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Aranda

Aranda (Antonio de), voyageur né en Espagne, de l'ordre des franciscains, visita la Palestine en 1530, fut confesseur de la reine Marie de Hongrie et de Jeanne de Portugal, filles de Charles-Quint , et mourut préfet de son ordre pour la province de Castille, en 1555. On a de lui Tratado de las siete Palabras que se leen en el Evangelio haber dicho nuestra Señora; Alcala, 1557, in-8. Mais son seul ouvrage vraiment intéressant est la description de l'état de la Terre-Sainte en 1530; il est plein de faits curieux et porte pour titre : Verdadera lnformacion de la tierra sancta segun la dispusicion que en al año de mil y quinientos y treynta. El muy reverendo padre F. Antonio de Aranda... la vio y passeo. La première édition de cet ouvrage parut à Alcala en 1531, in-4; d'autres y furent publiées en 1533 et 1537, in 4; à Tolède, 1845, in-4, et 1550, in-fol.; à Alcala, en 1563, in-12, et dans la même ville en 1574, in-8. (E. C).
Aranda (Emmanuel d'), né à Bruges en 1602, suivant la biographie Didot, en 1612, suivant Foppens, en 1616, suivant Paquet, d'une famille aragonaise, à laquelle appartenait peut-être le célèbre ministre de Charles III. Il vivait encore en 1675 et on voyait son tombeau à Bruges, en la chapelle des Augustins. En 1630, il alla en Espagne, où il resta environ une année pour apprendre le castillan, puis s'embarqua à Saint-Sébastien sur un navire anglais pour revenir en son pays. Ce navire fut pris par un pirate algérien et Emmanuel de Aranda resta plusieurs années captif à Alger. Racheté enfin, il revint à Bruges et y obtint la charge d'auditeur militaire au quartier du Franc.

Il écrivit, vraisemblablement en français et d'une manière fort intéressante, le récit de ses aventures et ses observations sur la régence d'Alger. La première édition qu'on connaisse est intitulée : Relation de la captivité et liberté du sieur Emmanuel d'Aranda; Bruxelles, 1656, pet. in-12. Autres de 1657, pet. in-12., 1662, pet. in-12; 1664, pet. in-12. Il en parut une édition latine, probablement une traduction faite postérieurement à la relation française, en 1657, une en anglais, en 1666, et une en flamand, en 1682. Des fragments en ont été aussi insérés dans divers recueils d'histoires morales et intéressantes. On attribue encore à Emmanuel d'Aranda des poésies; mais elles ne nous sont pas connues. Son livre, curieux pour l'histoire de la régence d'Alger, suffit d'ailleurs à conserver son nom. (E. Cat).

Aranda (don Pedro-Pablo Abaraca y Bolea comte de), célèbre homme d'Etat espagnol, né le 18 décembre 1718, mort en 1799. Issu d'une famille noble d'Aragon, il servit d'abord dans l'armée, puis entra dans la diplomatie comme ambassadeur en Pologne. Après être resté sept années dans ce poste alors difficile, il fut appelé à administrer la capitainerie générale de Valence, et se signala par des talents supérieurs. Il fut dès lors en faveur près de Charles III '(L'Espagne au XVIIIe siècle). En 1765, à la suite d'une émeute à Madrid, à la répression de laquelle il avait beaucoup contribué, il eut la présidence du conseil. 
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Aranda.
Aranda.

Nourri des idées nouvelles qui agitaient alors la France et une partie de l'Europe - il était de ceux que l'on appelait alors les afrancesados - , Aranda entreprit de grandes réformes et voulut tirer l'Espagne de la ruine et de l'abaissement où elle était tombée. Il commença par chasser les Jésuites en 1767, acte hardi qui lui fit de nombreux ennemis, restreignit le droit d'asile, surveilla les agissements des congrégations religieuses, astreignit les inquisiteurs à ne plus empiéter sur la juridiction civile, reconstitua la police, réorganisa les institutions de crédit, et favorisa par de sages mesures le commerce, l'agriculture et l'industrie. Voltaire (1771) applaudissait à ces efforts, et le roi Charles III promettait à son ministre de le soutenir énergiquement, répétant :

 "Les Espagnols sont des enfants qui pleurent parce qu'on les nettoie". 
Mais en 1773, Aranda fut obligé de se retirer par suite du mécontentement que la rigueur de ses actes avait produit chez les grands, qui profitaient des abus, aussi bien que chez le peuple, qui en souffrait, mais qui était ignorant, superstitieux et crédule. Aranda, en compensation, reçut l'ambassade de France. En cette qualité il prit une part importante aux négociations dont la guerre de l'indépendance des colonies anglaises devint le sujet, ainsi qu'à celles qui amenèrent la signature du traité de Paris, en 1783. 

Aranda, très apprécié à la cour de France et dont les services ne pouvaient être méconnus, même à Madrid, fut appelé au ministère par Charles IV en 1792, pour succéder au comte de Florida Blanca. Mais il n'y demeura que peu de temps et fut remplacé bientôt par Emmanuel Godoy, favori de la reine Marie-Louise, plus tard fameux sous le tient de Prince de la Paix. D'Aranda fut même exilé dans ses terres d'Aragon et y mourut, après avoir vu quelques-uns des malheurs qu'une politique hostile à la France allait attirer sur son pays. (E. Cat).

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