| Archevesque (Hue). - Trouvère normand, écrivit, vers le milieu du XIIIe siècle, quatre dits ou moralités dont la fortune a été diverse. Bien que ces quatre pièces soient contenues dans un même manuscrit (Bibliothèque nationale, fonds français, 837), il est arrivé que les deux premières seulement ont été maintes fois citées; et imprimées, tandis que les deux autres ont vu le jour pour la première fois dans l'édition parueen 1885 sous les auspices de la Société rouennaise des Bibliophiles. L'auteur de cette publication, A. Héron, démontrait assez facilement, par l'étude même de son oeuvre, que l'auteur était originaire de la basse Normandie et qu'il composa ses poésies à la fin de la première partie du XIIIe siècle. Nous nous dispenserons maintenant d'analyser ces quatre pièces, dont le titre respectif fait suffisamment connaître l'esprit général et la donnée particulière : De Larguece et de Debonereté; la Poissance d'Amors; De la Mort Larguece (tuée et jetée à la mer par Avarisce). La plus importante et la plus connue de ces poésies est le Dit de la Dent. On connaît l'anecdote qui fait le sujet de cette composition : la dent arrachée par le forgeron du Neufbourg; cette plaisante invention, plus propre à rentrer dans le genre des fabliaux que dans celui des dits moraux, a donné lieu à un assez grand nombre d'imitations, et la tradition n'en est pas encore perdue. Le Dit de la Dent et la Mort Larguece ont été publiés, traduits ou analysés par : Legrand d'Aussy, Fabliaux et Contes, Fables et Romans des XIIe et XIIIe siècles; Barbazan et Méon, Fabliaux et Contes des poètes françois des XIe, XIIe, XIIIe, XIVe siècles; Jubinal, la Mort Larguece, dans son édition des Oeuvres complètes de Rutebeuf. Le Dit de la Dent a été reproduit dans le Recueil général et complet des Fabliaux des XIIIe et XIVe siècles, de A. de Montaiglon et Gaston Raynaud. De plus, il a été imité par nombre d'auteurs. Enfin les quatre pièces de Hue Archevesque, dont les deux dernières étaient restées inédites, sont rassemblées, on l'a dit, dans l'édition de A. Héron, sous le titre : Les Dits de Hue Archevesque, trouvère normand du XIIIe siècle; Rouen, 1885, petit in-4; publication de la Société rouennaise des Bibliophiles. ( François Bonnardot). | |