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Ancelot

Jacques Arsène François Polycarpe Ancelot est un écrivain français, membre de l'Académie française, né au Havre le 9 février 1794, mort à Paris le 7 septembre 1854. 

Fils d'un greffier du tribunal de commerce qui encouragea ses goûts littéraires, il dut néanmoins entrer dans l'administration de la marine et résida, en qualité de commis, tour à tour au Havre, à Rochefort et à Paris; il ne résigna ses fonctions qu'après la révolution de 1830. Après avoir fait recevoir au Théâtre-Français, en 1816, une tragédie intitulée : Warbeck, qui ne fut jamais jouée, il donna sur le même théâtre (5 novembre 1819) une autre tragédie, Louis IX, qui, accueillie avec faveur par le parti royaliste, valut à l'auteur une pension de 2000 francs sur la cassette de Louis XVIII et un poste de  bibliothécaire à Meudon

Le Maire du palais (16 avril 1825) ne put dépasser sept représentations, mais l'auteur fut décoré et retrouva un certain succès avec Fiesque (Odéon, 5 novembre 1824), où il imitait Schiller avec bonheur; cette fois Jacques Ancelot fut nommé bibliothécaire à l'Arsenal. L'année suivante il accompagna le maréchal Marmont aux fêtes du couronnement du tsar Nicolas et publia à son retour ses souvenirs de voyage sous le titre de Six mois en Russie (1827), où les bibliographes ont plus tard signalé de nombreux emprunts à un livre de P. Swignine : Description des objets les plus remarquables de Saint-Pétersbourg (Saint-Pétersbourg, 1816-1828, 2 volumes). 

Rappelons pour mémoire, comme datant du même temps, Marie de Brabant, poème en six chants ou le drame se mêle au récit (1825) et un roman, l'Homme du monde (1827, 4 volumes) dont l'auteur tira plus tard, avec X.-B. Saintine, un mélodrame qui obtint à l'Odéon un succès prolongé. De 1828 à 1830, Ancelot donna tour à tour au théâtre : Olga ou l'Orpheline russe, Elisabeth d'Angleterre, le Roi fainéant. 

La révolution de 1830, en lui faisant perdre sa place et sa pension, des spéculations malheureuses, et sans doute aussi le triomphe de principes littéraires absolument opposés aux siens, l'obligèrent à demander, soit avec divers collaborateurs, aux vaudevilles et aux pièces anecdotiques des ressources que la tragédie était désormais  impuissante à lui procurer : c'est de cette époque que datent une foule d'oeuvres aujourd'hui parfaitement oubliées (Léontine; Un mariage d'amour; Reine, Cardinal et Page; la comtesse d'Egmont; Mme du Châtelet; l'Escroc du grand monde, etc.), mais qui lui permirent du moins de réparer les brèches de sa fortune. Un moment même (1844),  Ancelot eut la direction du Vaudeville qu'il abandonna au bout d'un an. 

Il était revenu précédemment au genre qui lui avait valu ses premiers succès avec une dernière tragédie, Maria Padilla (Théâtre-Français, 1838) qui n'obtint qu'un succès d'estime, mais qui contribua à Iui ouvrir les portes de l'Académie française où il remplaça Bonald en 1841. 

Ses dernières oeuvres furent les Familières, épîtres (1842); Une fortune mystérieuse (1853, 2 volumes); enfin une nouvelle édition de ses Poésies, contenant un grand nombre de pièces inédites. En 1849,  Ancelot prit part aux négociations qui aboutirent en Italie et en Belgique à la reconnaissance des droits de la propriété littéraire et à la répression de la contrefaçon. Le successeur d'Ancelot à l'Académie fançaise fut Ernest Legouvé. 

Dès 1837, ses Oeuvres avaient été rassemblées, avec une notice par X. B. Saintine. Dans la tragédie, Ancelot resta fidèle aux traditions classiques; ses pièces sont écrites d'un style élégant, harmonieux; et menées avec art, mais elles manquent parfois de mouvement.

Sa fille avait épousé Lachaud, le célèbre avocat. (Maurice Tourneux).

Marguerite Louise Virginie' Chardon, dame Ancelot est une écrivaine , épouse du précédent, née à Dijon le 15 mars 1792, morte à Paris le 21 mars 1875. 

Elle s'adonna tout d'abord à la peinture, et vint à Paris en 1804, mais elle ne prit part qu'au salon de 1827 par un tableau de genre intitulé : Une lecture de M. Ancelot. Mariée depuis onze ans déjà, elle avait collaboré à diverses pièces citées dans l'article précédent, entre autres à Reine, Cardinal et Page, et à un volume de nouvelles publié sous le titre de : Emprunts aux Salons de Paris (1835), lorsqu'elle fit jouer successivement au Théâtre-Français : le Mariage raisonnable (1835); Marie ou les Trois Epoques (1836), le plus grand succès de l'auteur et l'un des meilleurs rôles de Mlle Mars; le Château de ma nièce (1837); Isabelle (1838). 

A cette époque le Gymnase, le Vaudeville et et les Variétés représentèrent une dizaine de pièces de Marguerite Ancelot : Juana (1838); Clémence (1839); Marguerite (1840); le Père Marcel (1841); l'Hôtel de Rambouillet et les Deux Impératrices (1842); Hermance, Une femme à la mode (1843); etc., enfin les Femmes de Paris (Gaîté 1848), drame qui ne réussit pas et par lequel elle fit ses adieux à la scène. C'est alors qu'elle publia son Théâtre complet (1848, 4 volumes).

Marguerite Ancelot s'était également fait connaître par de nombreux romans : Gabrielle (1839), plusieurs fois réimprimé; Emerance (1841); Médérine (1843); Renée de Varville (1853, 2 volumes); la Nièce du banquier (1853); Une famille parisienne (1853); Une route sans issue (1837, 2 volumes); Un noeud de rubans (1858, 9 volumes); la Fille d'une joueuse (1858); le Baron de Fresmontiers (1861, 2 volumes); Antonia Vernon ou les Jeunes filles pauvres (1863); etc. Les mieux  accueillis avaient été Renée de Varville et la Nièce du banquier.

 Citons à part : les Salons de Paris, Foyers éteints (1857) et Un Salon de Paris (1865), avec eaux-fortes d'après quatre tableaux de l'auteur représentant les habitués de ce salon à quatre époques différentes, car peu de maisons furent plus hospitalières et tous les contemporains, depuis Stendhal jusqu'à Gambetta, s'y sont produits tour à tour. (GE).

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