|
Joseph Baini
est un prêtre, compositeur et musicographe,
né à Rome le 21 octobre 1775,
mort dans cette ville le 21 mai 1844. Doué d'une admirable voix
de basse et de rares dispositions, il fit de solides études
sous la direction de son oncle Laurent Baini et de Joseph Jannaconi. Ordonné
prêtre en 1798 et admis dans la chapelle
pontificale, dont il fut élu abbé en 1818, il y passa presque
toute son existence, partageant son temps entre le chant,
la direction du choeur, le professorat, la
composition, les travaux littéraires et les devoirs du sacerdoce.
A l'époque où Napoléon,
brouillé avec Pie VII, méditait
un schisme, des ouvertures indirectes furent faites à Baini par
l'intermédiaire de Choron, qui l'engageait à venir à
Paris, où une position honorable lui
serait offerte; Baini refusa.
Ses compositions, qu'il ne consentit jamais
à laisser imprimer, consistent en messes et en motets
dans le style alla Palestrina, le seul qu'il connût et qu'il
voulût connaître; son Miserere
à 10 voix et son Dies irae, à
7 passent pour ses chefs-d'oeuvre. Il écrivit pour les examens de
l'Académie Sainte-Cécile un recueil de cent sujets de fugue,
et à l'instigation du roi de Prusse,
Frédéric-Guillaume III, une série d'hymnes de l'antiphonaire
romain mis en harmonie à 4 parties. On doit citer encore à
titre de curiosité ses deux canons à 64 parties divisées
en 16 choeurs réels. Ce genre de composition n'était qu'un
jeu pour Baini.
Comme théoricien et historien il
a publié : 1°; Lettera sopra il motetto a 4 cori del Sig.
Santucci (1806, in-8°). - 2° Saggio sopra l'identità
de' ritmi musicale e poetico (Florence, 1820, in-8). Une traduction
française de cet ouvrage par le comte de Saint-Leu (Louis Bonaparte)
parut la même année; - 3° Son ouvrage le plus considérable
est un livre plein d'érudition, intitulé : Memorie storico-critiche
della vita e delle opere di G. Pierluigi da Palestrina (Rome, 1828,
2 vol. in-4).
Baini professait pour Palestrina
une sorte de culte; n'ayant pu réaliser le projet de publier les
oeuvres complètes de son maître préféré,
il lui consacra du moins une longue étude qui, malgré les
graves erreurs historiques qu'on y a découvertes, est encore utile
aux historiens de la musique. Les nombreux travaux laissés en manuscrits
par Baini ont été insérés ou analysés
dans les Essais de diphtérographie musicale de La Faye (Paris,
1864, in-8). (Michel Brenet). |
|