| Albinus (Bernard), médecin né à Dessau, le 7 janvier 1653, mort à Leyde le 7 septembre 1721. Ce savant médecin fit ses humanités à Brême, puis étudia l'art de guérir à Leyde, où il eut pour maîtres Drelincourt, Craanen, etc., et fut reçu docteur en 1676. Il voyagea aux Pays-Bas, en France et en Lorraine, puis en 1680 se fixa dans sa ville natale. Mais, au bout de quelques semaines, il fut appelé, à occuper une chaire de médecine à Francfort-sur-l'Oder. L'électeur de Brandebourg, Frédéric-Guillaume, réclama les soins d'Albinus pour une hydropisie et guérit; il le nomma son premier médecin et son conseiller privé. Albinus remplit ces fonctions jusqu'à la mort du prince, en 1683, puis revint prendre sa chaire à Francfort, où il inaugura, en 1684, un théâtre anatomique. Il rejeta des offres brillantes que lui fit, en 1694, l'université de Groningue, mais accepta, en 1697, le poste de médecin du roi de Prusse, à Berlin. En 1702, grâce aux instances réitérées du comte de Vassenaar auprès du roi, Albinus fut autorisé à se rendre à Leyde ou il occupa la chaire de médecine théorique et pratique pendant dix-neuf ans. Albinus était grand partisan de la médecine hippocratique. Il reconnaissait toute l'utilité de la physique, de la chimie et de l'anatomie comme moyens de faciliter le diagnostic des maladies. (Dr. L. Hn).
| En bibliothèque. - Outre une foule d'opuscules académiques, parus pendant son séjour à Francfort-s.-l'Oder, il a donné : De ortu et progressu medicinae; Leyde, 1697, in-4. - De incrementis et statu artis medicae saeculi XVII; Leyde, 1711, in-4. - Oratio in obitum J. Jacobi Rau; Leyde, 1719, in-4. | |
| Albinus (Bernard Siegfried). - Fils du précédent, l'un des plus grands anatomistes du XVIIIe siècle, le créateur de l'anatomie descriptive, né à Francfort-sur-l'Oder, le 24 février 1697, mort à Leyde le 9 septembre 1770. Il était le fils aîné du précédent et eut deux frères, Christian-Bernard (1700-1752) et Frédéric-Bernard (1715-1778), médecins comme lui, et le premier professeur de médecine à Utrecht, le second professeur d'anatomie à Leyde, tous deux beaucoup moins célèbres que lui. Bernard Albinus étudia d'abord la littérature, puis la médecine à l'université de Leyde, et eut spécialement pour maîtres son père, Boerhaave et Rau. Reçu, en 1718, candidat en médecine, il se rendit à Paris où il se perfectionna en anatomie et en botanique sous la direction de Duverney, Winslow, Vaillant et Jussieu l'aîné. Les curateurs de l'université de Leyde le rappelèrent en 1719 pour lui confier la place de lecteur en anatomie et en chirurgie pendant la maladie de Rau; sa leçon inaugurale, Oratio inaug. de anatome comparata, a été publiée à Leyde (1719, in-4). Deux ans après, en 1721, il fut appelé à remplacer son père, qui venait de mourir, comme professeur titulaire d'anatomie et de chirurgie; le discours inaugural, qu'il prononça à cette occasion, Oratio qua in veram viam quae ad fabri cae corporis humani cognitionem ducat, inquiritur (Leyde, 1721, in-4), donne une histoire abrégée de l'anatomie et un programme pour son enseignement. En 1725, il publia le catalogue raisonné du cabinet d'anatomie légué par Rau à l'Université : Index supellectilis anatomicae, etc. (Leyde, in-4) avec une biographie de Rau; la même année, il mit au jour, avec Boerhaave, une édition des oeuvres de Vésale, dont la préface renferme une notice détaillée sur ce célèbre anatomiste; en 1726, il publia son traité d'ostéologie, De ossibus corporis humani... libellus (Leyde, in-8, fig.); la meilleure édition de ce livre est celle de 1762. Albinus fut nommé recteur dé l'Académie de Leyde en 1726. secrétaire du sénat académique en 1731, place à laquelle il fut appelé une seconde fois en 1759. Ces emplois honorables ne ralentissaient pas son zèle pour la science; en 1734, il fit paraître son Historia musculorum corporis humani (Leyde, in 4, fig.; autres édit., ibid., 1736, in-4; Francfort, 1784, in-4). Cet ouvrage, le meilleur d'Albinus, l'a placé au rang des premiers anatomistes. En 1736, il donna sa Dissert. de arteriis et venis intestinorum hominis (Leyde, in-4; ibid., 1738, in-4) ; en 1737, son Icones ossium foetus humani, etc. (Leyde, in-4), sa Diss. secunda de sede et causa coloris Aethiopum et caeterorum hominum (Leyde, in-4), où se trouve une étude remarquable de la couche pigmentaire de Malpighi et une nouvelle édition des oeuvres de Fabrice d'Aquapendente et des oeuvres de Harvey. Continuant ses admirables travaux d'anatomie et de dissection, il publia, en la complétant, une édition des planches anatomiques d'Eustachi en 1744 et 1761, mit au jour son Tabulae sceleti et musculorum corporis humani (Leyde, 1747, gr. in-fol.), son Uteri mulieris gravidae cum jam parturiret, mortuae tabulae, VII (Leyde, 1748, gr. in-fol.; Appendix, 1751), son Tabulae ossium humanorum (Leyde, 1753, gr. infol.), qui renferme des planches admirables, gravées par Wandelaar, comme celles de ses autres ouvrages; son Tabula vasi chyliferi cum vena azyga, arteriis intercostalibus, etc. (Leyde, 1757, gr. in-fol.). En 1738, Albinus avait été nommé président du collège des chirurgiens de Leyde, en remplacement de Boerhaave, et nommé pour la seconde fois, recteur de l'Académie. En 1745, les curateurs de l'Université, remarquant une altération de sa santé due à des séjours prolongés dans les salles de dissection, le nommèrent professeur en médecine et mirent à sa place, dans la chaire d'anatomie, son frère cadet, Frédéric-Bernard Albinus. II trouva alors des loisirs pour publier les nombreuses observations qu'il avait recueillies sur l'anatomie, la physiologie, la zoologie, la pathologie, etc.; elles sont réunies dans ses Annotations academicae, lib. VIII (Leyde, 1754-1768, gr. in-4, avec planches). Il resta jusqu'à sa mort fidèle à l'université de Leyde et refusa entre autres des offres brillantes que lui fit Göttingen en 1752. Albinus exerça la chirurgie avec succès; il fut lithotomiste distingué comme son maître Rau. (Dr L. Hn.) |