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Pierre
Simon Ballanche est un écrivain né à Lyon
en 1776, et mort en 1847. Il était d'une famille d'imprimeurs, et dirigea
quelque temps lui-même une imprimerie. Il renonça dès 1813 aux affaires,
afin de se livrer aux lettres, visita l'Italie ,
et vint vers 1824 se fixer à Paris, où ses
écrits, d'un genre tout nouveau, ne furent d'abord appréciés que de
quelques esprits d'élite. Il n'en fut pas moins reçu à l'Académie
française (1844).
Tous les travaux
de Ballanche se rattachent à une seule et même pensée, l'histoire des
destinées du genre humain et la rénovation sociale. Vouées, selon lui,
à des périodes alternatives de destruction et de régénération, les
sociétés accomplissent une sorte d'épopée cyclique, qu'il entreprit
de raconter; il espérait concilier le dogme religieux de la chute et de
la réhabilitation de l'humain avec le dogme philosophique de la perfectibilité
humaine.
Le grand ouvrage
qu'il méditait devait s'intituler la Palingénésie
sociale. Antigone, Orphée, la Vision d'Hébal, la Ville des expiations,
l'Homme sans nom, le Vieillard et le Jeune homme, sortes de poèmes
philosophiques qu'il composa successivement, en sont des épisodes; les
Essais de Palingénésie sociale, qui parurent en 1827 (en tête
d'Orphée), en sont l'introduction. Il exposa des opinions moins
chimériques dans ses Institutions sociales (1828).
Ses idées, exprimées
dans un style noble, mais présentées sous une forme symbolique et poétique
qui ne permet pas toujours de les bien saisir, sont empreintes d'un mysticisme
qui leur ôte toute valeur scientifique. Ses Oeuvres ont été réunies
par lui-même en 1830, 4 vol. in-8, et en 1832, 6 vol. in-8. Alexis de
Saint-Priest, son successeur à l'Académie, l'a fort bien apprécié dans
son discours de réception. |
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