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L'Allemagne au XVIe
siècle
Quand la Réforme
éclata, l'empire d'Allemagne était sur le point de passer
aux mains du petit-fils de Maximilien, Charles-Quint
(1519-1556), héritier par sa mère de la couronne d'Aragon
et de Castille, par son père Philippe,
des biens immenses des maisons d'Autriche
et de Bourgogne. Dans les États
de Charles-Quint, les possessions allemandes et l'Empire étaient
plutôt une source de préoccupations et une cause de faiblesse
qu'une force. Il fallut défendre l'Allemagne contre les Turcs,
qui avaient détruit le royaume de Hongrie
(1526) et vinrent assiéger Vienne (1529).
Il y réussit, mais, combattant d'autre part le roi
de France qui lui disputait l'Italie,
il ne put enrayer les progrès de la Réforme.
Dès 1519, Luther
avait rompu avec Rome; en 1521, il fut
mis au ban de l'empire par la diète de Worms.
Se désintéressant de l'Allemagne, Charles-Quint en abandonna
le gouvernement à la Régence d'empire, tandis qu'il cédait
les pays autrichiens à son frère Ferdinand II; Ferdinand
y ajouta bientôt les couronnes de Bohème
et de Hongrie. Les progrès de la Réforme continuaient rapidement;
l'insurrection des paysans (1525), la liberté religieuse provisoirement
accordée par la diète de Spire
de 1528 et retirée par celle de 1529, la protestation des réformés,
leur résistance à la diète d'Augsbourg
(1530), la conclusion de la ligue de Smalkalde, l'élection de Ferdinand,
comme roi des Romains (1531), la trêve religieuse de Nuremberg
(1532), sont les principaux événements des années
suivantes.
Après la paix de Crépy
avec la France (1544) et la réunion
du concile de Trente (1545), Charles-Quint
attaqua vigoureusement les réformés. Vainqueur à Muhlberg
(1547), il manifesta des tendances qui effrayèrent les princes allemands.
Son allié. Maurice de Saxe, luthérien lui-même, ne
pouvait accepter l'Interim d'Augsbourg, qui tranchait an profit du pape
la question religieuse. Il attaqua l'empereur, tandis qu'Henri s'emparait
des trois évêchés lorrains, Metz,
Toul et Verdun.
La transaction de Passau (1552) fut confirmée
par la paix religieuse de 1555. Charles-Quint avait abdiqué (1556)
au profit de Ferdinand Ier
(1556-1564). La paix religieuse reconnaissait les faits accomplis, conversions
à la Réforme et sécularisations; elle laissait au
prince toute liberté de changer de culte à l'avenir, mais
stipulait que les souverains ecclésiastiques qui passeraient au
protestantisme devaient abandonner leurs
fiefs d'église. Cette clause est connue sous
le nom de réservat ecclésiastique. Un grand nombre de fiefs
ecclésiastiques avaient déjà été sécularisés
par leurs détenteurs, par exemple les trois évêchés
brandebourgeois, la Prusse transformée
en duché, l'archevêque de Cologne
avait essayé d'en faire autant; le mouvement continua et, dans l'Allemagne
du Nord, presque tous les évêques furent remplacés
par l'Allemagne administrateurs luthériens.
La majorité des princes laïques s'était convertie à
la religion nouvelle, en tête les électeurs de Brandebourg,
de Saxe, de Palatinat.
L'empereur Maximilien II (1564-1576) la
favorisait en Autriche et en Bohème.
On dit que les neuf dixièmes de l'Allemagne étaient passés
au protestantisme. Mais le catholicisme,
consolidé par le concile de Trente, la création de l'ordre
des jésuites, et la politique énergique des papes de la fin
du XVIe siècle, reprit une partie
du terrain perdu.
Le XVIIe
siècle
Le faible empereur Rodolphe II (1576-1612)
était sous l'influence des jésuites,
de même le jeune Maximilien de Bavière et l'archiduc de Styrie,
Ferdinand. Lorsqu'après le règne de Mathias (1612-1619),
Ferdinand fut élu sous le nom de Ferdinand II (1619-1637), la guerre
de Trente ans commençait. On put croire d'abord au plein succès
de la réaction catholique; le démembrement du Palatinat,
le transfert de sa voix électorale à la Bavière,
l'effroyable oppression des protestants de Bohème, la formation
de l'armée de mercenaires de Wallenstein,
la défaite du roi du Danemark,
donnèrent à Ferdinand II les plus grandes espérances.
Wallenstein parlait bien haut de faire de l'empereur un souverain aussi
maître chez lui que les rois de France
et d'Espagne l'étaient chez
eux. L'Édit de restitution (1629) rendit au clergé tous les
fiefs sécularisés depuis la paix religieuse, ce qui revenait
à mettre à la disposition de l'empereur le plus grand nombre
des principautés ecclésiastiques de l'Allemagne du Nord.
L'opposition des princes allemands, sans distinction de religion, à
la diète de Ratisbonne (1630),
l'intervention de Gustave-Adolphe, puis de la France,
firent échouer ces projets (Traité de Prague, 1635). La guerre
de Trente ans continua de ravager l'Allemagne et de la ruiner à
fond, jusqu'à ce que Ferdinand
III (1637-1647) consentit à signer les traités de Westphalie
(1648). Les traités de Westphalie, base du droit international moderne,
consacraient la banqueroute du Saint-Empire
romain germanique. L'autorité de l'empereur est définitivement
annulée.
Le « corps germanique » est
divisé en un « corps catholique » et un « corps
évangélique » munis de droits égaux, la principale
préoccupation étant de maintenir l'équilibre entre
eux. Les princes obtiennent la souveraineté, on leur reconnaît
la supériorité territoriale (jus territoriale ou Landeshoheit).
Ils sont si bien maîtres chez eux que d'eux seuls dépend la
religion de leurs sujets : Cujus regio ejus religio, voilà
le principe admis que l'on a transformé bien à tort en une
loi de tolérance religieuse. La noblesse immédiate et les
villes libres sont sacrifiées, car en fait on admet de plus en plus
le principe de la clôture des territoires (territorium clausum),
formulé par les jurisconsultes, en vertu duquel la souveraineté
du prince est absolue dans les limites de son territoire. Ce n'est pas
seulement l'autorité impériale qui disparaît, c'est
aussi le principe mystique du Saint-Empire, sur lequel avait vécu
le Moyen âge. La dualité
religieuse est officiellement consacrée et sert de base au nouveau
régime. Pour toutes les affaires qui touchent à la religion,
l'un des deux corps peut mettre son veto. La diète de 1654
fut la dernière où les princes notables apparurent en personne.
Par la suite ils se contentèrent de se faire représenter.
La ruine de l'Empire et la déchéance de l'Allemagne est complétée
par une clause qui dérive de la souveraineté accordée
aux princes. Chaque Etat est officiellement autorisé à contracter
des alliances particulières, même avec l'étranger.
La France et la Suède, garantes de
la paix, assument le protectorat des libertés germaniques.
Il nous reste le donner le détail
des modifications territoriales. Les traités de Westphalie reconnaissent
l'indépendance des États détachés de l'empire,
la République des Provinces-Unies et la Confédération
helvétique. Ils abandonnent à la France les Trois-Évêchés
et l'Alsace en toute propriété, à la Suède
la Poméranie extérieure, Rügen, Wismar, Brême
et Verden, comme fiefs d'empire. Les principaux Etats allemands : Saxe
et Brandebourg, Mecklembourg, Hesse, Brunswick, furent indemnisés
par des sécularisations; ainsi disparurent les archevêchés
de Brême et de Magdebourg; les évêchés de Ratzebourg,
Schwerin, Cammin, Mersebourg, Meissen, Verden, Halberstadt et Minden, quelques
abbayes, dont celle de Hersfeld. Un huitième électorat fut
créé pour le Palatinat, dont l'ancien titre électoral
resta à la Bavière. Ce qu'il faut ajouter, c'est que les
armées mercenaires qui avaient parcouru l'Allemagne en tout sens
pendant trente ans, en vivant sur le pays, l'avaient tellement pressurée
et dévastée, avaient brûlé tant de villes et
de villages, que des provinces entières étaient presque désertes
et la population réduite au tiers de ce qu'elle était avant
la guerre.
Nous passerons rapidement sur l'histoire
d'Allemagne des traités de Westphalie à la Révolution
française; il n'y a guère d'histoire collective de l'empire
et ce n'est pas ici le lieu de raconter celle de ses Etats particuliers.
A partir de la diète de Ratisbonne (1663), la diète devient
perpétuelle, c'est un congrès permanent où siègent
les représentants des rois du Danemark et de Suède. Les négociations
sont conduites avec une pédantesque lenteur, l'empereur se retire
de plus en plus dans ses Etats particuliers d'Autriche, tandis que l'influence
étrangère augmente. Mazarin forme
la ligue du Rhin au profit de la France et Louis
XIV, comme François ler,
brigue la couronne impériale que l'élection et la longue
vie de Léopold ler (1658-1705) conservent
à la maison d'Autriche. Prépondérante encore dans
l'empire parce que la plupart des petits princes votent à sa suite,
elle voit grandir dans le Nord le Brandebourg, dont l'électeur est
roi de Prusse à partir de 1701. Il faut lire dans les récits
des ambassadeurs et chez les écrivains français, chez Voltaire
surtout, la description de ces petites cours d'Allemagne, qui toutes singent
le grand roi et copient Versailles. L'armée
de l'Empire, l'armée des cercles, ne récolte guère
que des défaites dans les guerres de Louis XIV.
L'Allemagne au XVIIIe
siècle
On sait la piteuse figure qu'elle fit à
Rosbach. La création d'un neuvième électorat au profit
de la maison de Brunswick-Hanovre (1692-1708), l'accession de cette maison
au trône d'Angleterre, celle de
l'électeur de Saxe au trône de Pologne, la cession de Strasbourg
(1697) et de la Lorraine (1735) à la France, les progrès
ininterrompus du Brandebourg, sont avec les grandes guerres européennes,
pour lesquelles l'Allemagne servit de champ de bataille, les principaux
événements des règnes de Léopold Ier,
de Joseph Ier
(1705-1711) et de Charles VI (1711-1740);
celui-ci était le dernier descendant en ligne masculine de la maison
de Habsbourg. Sa fille Marie-Thérèse, femme de François
Ier de Lorraine, le porta à l'Empire après la mort de Charles-Albert,
électeur de Bavière, élu empereur grâce à
la protection. française (1740-1745). Après François
Ier (1745-1765),
son fils Joseph Ier (1765-1790) essaya
de profiter de l'ouverture de la succession bavaroise pour s'agrandir.
Frédéric II l'en empêcha
la première fois à main armée (1778), la seconde fois
en se mettant à la tête d'une ligue des princes allemands
(1785). On arrivait à la Révolution française, qui
devait bouleverser l'Allemagne et ouvrir dans son histoire une ère
nouvelle.
Avant d'entreprendre le récit de
ces événements, il est nécessaire de nous arrêter
un instant, pour jeter un coup d'oeil sur l'état de l'Allemagne
en 1789. L'Empire avait pour limites : au Nord la mer Baltique, le Sleswig
danois et la mer du Nord; à l'Ouest la République des Provinces-Unies
et la France (entre lesquelles s'étendaient les Pays-Bas autrichiens);
au Sud la Confédération helvétique, la République
de Venise et l'Adriatique; à l'Est la Hongrie et la Pologne.
La superficie était d'environ 660.000 km², la population approchait
de trente millions d'd'habitants. En théorie l'empire était
une monarchie; en fait une fédération comprenant une foule
d'États de grandeur, de titre et d'organisation très différents.
«
Il y avait un royaume et un archiduché, des électorats et
des duchés, des landgraviats et des margraviats, des comtés-princiers
et des principautés, des comtés et des seigneuries, des archevêchés
et des évêchés, des abbayes et des prévôtés,
des villes libres et des villages d'empire, des terres de noblesse immédiate
et des janerbinats. » Au dessus « l'empereur romain élu
toujours auguste, roi de Germanie, qui dans ses armoiries continuait à
porter l'aigle noir à deux têtes en champ d'or » (Himly).
Ses prérogatives étaient honorifiques;
son revenu impérial se montait, dit-on, à 13,884
florins et 32 kreutzer. Il était en Allemagne le souverain direct
de dix millions de personnes et de 220,000
km², le tiers de l'empire. Le roi de Prusse régnait sur quatre
millions de personnes (sans compter les sujets non allemands, non plus
que pour l'Autriche). Les maisons de Hohenzollern
et de Habsbourg étaient donc de beaucoup
les plus puissantes. Les maisons de Wittelsbach et de Wettin venaient ensuite.
Les Wittelsbach, électeurs de Bavière, comptaient plus de
deux millions de sujets, autant que les électeurs de Saxe chefs
de la branche albertine de la maison de Wettin; les représentants
de la branche ernestine se partageaient les 430,000
habitants des duchés thuringiens. Les héritiers des Guelfes
avaient en Hanovre près de 900,000 sujets; la branche aînée
en comptait 200,000 dans son duché
de Brunswick. Les rois danois de la famille d'Oldenbourg en avaient 400,000,
les ducs de Mecklembourg 35.000.
Plus au Sud les landgraviats de Hesse-Cassel
(460,000 habitants) et de Hesse-Darmstadt
(300,000 habitants), le duché de Wurtemberg
(650,000 habitants) étaient les Etats
principaux; ajoutons Nassau et Bade, avec 200,000
sujets chacun. Les principautés ecclésiastiques, moins étendues,
étaient groupées surtout autour du Rhin, la rue des prêtres.
Citons les électorats ecclésiastiques de Mayence (850,000
habitants), Cologne (230,000 habitants), Trèves
(230,000 habitants), l'évêché
de Liège (215,000 habitants), de Wurzbourg
(300,000 habitants), de Bamberg (200,000
habitants) et de Munster (350,000 habitants),
la plus vaste principauté ecclésiastique du Saint-Empire.
Au-dessous venaient ceux de Fulda, Paderborn, Hildesheim et Osnabruck avec
environ 100,000 habitants pour chacun. Enclavés dans les domaines
autrichiens, l'archevêché de Salzbourg (250,000
habitants) et l'évêché de Trente (150,000
habitants).
Nous passons sous silence une foule de
principautés plus petites. Quant aux cinquante-une villes libres,
toutes ensemble n'atteignent pas le million d'habitants; les terres de
la noblesse immédiate n'en nourrissent pas un demi-million. Si l'on
voulait énumérer tous les fiefs d'empire, la liste monterait
à 1800 ou 1900 États; il n'y en a guère plus de 350
qui aient une étendue appréciable. Les principaux figurent
tous dans la liste, empruntée à Himly, que nous donnons ci-dessous
et qui comprend tous les membres des trois collèges de la diète
:
--
A.
Collège Électoral. - 1. Mayence. 2. Trèves. 3, Cologne.
4. Bohème. 5. Palatinat-Bavière. 6. Saxe. 7. Brandebourg.
8. Hanovre.
B.
Collège des Princes. - a. Banc ecclésiastique. 1. Archevêque
de Salzbourg. 2. Archevêque de Besançon. 3. Grand-Maître
teutonique. 4. Evêque de Bamberg.
51.
Évêque de Wurzbourg. 6. Evêque de Worms. 7. Evê
que d'Eichstaedt. 8. Évêque de Spire. 9. Évêque
de Strasbourg. 10. Evêque de Constance. 11. Evêque d'Augsbourg.
12. Évêque de Hildesheim. 13. Évêque de Paderborn.
14. Évêque de Freisingen. 15. Évêque de Ratisbonne.
16. Évêque de Passau. 17. Evêque de Trente. 18. Evêque
de Brixen. 19. Evêque de Bâle, 20. Évêque de Liège.
21. Évêque d'Osnabruck. 22. Évêque de Munster.
23. Evêque de Lübeck. 24. Évêque de Coire. 25.
Evêque de Fulda. 26. Abbé de Kempten. 27. Prévôt
d'Ellwangen. 28. Grand-Prieur de Malte. 29. Prévôt de Berchtolsgaden.
30. Prévôt de Wissembourg. 31. Abbé de Prum. 32. Abbé
de Stavelo. 33. Evêque de Corvey. 34. Banc de prélats souabe.
35. Banc de prélats rhénan. - b. Banc laïque. 36. Archiduc
d'Autriche. 37. Duc de Bourgogne. 38. Duc de Bavière. 39. Duc de
Magdebourg. 40. Comte palatin de Lautern. 41. Comte palatin de Simmern.
42. Comte palatin de Neubourg. 43. Duc de Brême. 44. Comte palatin
de Deux-Ponts. 45. Comte palatin de Veldenz. 46. Comte palatin de Lautereck.
47. Duc de Saxe-Weimar. 48. Duc de Saxe-Eisenach. 49. Duc de Saxe-Cobourg.
50. Duc de Saxe-Gotha. 51. Duc de Saxe-Altenbourg. 52. Margrave de
Brandebourg-Culmbach-Bayreuth. 53. Margrave de Brandebourg-Onolzbach ou
Anspach. 54. Duc de Brunswick-Celle. 55. Duc de Brunswick-Grubenhagen.
56. Duc de Brunswick-Calenberg. 57. Duc de BrunswickWolfenbuttel. 58. Prince
de Halberstadt. 59 Duc de Poméranie citérieure. 60. Duc de
Poméranie ultérieure. 61. Duc de Verden. 62. Duc de Mecklembourg-Schwerin.
63. Duc de Mecklembourg-Gustrow. 64. Duc de
Wurtemberg.
65. Landgrave de Hesse-Cassel. |
66.
Landgrave de Hesse-Darmstadt. 67. Landgrave de Baden-Baden. 68. Margrave
de Baden-Durlach. 69. Margrave de Baden-Hochberg. 70 Duc de Holstein-Gluckstadt.
71. Duc de HolsteinGottorp. 72. Duc de Saxe-Lauenbourg. 73. Prince de Minden.
74. Duc de Savoie. 75. Landgrave de Leuchtenberg. 76. Prince d'Anhalt.
77. Comtes-princiers de Henneberg. 78. Prince de Schwerin. 79. Prince de
Cammin. 80. Prince de Ratzebourg. 81. Prince de Hersfeld. 82. Comte-princier
de Montbéliard. 83. Duc d'Arenberg. 84. Prince de Hohenzollern.
95. Prince de Lobkowitz. 86. Prince de Salm. 87. Prince de Dietrichstein.
88. Prince de Nassau-Hadamar. 89. Prince de Nassau-Dillenbourg. 90. Prince
d'Auersperg. 91. Prince d'Ostfrise. 92. Prince de Furstenberg. 93. Prince
de Schwarzenberg. 94. Prince de Liechtenstein. 95. Prince de Tour-et-Taxis.
96. Prince de Schwarzbourg. 97. Collège des comtes de Souabe. 98.
Collège des comtes de Wettéravie. 99. Collège des
comtes de Franconie. 100. Collège des comtes de Westphalie.
C.
Collège des Villes libres. - a. Banc rhénan. 1. Cologne.
2. Aix-la-Chapelle. 3. Lübeck. 4. Worms. 5. Spire. 6. Francfort-sur-le-Main.
7. Goslar. 8. Brême. 9. Hambourg. 10. Mulhausen. 11. Nordhausen.
12. Dortmund. 13. Friedberg. 14. Wetzlar. - b. Banc souabe. 15. Ratisbonne.
16. Augsbourg. 17. Nuremberg. 18. Ulm. 19. Esslingen. 20. Reutlingen. 21.
Noerdlingue. 22. Rottenburg. 23. Schwaebisch-Hall. 24 Rottweil. 25. Ueberlingen.
26. Heilbronn. 27. Schwaebisch-Gmund. 28. Memmingen. 29. Lindau. 30. Dinkelsbuhl.
31. Biberach. 32. Ravensburg. 33. Schweinfurt. 34. Kempten. 35. Windsheins.
36. Kaufbeuern. 37. Weil. 38. Wangen. 39. Isny, 40. Pfullendorf. 41. Offenbourg.
42. Leutkischen. 43. Wimpfen. 44. Weissenburg-in-Nordgau. 43. Giengen.
46. Geugeubach. 47. Zell. 48. Buchhorn.
49.
Aalen. 50. Buchau. 51. Bopfingen. |
Les conquêtes de la Révolution
française et les remaniements de territoires opérés
par Napoléon simplifièrent beaucoup
ce chaos, en supprimant définitivement le Saint-Empire romain germanique,
et avec lui la plupart des petits Etats allemands. Préparée
par Léopold II (1790-1792), la guerre éclata en 1792 sous
son fils François Il (1792-1806).
Le prétexte en fut pris dans les réclamations des princes
de l'Empire contre la suppression des droits féodaux, garantis en
Alsace par la paix de Westphalie. La guerre
dura neuf ans pour aboutir à la paix de Lunéville
(1801), qui cédait à la France la rive gauche du Rhin,
un dixième de l'Allemagne. Les princes dépossédés
obtinrent une compensation dans les sécularisations. L'opération
fut dirigée à Paris par Bonaparte
(1802), ratifiée par la diète et l'empereur (1803). On conservait
l'électeur de Mayence transporté à Ratisbonne, deux
autres souverains ecclésiastiques et six villes libres. En même
temps on réorganisait la diète. Cette dernière réforme
ne satisfit personne. Quand les agrandissements de la Bavière et
du Wurtemberg, érigés en royaumes et ceux de Bade (1805),
puis la création de la Confédération du Rhin, eurent
assuré à Napoléon un point d'appui éventuel
contre l'Autriche et la Prusse, d'accord avec l'empereur il supprima le
Saint-Empire romain germanique pour cause
d'insuffisance complète (1806). Depuis deux ans François
II avait pris le titre d'empereur d'Autriche.
Nous n'entrerons pas dans le détail
des modifications territoriales qui ne cessèrent de bouleverser
la carte de l'Allemagne, selon le caprice de l'empereur. Citons seulement
les trois plus importantes créations, le royaume de Westphalie et
les grands-duchés de Berg et de Francfort.
La folie du conquérant, qui croyait pouvoir disposer arbitrairement
des peuples, évalués seulement en tant que milliers de têtes,
fut la principale cause de sa ruine rapide. Elle lui aliéna les
Etats secondaires de l'Allemagne du Sud, qui ne pouvaient avoir aucune
sécurité au milieu de ces changements à vue, et elle
blessa au coeur les populations allemandes. Préparé par les
littérateurs, appuyé sur la Prusse réorganisée,
le réveil de l'esprit national allemand eut une influence décisive
sur la campagne de 1813.
La bataille des Nations, gagnée
à Leipzig sur les Français,
affranchit l'Allemagne. L'obstination de Napoléon assura à
ses adversaires un triomphe complet. Quand leurs plénipotentiaires
se réunirent à Vienne pour régler
le sort de l'Europe, il ne pouvait dire question de rétablir le
statu quo ante bellum. On indemnisa largement la Prusse et l'Autriche;
le Hanovre agrandi fut rendu aux princes Guelfes;
la Saxe, diminuée de moitié, garda le titre royal. Enfin
dans le Sud on laissa à la Bavière, au Wurtemberg, à
Bade, leurs agrandissements ou des compensations équivalentes. On
indemnisa les princes médiatisés.
Les trente-neuf Etats conservés
ou rétablis formaient la Confédération germanique
constituée en 1815 à Vienne, définitivement organisée
à Francfort en 1820. Elle comprenait 632,000
km² avec trente millions d'habitants. Les deux puissances prépondérantes
étaient la Prusse et l'Autriche, qui toutes deux possédaient
de vastes territoires en dehors de la Confédération. L'organe
de la Confédération était la diète fédérale
(Bundestag), présidée par l'Autriche. Cette constitution
ne répondait pas aux espérances des patriotes unitaires;
elle devait mener fatalement à un conflit entre l'Autriche et la
Prusse; mais elle avait un avantage, elle organisait une force militaire
imposante, capable de protéger l'Allemagne contre ses voisins. 500,000
hommes groupés en dix corps d'armée, les forteresses fédérales
de Mayence, Landau, Luxembourg, Rastatt et Ulm, lui assurèrent une
paix de cinquante ans, dont elle sut profiter. (GE). |
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