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Livius
Andronicus est le plus ancien poète connu de la littérature
latine. Il florissait au VIe siècle
de Rome ou au IIIe siècle
av. J.-C. C'était un Grec, de
Tarente probablement, qui dut être
amené à Rome comme prisonnier
de guerre après la prise de cette ville par les Romains, en 272
av. J.-C. Andronicus, qui devait être très jeune à
ce moment, devint l'esclave d'un certain
Livius; il fut dans la suite affranchi par son maître, et suivant
l'usage latin prit le nom de celui qui lui avait donné la liberté;
il s'appelle dès lors Livius Andronicus. Il est probable que le
Livius qui a été son maître fut M. Livius Salinator
(Gens Livia),
consul en 249 et en 207, qui remporta cette dernière année
avec son collègue C. Claudius Nero la grande victoire du Métaure
sur les troupes carthaginoises d'Hasdrubal.
Andronicus avait
commencé par donner à Rome des leçons de grec
et de latin. Il fit pour son enseigneraient
une traduction de l'Odyssée
d'Homère en vers saturniens, que Cicéron
appelait plus tard un ouvrage de Dédale;
le style en est très pénible,
et le sens parfois inexact. Il fut aussi auteur dramatique; il jouait lui-même
ses propres pièces. C'étaient surtout des tragédies,
plus rarement des comédies : d'ailleurs
les unes comme les autres sans originalité; Andronicus les traduisait
du théâtre grec. En 240,
les Romains assistèrent à la
première représentation d'une pièce de ce genre; c'est
pour cela qu'Andronicus passe pour avoir initié les Romains à
l'art dramatique.
En l'année
207 qui fut une des plus critiques de la seconde Guerre
punique à cause de la marche d'Hasdrubal au secours de son frère
Hannibal, Andronicus fut chargé de composer
des vers en souvenir de la victoire du Métaure; vingt-sept jeunes
filles chantèrent l'hymne d'Andronicus
dans une procession solennelle. Tite-Live, qui
rapporte le fait, ajoute que la poésie d'Andronicus avait du prix
pour cette époque encore grossière, mais qu'à présent
elle paraîtrait barbare. De même Horace
ne professe pour elle qu'une médiocre estime : cependant de ce fait
que son maître Orbilius employait les ouvrages poétiques de
Livius, l'Odyssée probablement, comme livres d'école,
on peut conclure qu'ils avaient conservé encore à ce moment
une certaine faveur.
Andronicus reçut
de son vivant un autre honneur que celui de composer un chant solennel;
on lui fit concession du temple de Minerve sur
l'Aventin, comma lieu de réunion pour
les poètes et les acteurs. On possède quelques courts fragments
de ce primitif. (G. L.-G.). |
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Andronicus
Cyrrhestes est un architecte ancien
dont le nom et le surnom (ce dernier probablement emprunté à
la ville de Cyrrha, dans la district de ce nom en Syrie).
montrent bien l'origine gréco-asiatique. Andronicus Cyrrhestes est
cité par Vitruve (I, 6) et par Varron
(De re rustica, III, 5) comme l'auteur de la Tour des Vents, à
Athènes, petit monument intéressant,
autant par sa destination que par ses proportions et sa décoration,
érigé à l'époque d'Auguste
et le seul de ce genre que l'Antiquité nous ait légué.
La
Tour des Vents s'élève au milieu d'une place, autrefois
comprise dans le plus important marché d'Athènes. Elle servait
à donner la mesure du temps, grâce aux cadrans
solaires tracés sur ses faces et grâce aussi à
une clepsydre placée dans l'intérieur, et elle indiquait
de plus la direction des vents, grâce à sa parfaite orientation
et à la girouette de bronze représentant un triton qui, placée
sur un fleuron à son sommet, tenait une baguette venant s'arréter
au-dessus d'un des huit bas-reliefs sculptés
dans la frise. Ces bas-reliefs offrent les
figures ailées, de proportions colossales (elles ont 3,28 m de large
sur 1,90 m de haut), des huit vents principaux de la rose des vents des
anciens : Borée, Sciron, Zéphyre, Africus, Autan, Eurus,
Solanus et Coecias. Toute cette construction de marbre
blanc, dont la partie principale n'a guère que 8 m de diamètre
extérieur sur environ 12 m de haut, a été traitée
avec soin. Le toit pyramidal est formé de grandes dalles trapézoïdales
avec couvre-joints versant les eaux dans un chéneau
décoré de têtes de lions servant de gargouilles,
et deux petits portiques, ornés
de colonnes cannelées à chapiteau'
corinthien
mais sans base, ainsi qu'une petite abside circulaire renfermant autrefois
le réservoir alimentant la clepsyde, donnent à cet édifice
une réelle originalité : aussi a-t-il été décrit
par tous les voyageurs qui, depuis Spon, ont étudié
les monuments antiques d'Athènes. (Charles Lucas).
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Andronicus
(de Rhodes)' est
un philosophe péripatéticien
du Ier siècle av. J.-C. Il enseigna
à Rome au temps d'Auguste.
Ce fut lui qui mit en ordre la fameuse bibliothèque formée
par Apellicon des oeuvres de Théophraste
et d'Aristote, bibliothèque qui fut transportée
à Rome par Sylla.
II était aussi
l'auteur d'un ouvrage sur la vie et les écrits d'Aristote et de
commentaires sur les diverses parties de sa doctrine. C'est à tort
qu'on lui attribue une paraphrase sur l''Éthique à Nicomaque
(publiée en 1607 à Leyde par Daniel Heinsius), et un traité
des Passions de l'âme qui ont pour auteur un certain Jean
Andronicus Callistus de Thessalonique, professant la philosophie péripatéticienne
à Rome, à Bologne, à
Florence et à Paris
vers la fin du XVe siècle. (J.-A.
H.). |