| Antoniadi (Eugenios Mihail, dit Eugène -), astronome né à Constantinople (auj. Istanbul), le 1er mars 1870, mort à Paris le 10 février 1944. Ses premiers dessins d'objets célestes, à partir d'observations réalisées à l'aide d'une lunette de 75 mm, depuis Constantinople, datent de 1888. Il rejoindra, dès 1891, la Société Astronomique de France (SAF) fondée fondée quatre ans plus tôt par Flammarion, mais n'arrivera en France qu'en 1893, où il assistera Flammarion à son observatoire de Juvisy. En 1896, il accompagne en Norvège une expédition de la British astronomical Association pour y suivre le déroulement d'une éclipse, que les nuages empêcheront d'observer. Le voyage est cependant une occasion de nouer des liens avec un organisme qui très vite place Antoniadi à a tête de sa section consacrée aux études de Mars. L'astronome publie en 1898 son premier mémoire sur cette planète. C'est l'époque de la grande vogue des canaux, et déjà Antoniadi se montre suspicieux quant à leur réalité. Parallèlement il intervient dans une polémique qui éclate alors à propos des anneaux de Saturne, et dans lesquels Antoniadi décèle des structures radiales qui pourraient correspondre à celles qui ont été observées plus tard par les sondes spatiales. Il fait par ailleurs des observations de Jupiter, et notamment des interactions des perturbations de son atmosphère et de la Grande tache rouge. En 1902, Antoniadi, qui s'entend mal avec Flammarion, quitte la SAF pour séjourner quelque temps en Angleterre, et même en Turquie, où il est autorisé à publier le premier Atlas photographique de Sainte-Sophie. Il revient en France en 1909, mais cette fois - bien qu'il se réconcilie avec Flammarion - pour travailler à l'observatoire de Meudon, dirigé par Henri Deslandres. C'est de cette période que datent les principales contributions d'Antoniadi à l'anéantissement de l'hypothèse des canaux martiens, notamment lors de l'opposition de 1909, à la suite d'une observation à la l'aide de la grande Lunette de 83 cm, d'une précision jamais égalée auparavant, et qui ne révélait aucune de ces structures supposées. Il faudra attendre une nouvelle opposition de Mars (1911) pour que la plupart des astronomes basculent à leur tour dans le camp des sceptiques. Ses observations le conduisent également à cette époque à reconnaître l'existence de nombres tempêtes de poussières (se manifestant par la formation de nuages jaunes) lorsque Mars passe à proximité de son périhélie. Par la suite, Antoniadi s'intéressera à la rotation de Vénus et sera parmi ceux qui défendent une période longue, comme le confirmeront plus tard les observations radar. Il s'intéressera également à l'ancienne astronomie égyptienne, objet d'un ouvrage paru en 1934, puis à l'observation de la surface de Mercure.
| En bibliothèque - E. M. Antoniadi, La Planète Mars, Hermann, 1930; Richard McKim, The life and times of E. M. Antoniadi, 1870-1944. JBAA, 1993. En librairie - Eugène Antoniadi, La planète Mars, Burillier. | | |