| Rufus Festus Avienus est avec Ausone, à qui il ressemble fort peu, le seul poète latin profane du IVe siècle. Une inscription de Rome (Fabretti, X, 507) nous apprend qu'il descendait du stoïcien Musonius Rufus et que, comme lui, il naquit à Volsinium en Etrurie. Il fut proconsul en Afrique (366), et en Achaïe (372). Quelques passages de ses poèmes géographiques semblent indiquer que le poète a longtemps demeuré en Afrique et en Grèce. Voilà tous les renseignements que nous avons sur la vie d'Avienus. D'après Servius, le scoliaste de Virgile (Ad . Aen. , X, Vs 272 et 388), Avienus aurait mis en vers iambiques toute l'oeuvre de Virgile et toute l'histoire de Tite-Live (Avienus qui totum Vergilium et Livium iambis scripsit). Ces deux ouvrages sont perdus. Nous avons d'Avienus quelques petits poèmes, quelques épigrammes de l'anthologie : le départ n'est pas fait sûrement entre les pièces authentiques et celles qu'on ne peut lui attribuer; une description de la Terre (Descriptio orbis terra, 1394 hexamètres), d'après la Périégèse de Denys, résumé des connaissances contemporaines sur la géographie physique et politique; les Phénomènes et les Pronostics d'Aratus (Aratea Phaenomena, 1325 hexamètres, et Prognostica, 552), imités du grec, après Cicéron et Germanicus (Autour d'Aratus), et augmentés d'un grand nombre de détails empruntés aux philosophes, aux astronomes et aux auteurs mystiques; la description des côtes (Ora maritima, 703 iambes trimétriques). Ce dernier ouvrage, qui comprend la description des côtes de la Méditerranée depuis les colonnes d'Hercule (détroit de Gibraltar) jusqu'à Marseille, n'est qu'un fragment d'un poème dans lequel Avienus se proposait (cf. v. 51) de décrire toutes les côtes occidentales et méridionales de l'Europe. Teuffel jugeait Avienus « un poète remarquablement doué ». Cependant la liste qui vient d'être donnée de ses poèmes montre que, quant au fond, il n'avait rien d'original. Pour ce qui est de la forme du vers, il suffit de le comparer à son contemporain Ausone, et on se rendra compte de ce que valent, à côté des poèmes élégants du rhéteur bordelais, ces vers lourds et embarrassés, encombrés de spondaïques, cette langue chargée d'archaïsmes, ce vocabulaire indigent où les mêmes mots se répètent à satiété, cette nullité de la description qui se borne toujours à l'emploi des mêmes expressions toutes faites. (H. De la Ville de Mirmont). | |