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Bérulle

Pierre de Bérulle est un cardinal, ministre d'Etat, fondateur de le congrégation de l'Oratoire, importateur et premier supérieur des Carmélites en France, né le 4 février 1575 au château de Serilly, près de Troyes, descendant des Séguier par sa mère, mort le 9 octobre 1629. Il fit ses premières éludes chez les jésuites et acheva ses humanités à l'Université de Paris.
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Cardinal de Bérulle.
Pierre de Bérulle (1575-1629).

Il se distingua de bonne heure par l'ardeur et les succès de sa controverse à l'égard des protestants. Dès 1600, Du Perron le choisit pour l'assister contre Duplessis-Mornay dans les conférences de Fontainebleau et il fut utilement secondé par lui. 

Bérulle n'était pas seulement un controversiste habile, mais, plus encore que saint François de Salles, son ami, il était un convertisseur insinuant et onctueux, qui ravit au protestantisme beaucoup de nobles dames. 

La congrégation de l'Oratoire de France fut fondée par lui en 1611; elle fut confirmée, en 1613, par Paul V, malgré l'opposition des jésuites. La lutte contre les carmes, au sujet des carmélites d'Espagne (réforme de sainte Thérèse), fut plus longue et plus pénible. Bérulle avait introduit en France des religieuses de cette congrégation, et il travaillait avec grand zèle à développer leur institution. 

Il était encore supérieur de l'Oratoire, lorsqu'il fut nommé supérieur des carmélites par délégation et commission du pape. Les carmes se trouvèrent offensés par cette nomination qui les excluait de la direction de religieuses portant leur nom; ils soutinrent que le pape lui-même ne peut pas donner le gouvernement des moniales à d'autres qu'aux moines de leur ordre; ils incriminèrent la doctrine et les mours de Bérulle, et pendant treize ans le poursuivirent de calomnies et de libelles injurieux et diffamataires soigneusement espandus mesme aux provinces estrangères (Oeuvres de Bérulle, p. 111, Paris, 1617, in-fol). Henri IV et Louis XIII lui offrirent plusieurs fois des évêchés qu'il refusa; il n'accepta que deux abbayes. Il fut nommé cardinal en 1627, par Urbain VIII.

Bérulle prit une part importante aux affaires de l'Etat première réconciliation de Louis XIII avec sa mère, conclusion du traité de Monzon avec l'Espagne, prompte obtention à Rome, malgré les intrigues de l'ambassadeur d'Espagne, des dispenses nécessaires au mariage d'Henriette de France avec le prince de Galles. Il fut, par suite, nommé ministre d'Etat. 

On a reproché à Richelieu d'avoir pris ombrage de cette élévation et d'avoir abreuvé Bérulle de dégoûts pour le contraindre à abandonner les affaires. La vérité est que la grande politique de Richelieu ne pouvait s'accommoder des tendances de Bérulle : celui-ci était opposé au projet d'abaissement de la maison d'Autriche, il s'était allié en conséquence à Marillac, garde des sceaux, et aux gens du conseil secret de Marie de Médicis; ils étaient secondés par les visions de quelques carmélites du faubourg Saint-Jacques, que la reine-mère consultait comme des oracles. 

Bérulle mourut subitement en disant la messe, et les ennemis de Richelieu attribuèrent cette mort au poison. 

Il était le protecteur de Descartes; il encouragea la publication de la Bible polyglotte de Lejay, ce fut lui qui y fit insérer le Pentateuque samaritain, récemment apporté de Constantinople. Ses oeuvres avaient été plusieurs fois imprimées pendant sa vie; le P. Bourgoing les réunit après sa mort, 1644 (2 vol. in-fol.); 1657 (1 vol, in-fol.); nouvelle édition (Montrouge, 1857, gr. in-8). Les jansénistes approuvèrent et répandirent son traité Des grandeurs de Jésus. (E.-H. Vollet).

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Dictionnaire biographique
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