| Aménophis II (ou Amen-hotep II) a été roi d'Égypte (pharaon) entre 1427 et 1401 av. J.-C (Nouvel Empire). Arrière-petit-fils d'Aménophis I, Aménophis II naquit de Thoutmôsis III et de la reine Hatasou. Thoutmôsis III mourut très vieux; Aménophis II ne dut guère monter sur le trône avant l'âge de quarante ans. Aussi, du vivant même de son père, satisfit-il ses tendances belliqueuses en guerroyant contre les nomades qui erraient entre le Nil et la mer Rouge et en les forçant à payer au trésor un tribut régulier. Thoutmôsis III mourut en l'an LIV de son règne, le 30 Phaménoth. Le lendemain, premier jour du mois de Pharmouthi, Aménophis Il fût officiellement couronné roi. Pendant les longues années qui s'étaient écoulées entre le règne d'Aménophis Ier et le sien la situation de l'Égypte avait changé. Non contents de voir les Hyksos vaincus et refoulés dans leur pays, les Thoutmôsis avaient envahi l'Asie et conduit leurs armées jusqu'au fond de la Mésopotamie. A l'avènement d'Aménophis Il, les Asiatiques se révoltèrent et le roi dut passer les trois premières années de son règne à refaire les mêmes campagnes qu'avait faites son père. Celui-ci avait mis bien des années à conquérir l'Asie et n'avait pu avancer que progressivement, revenant continuellement sur ses pas pour châtier les vaincus qui se révoltaient une fois ses troupes passées. Mais les Égyptiens s'étaient fait craindre et Aménophis II put aller plus vite en besogne. Il atteignit rapidement l'Euphrate, sur les bords duquel, à en croire son histoire officielle, il prit de sa main dix-huit prisonniers vivants et vingt-six chevaux. Puis, après avoir franchi le fleuve Arousat, il hiverna en Mésopotamie. L'année suivante, il entra à Ninive, et eut le culot de faire écrire à ses historiographes que « tous les habitants de la ville, les hommes comme les femmes, se tenaient sur les murailles, adorant Sa Majesté ». En l'an III de son règne, il rentra en Égypte et remonta triomphalement le Nil, amenant avec lui, sur son bateau, sept princes asiatiques, pris à Takhis. En guise de trophée, il fit pendre six de ces princes aux créneaux des murailles de Thèbes et, continuant sa route, alla jusqu'au fond de l'Éthiopie, à Napata, où le septième prince fut également pendu aux murs de la ville, afin, nous dit une inscription qu'il fit graver à Amada en redescendant le fleuve, de « montrer aux Ethiopiens, pour l'éternité, les victoires du roi qui avait battu les Noirs et les Asiatiques, et s'était rendu maître de toutes les régions terrestres qu'éclaire le Soleil en sa course-». Ses ennemis rendus tranquilles, les uns, par les armes, les autres, par l'exemple éternel du châtiment réservé aux rebelles, Aménophis Il put consacrer le reste de son règne à plusieurs travaux de construction. A Thèbes, capitale de l'empire, il fit des agrandissements importants au temple d'Amon et y traça le souvenir de ses victoires asiatiques. A Tamai-t (Médamout), au Nord de Thèbes, il consacra un temple à Montou; à Hermonthis, au Sud de Thèbes, il édifia un sanctuaire au dieu local. Il travailla également à Memphis et à Silsilis. A Éléphantine, il construisit un temple à Khnoum et l'orna de deux obélisques, les seuls qui probablement existèrent jamais dans cette petite île. Enfin, la Nubie a conservé beaucoup de traces de son règne, à Ibrim, à Amada, à Kummeh, à Semneh, à Béhéni (près d'Ouadi-Halfa), dans l'île de Sâi, à Kalabsheh, où il construisit un temple consacré au dieu égyptien Khem en même temps qu'au dieu éthiopien Méroul. On possède quelques statues d'Aménophis lI, ainsi que des bagues en jaspe et en cornaline, des vases, des scarabées, des amulettes et un papyrus daté de l'an V de son règne, lequel contient un hymne au roi. Après sa mort, Aménophis fut divinisé et eut ses prétres spéciaux. Il avait épousé une princesse nommée Râmerit. Un de ses fils, Kha-m-ouas, fut, du vivant de son père, nommé prince d'Éthiopie; un autre, après sa mort, occupa le trône d'Égypte sous le nom de Thoutmôsis IV. (V. L.). | |