| Saint Avitus ou Avit, Alcimus Ecditius ou Ecdicius Avitus, était un évêque métropolitain de Vienne (Dauphiné) alors soumise aux Burgondes, mort en 523 ou 525. Cet évêque, qui écrivait à Clovis : Votre foi est votre (ou notre) victoire, et à qui le pape Hormisdas donna plus tard le titre de vicaire apostolique de la Gaule, tient une place importante en l'histoire du VIe siècle; il la doit à ses poésies, à la part qu'il prit aux controverses religieuses et aux intrigues ecclésiastiques de son temps, et à l'action qu'il exerça sur les rois burgondes. Il était fils d'lsicius ou Hesycius, de puissante famille gallo-romaine et évêque de Vienne; à la mort de son père (494), il fut élu pour le remplacer. Vers 499, à Sardianicum, près de Lyon il assista à une conférence tenue, en présence du roi Gondebaud, entre les ariens et les catholiques. On dit que le roi fut très ému par les arguments d'Avitus; mais ni ces arguments, ni des lettres fort adulatrices ne parvinrent à lui faire abandonner l'arianisme. Avitus eut un succès plus décisif auprès de Sigismond, fils de Gondebaud; l'ayant guéri d'une fièvre dangereuse, il le convertit au catholicisme et obtint de lui la fondation du monastère de Saint-Maurice. En 517, sous le règne de ce prince, il assembla et présida à Epaune ou Epaone un concile pour le rétablissement de la discipline ecclésiastique. Avitus a composé des traités contre les nestoriens (Nestorius), les eutychiens (Monophysisme) et les sabelliens et coutre les doctrines sémi-pélagiennes de Faustus, abbé de Lérins. Une grande partie de ses écrits a été perdue. Ce qu'on en connaît aujourd'hui a été recueilli et publié par Sirmond, Aviti opera; Paris, 1643, in-8. Ces oeuvres comprennent un poème de 2611 vers hexamètres, répartis en cinq chants-: De Origine mundi, De Peccato originali, De Sententia Dei, De Diluvio, De Transitu Maris rubri; un autre poème de 666 hexamètres, De Consolatoria laude Castitatis; - des homélies, des lettres aux rois francs et aux rois burgondes, à plusieurs évêques de la Gaule et aux évêques de Constantinople et de Jérusalem. Quelques-uns de ces écrits contiennent des renseignements intéressants pour l'histoire. On a trouvé une certaine ressemblance, très vraisemblablement fortuite, entre le poème d'Avitus et le Paradis perdu de Milton. (E.-H. Vollet). | |