérature les loisirs que lui laissait sa carrière militaire. Il fut d'abord officier dans la garde; la part qu'il prit à la révolution de décembre 1825 (il était membre d'une société secrète) lui valut d'être déporté en Sibérie. En 1829, il fut incorporé comme simple soldat dans un bataillon du Caucase; il y étudia les moeurs et la langue des montagnards. Il périt dans une expédition; il avait été promu au grade d'enseigne et proposé pour la croix de Saint-Georges. Il avait pris dès 1822 le pseudonyme de Marlinsky sous lequel il est connu dans la littérature russe. Ce nom vient du palais de Marly à Péterhof où le poète était en service. Ses principales oeuvres sont Voyage à Revel (Tallinn)(1821); un Soir de bivouac, Olga (id.), l'Etoile polaire, almanach qu'il édita avec Rylieev et qui parut de 1823 à 1825; la Frégate Nadejda; Amalet-Bek, Nulla-Nour, etc. Ses oeuvres complètes ont été plusieurs fois réimprimées. La dernière édition complète est de 1847 (Saint-Pétersbourg). Les contemporains de Marlinsky le mettaient sur le même pied que Pouchkine et Lermontov. Il ne mérite pas de leur être comparé. Mais c'est un écrivain d'une heureuse imagination et d'un talent agréable. Quelques-unes de ses nouvelles ont été traduites très tôt en allemand, en suédois, en polonais.

Michel Bestoujev, écrivain, frère du précédent et homme politique russe, né en 1800, mort en 1871. Il entra d'abord dans la marine et proposa quelques réformes d'ordre technique qui furent agréées par l'empereur Alexandre Ier. Privé par l'amiral Moller du bénéfice de ses inventions, Michel Bestoujev se jeta dans l'opposition, fit partie du groupe des Dekabristes et prit part à la Révolution qui avait pour but de détrôner Nicolas et de proclamer la Constitution. Il fut arrêté, condamné à la réclusion, puis à la déportation en Sibérie. Il revint en Russie vers la fin de sa vie. Il avait une grande habileté dans les arts mécaniques et a inventé entre autres une voiture qui porte son nom (Bestoujevka). Il a publié quelques notices sur sa famille et laissé des Mémoires.

Constantin-Nicolaevitch Bestoujev, parent du précédent, historien et professeur russe, né en 1829, fit ses études à l'Université de Moscou et collabora, de 1856 à 1859, à la Gazette de Moscou. En 1865, il devint docent d'histoire russe à l'Université de Pétersbourg et prit le titre de docteur avec un travail sur la Composition des Annales russes. Il est devenu ensuite professeur titulaire. Il a publié un grand nombre de notices sur différents points d'histoire nationale. Mais son oeuvre capitale est une Histoire russe (début de la parution en 1872). Le premier volume est précédé d'une importante introduction. Bestoujev-Rioumine a été pendant quelque temps directeur de la revue publiée par le comité de bienfaisance slave de Pétersbourg. (L. Léger).

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Dictionnaire biographique
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