| Albategni, Albatenius ou Albategnius, Muhammad ben Geber (Djefar)' al-Battani est un astronome arabe né à Baten (d'où son nom) près de Harran en Mésopotamie, (Nord de la Mésopotamie, Sabéisme) en 850, mort en 929 à Aracte. Il commença ses observations vers l'an 264 de l'hégire (877 de J. C.), et les continua jusqu'en 918 de notre ère, tantôt à Rakkat (Aracte) sur l'Euphrate, tantôt à Antioche en Syrie. Albategnius a aussi été gouverneur de la Syrie. Ses travaux sont exposés dans son ouvrage, la Table Sabéenne. Son principal ouvrage (Zydge-Seby) parut sous le titre De scientia stellam (Nuremberg, 1537, in-8°, et Bologne, 1645, in-4°), traduit en latin barbare par Plato Tiburtinus, et commenté par Regiomontanus. L'original arabe, que l'on croyait longtemps perdu, se trouve à la bibliothèque du Vatican. Albategni n'a fait le plus souvent que copier Ptolémée, tout en l'abrégeant. On lui doit cependant une innovation importante, bien qu'on ait voulu lui en contester la priorité c'est la substitution des sinus aux cordes. Il perfectionna aussi la théorie de la Lune et celle des planètes. Comme astronome praticien on cite d'Albatégnius l'observation de quatre éclipses; il réduisit l'excentricité de l'orbite circulaire du Soleil et expliqua les éclipses annulaires par la distance variable de l'apogée du Soleil. Il constata le déplacement du périgée de cet astre, ce qui est une véritable découverte, car aucun astronome n'en avait encore parlé. D'après des observations faites à Rakkah (situé sous 36° latitude nord) en l'an 879 de J. C., Albategni trouva 23° 35' pour l'obliquité de l'écliptique. En y ajoutant 44" pour la réfraction, et retranchant 3" pour la parallaxe, Lalande a porté cette quantité à 23° 35' 41". Mais on peut douter que les observations de l'astronome arabe aient eu toute la précision nécessaire. Albategni corrigea la valeur du mouvement de précession des équinoxes, que les anciens avaient supposé être d'un degré en cent ans. Il signala le mouvement de l'apogée du Soleil et l'excentricité de l'orbite de cet astre. Mais, suivant Sédillot, l'astronome arabe n'a fait ici que copier ses prédécesseurs. « Albategni, si vanté, a joué, dit Sédillot, le même rôle chez les Arabes que Ptolémée chez les Grecs; tous deux ont reproduit l'exposé des connaissances acquises de leur temps, et leurs ouvrages ayant presque seuls surnagé au milieu des révolutions des empires, on n'a point hésité à les regarder comme la dernière expression de la science grecque et de la science arabe. Mais, comme Ptolémée, Albategni fut dépassé par ses successeurs; comme Ptolémée, il, n'a qu'un titre fort contestable à la qualification d'inventeur, que certains écrivains s'obstinent à lui donner encore, et le temps n'est pas éloigné où il sera enfin permis de rendre à chacun le bien qu'il lui appartient. » Rappelons, en passant, que c'est en comparant les observations des Babyloniens et surtout celles d'Albategni avec les observations modernes, que Halley parvint à signaler, dans le mouvement de la Lune, l'accélération à longue période (inégalité séculaire) qui exerça un moment l'esprit des astronomes mathématiciens. (F. Hoefer). | |