| Alboin est un roi des Lombards et le fondateur de leur empire en Italie, succéda à son père Audoin en 561 et mourut assassiné en 573. Il se rattachait par sa mère aux Amali, famille royale des Ostrogoths. Les Lombards étaient alors cantonnés dans le Norique et dans la Pannonie (Autriche et Hongrie occidentale), à l'Est étaient les Gépides dans la Dacie (Hongrie et Transylvanie), et les Avars entre les Balkans et la mer Noire. Alboïn épousa d'abord une soeur de Clotaire et fournit des secours à Narsès contre le roi des Ostrogoths, Totila. Il s'allia aux Avars contre les Gépides, les défit, tua de sa main leur roi Cunimond et força la fille de ce prince, la belle Rosemonde, à l'épouser après la mort de sa première femme. Alboïn réunit ainsi sous ses lois les Gépides vaincus. Lorsque Narsès eut été disgracié par l'impératrice Sophie, Alboïn envahit l'Italie. On a prétendu faussement que Narsès avait appelé les Lombards pour se venger. Il est plus vrai d'admettre que le roi des Lombards, sachant le pays hors d'état de résister par suite des luttes entre les Grecs et les Ostrogoths, résolut de le conquérir. En 568, Alboïn, ayant réuni à ses Lombards et aux Gépides des aventuriers de toutes les tribus germaniques, marcha vers les Alpes, abandonnant aux Avars les territoires qu'il occupait auparavant. Les femmes et les enfants suivaient. C'était une nation entière qui émigrait. En 568, les Lombards s'emparèrent de la Vénétie, qui devint le duché de Frioul, en 569, de la plus grande partie du bassin du Pô, en 570 de l'Emilie et de la Toscane, en 571 du duché de Bénévent. Pavie ne tomba entre leurs mains qu'en 572, après un siège acharné, et devint leur capitale. Le territoire conquis fut divisé en trente-six duchés, dont les maîtres étaient les pairs du roi, et qui étaient chargés à chaque vacance de le choisir. Les Grecs, qui n'avaient pas livré de combats sérieux pour garder l'Italie, conservèrent dans le Nord l'exarchat de Ravenne et toute l'Italie méridionale, sauf le duché de Bénévent. Rome et son territoire réussirent à sauvegarder leur indépendance sous les papes. Alboïn périt à Vérone en 573, assassiné par l'ordre de son épouse Rosemonde. Dans l'ivresse d'un festin, il avait invité cette princesse à boire dans une coupe faite avec le crâne de son père Cunimond. Pour venger cet affront, elle chercha d'abord à exciter contre Alboïn un noble lombard, Helmichilde, qui l'aimait : Helmichilde redoutant la force d'Alboïn, elle se donna par surprise à un simple garde appelé Péridée. Puis, menaçant de tout révéler à Alboïn, elle l'introduisit de nuit dans la chambre du roi. Alboïn fut massacré. Péridée eut les yeux crevés à Constantinople. Helmichilde fut empoisonné à Ravenne par Rosamonde à qui il fit partager la coupe qu'elle lui avait donnée. Alfieri, dans sa Rosamunda, et le poète Fouqué, dans son Alboïn, on raconté ce tragique événement. (H. Vast). | |