| Bernis (François Joachim de Pierres de). - Cardinal et poète, né en 1715, à St-Marcel (Ardèche), d'une famille noble, mais pauvre, mort à Rome en 1794, reçut les ordres, et vint de bonne heure à Paris, où il se fit avantageusement connaître par des vers galants, ainsi que par les grâces de son esprit et de sa personne. Il plut à Mme de Pompadour, qui lui fit obtenir une pension du roi, et il fut reçu à l'Académie française dès l'âge de 29 ans. Après la mort du cardinal de Fleury, qui n'avait pas voulu l'employer, Bernis fit une fortune rapide : il fut nommé ambassadeur à Venise et devint cardinal. Chargé en 1756 du ministère des affaires étrangères, il signa en cette qualité le traité d'alliance avec l'Autriche; mais pendant la guerre de Sept Ans, il fut disgracié pour avoir conseillé la paix contre l'avis de Mme de Pompadour (1758). Cependant il fut nommé en 1764 archevêque d'Albi, et cinq ans après ambassadeur à Rome. Révoqué à l'époque de la Révolution, et dépouillé de toute sa fortune, il resta néanmoins à Rome, subsistant des libéralités que lui fit obtenir de la cour d'Espagne le chevalier d'Azara, son ami. Les poésies qui avaient fait la réputation de Bernis consistent en épîtres, madrigaux, odes anacréontiques, etc.; on y trouve de l'afféterie et une grande profusion de figures et de fleurs de rhétorique : aussi Voltaire avait-il surnommé l'auteur Babet la Bouquetière. On a en outre de Bernis un poème sérieux, la Religion vengée publié après sa mort; une correspondance avec Voltaire, et une autre avec Pâris-Duverney. On a réuni ses poésies en 1 vol. in-8, Paris 1797 et 1825. | |