| Attale Ier, roi de Pergame depuis 241 av. J.-C., fils d'Attale de Tios et neveu d'Eumène Ier, à qui il succéda. Avec une grande habileté il sut tirer parti des luttes où étaient impliquées alors l'Egypte et la Syrie, réussit en peu de temps à étendre les limites de son petit Etat et prit avec le diadème le titre de roi, qu'il avait toujours ambitionné. Les uns supposent qu'il s'appuya en cette occasion sur des bandes de Gaulois mercenaires qui infestaient la Grèce et l'Asie Mineure et qu'il les mena contre Antiochus Hiérax, sur lequel il aurait remporté une victoire importante; d'autres, au contraire, qu'il défit ces mêmes Gaulois. Une fois roi de Pergame, il ne cessa de lutter contre les rois de Syrie, aux dépens desquels il avait constitué son royaume. Seleucus Ceraunus (Séleucides) marcha contre lui, mais fut assassiné avant de lui avoir livré bataille; l'oeuvre entreprise fut menée à bonne fin par Achaeus qui réduisit Attale au seul royaume de Pergame; mais il succomba lui-même sous les coups réunis d'Antiochus le Grand et d'Attale devenu l'allié de ce dernier. En 211 Attale entra dans l'alliance des Etoliens et des Romains contre Philippe III de Macédoine. Nommé chef de la ligue étolienne, il vit se tourner contre lui Prusias ler de Bithynie qui l'obligea à quitter les mers de la Grèce pour la défense de ses Etats. Plus tard, réuni aux Rhodiens contre Philippe (201), il eut à défendre le territoire et la ville de Pergame contre les attaques des Macédoniens, leur livra bataille sur mer près de Chios et réussit à leur infliger de grandes pertes sans toutefois remporter la victoire, et se porta ensuite au secours des Athéniens qui le reçurent de la façon la plus flatteuse. Dans une nouvelle guerre qu'il entreprit contre Philippe en l'an 200, il dut à l'intervention des Romains d'échapper aux coups d'Antiochus qui s'était allié aux Macédoniens. Frappé de paralysie peu avant la bataille de Cynoscéphales (197), il mourut cette même année à l'âge de soixante-douze ans. Il a laissé le souvenir d'un roi accompli, amateur des lettres, des sciences et des arts, qui depuis son règne trouvèrent à la cour de Pergame un accueil favorable et des encouragements féconds. Ce fut sous son règne et grâce à son intervention que les Romains allèrent chercher à Pessinonte, en Phrygie, l'image de Rhea Cybélé, de laquelle un oracle sibyllin faisait dépendre la défaite d'Hannibal. | |