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GĂ©ographie physique de l'Afrique
Climat, flore et faune de l'Afrique
Aperçu Les côtes et les îles Géologie Orographie Hydrographie Climat, flore, faune

Climat

Les zones climatiques

La majeure partie de l'Afrique est située sous les tropiques; mais parmi les régions qui ont cette position, les unes sont sujettes au climat maritime et reçoivent des pluies abondantes, les autres sont sujettess au climat continental et renferment de grandes étendues de désert. Dans l'extrême nord et dans l'extrême sud, l'Afrique comprend des territoires de la zone et du climat tempéré. On peut donc diviser l'Afrique en plusieurs zones climatiques :

Zones de climat Ă©quatorial.
La rĂ©gion des grandes pluies se situe au centre de l'Afrique, des deux cĂ´tĂ©s de la ligne de l'Ă©quateur, dans la cuvette du Congo; les zones cĂ´tières du Golfe de GuinĂ©e, la rĂ©gion du lac Victoria, ainsi que la cĂ´te orientale de Madagascar ont un climat très comparable. L'amplitude thermique annuelle y est faible (elle s'Ă©tablit autour de 25°C); les pluies sont importantes  toute l'annĂ©e (plus de 2500 mm).

Zones de climat tropical humide (climat de savane Ă  hiver sec).
A la pĂ©riphĂ©rie de la rĂ©gion Ă©quatoriale, les moussons sont sensibles et on observe des pluies d'Ă©tĂ©, l'hiver Ă©tant la saison sèche. Ce climat s'observe dans toute la rĂ©gion soudanienne  bordĂ©e au nord par le Sahel et au Sud par la cĂ´te du golfe de GuinĂ©e et la cuvette du Congo; il se manifeste aussi au Sud de cette cuvette, du Gabon Ă  la rĂ©gion des Grands Lacs, jusque au Mozambique et dans la plus grande partie de Madagascar.  Les prĂ©cipitations annuelles, en moyenne de l'ordre de 1500 mm, deviennent d'autant plus faibles qu'on s'Ă©loigne de l'Ă©quateur.

Zones de climat sub-tropical tempéré.
Dans les régions centrales de l'Ethiopie et dans une grande partie de l'Afrique australe (du Katanga au Natal et dans une grande partie de l'Angola) règne un climat tempéré chaud avec hiver sec. La température en été dépasse couramment les 22°C

Zones de climat semi-aride.
Les régions avec un climat de steppe bordent les déserts : le Sahara au Nord (plateaux de l'Atlas) et au Sud (Sahel); le désert somalien à l'Ouest et au Sud; le Kalahari au Nord et à l'Est. Les précipitations y sont rares, irrégulières, relativement peu abondantes (moins de 500 mm), et n'ont lieu que sur une brève période de l'année. Les températures à la fin de la saison sèche peuvent être très élevées.

Zones de climat aride (déserts).
Trois rĂ©gions principales ont un climat dĂ©sertique : le Sahara au Nord, la Corne de l'Afrique pour une grande part, et la rĂ©gion du Kalahari et du Namib. La pluviositĂ© y est très faible (moins de 100 mm par an) et les tempĂ©ratures très Ă©levĂ©es (jusqu'Ă  50°C).. 

Zones de climat tempéré (de type méditerranéen chaud).
Les deux zones tempérées, larges chacune d'une cinquantaine de kilomètres, sont l'une celles qui est exposée sur la Méditerranée au nord, l'autre celle de l'extrémité méridionale de l'Afrique australe. Les étés sont chaud et secs, tandis que les hivers sont frais et humides.

TempĂ©ratures. 
La plus grande partie de l'Afrique (environ les quatre cinquièmes) est comprise dans la zone tropicale. Un cinquième seulement fait partie de la zone tempĂ©rĂ©e, et encore la plus grande portion de ce cinquième est-elle occupĂ©e par le dĂ©sert du Sahara au Nord, et par les steppes de Kalahari au Sud. L'Afrique est donc le plus chaud des six continents, d'autant que sa forme compacte offre au Soleil de vastes surfaces d'Ă©chauffement, sans que le voisinage de la mer vienne les rafraĂ®chir et en tempĂ©rer le climat. Heureusement dans toute la rĂ©gion Ă©quatoriale et australe, l'altitude compense la latitude et abaisse notablement la tempĂ©rature moyenne. Il en rĂ©sulte que l'Ă©quateur thermique ne coĂŻncide nullement avec l'Ă©quateur gĂ©ographique. Il passe plus au Nord, par le SĂ©nĂ©gal, le Darfour et la Nubie. 

Peut-ĂŞtre les contrĂ©es les plus chaudes du globe sont-elles les bords de la mer Rouge aux environs de Massaoua (ErythrĂ©e); la chaleur y monte Ă  50°C et la moyenne serait de 32°C; en avril et mai elle atteint 40°C. On a observĂ© Ă  Mourzouk dans le Fezzan (Libye) 56°C, Ă  Djibouti 53°C et le sable s'Ă©chauffe tellement qu'on peut faire cuire des oeufs en les y enterrant. Dans l'oasis de Siouah le soleil et les insolations sont si redoutables que toutes les rues sont couvertes et dans une obscuritĂ© absolue; on n'y circule en plein midi qu'avec une lampe. La limpiditĂ© de l'air, qui permet ces chaleurs effrayantes, ne fait nul obstacle au rayonnement vers les espaces cĂ©lestes; aussi les nuits sont-elles très froides dans les rĂ©gions les plus chaudes. A Mourzouk, on a observĂ© - 2,5 °C, soit un Ă©cart de 60 degrĂ©s entre les tempĂ©ratures extrĂŞmes. 

Dans l'oasis de Bilma on a observĂ© dans la mĂŞme journĂ©e un Ă©cart de 45°C entre le matin et l'après-midi (de 10°C Ă  55°C). II n'est pas rare de trouver l'eau gelĂ©e avant le lever du Soleil. La gelĂ©e se produit rĂ©gulièrement Ă  partir de 25° de latitude Nord et de 15° de latitude Sud. Au Nord du Sahara, dans le Mzab, il est arrivĂ© qu'après une journĂ©e oĂą la tempĂ©rature avait Ă©tĂ© de 21°C, il tombe tant de neige que toute la contrĂ©e en Ă©tait couverte. 

L'isotherme de 28°C de température moyenne, que l'on peut regarder comme l'équateur thermique, entre en Afrique à l'Est par 10° de latitude Nord, s'élève à 15° de latitude Nord dans la région soudanienne pour sortir en Guinée par 6° de latitude Nord. Dans la zone tempérée, le climat est encore très chaud ; la moyenne atteint 22°C au Caire, 20°C à Alexandrie. La partie australe est un peu moins chaude; la moyenne est de 16°C au Cap, un peu plus forte sur les côtes de Natal. La côte Sud-Est est beaucoup plus chaude que la côte Sud-Ouest, les palmiers s'arrêtent sur le rivage de l'Atlantique, à 16° S, et vont jusqu'à 31° sur celui de l'océan Indien.

Isothermes de janvier
Isothermes de juillet
Précipitations
Zones de végétation
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Vents
Les courants aériens sont ceux de la zone tropicale. L'Afrique est donc comprise dans le système des vents alizés. Deux fois par an, la direction des vents change avec le changement des saisons. En outre, la zone comprise entre les alizés des hémisphères boréal et austral est une zone de calme relatif; c'est la zone équatoriale.

L'alizĂ© de l'ocĂ©an Indien venant du Sud-Est longe la cĂ´te orientale; mais la pointe qui forme la Somalie, ainsi que l'Adel et l'ErythrĂ©e  sont compris dans les rĂ©gions des moussons indiennes : de septembre en mai il souffle du Nord-Est. Le vent qui passe sur l'Afrique tropicale du Nord prĂ©sente deux caractères bien diffĂ©rents selon qu'il a traversĂ© antĂ©rieurement l'ocĂ©an Indien ou les steppes de l'Asie centrale et de l'Arabie. Au Sud des 16°-18° de latitude Nord, il est chargĂ© d'humiditĂ©; au Nord iI en est dĂ©pouillĂ©. Ce contraste suffit Ă  expliquer la diffĂ©rence entre le Sahara et le Soudan et est par consĂ©quent un fait de premier ordre dans la gĂ©ographie de l'Afrique. 

Sur le continent même, les vents suivent comme toujours des directions orographiques, mais le foyer saharien fait naître des vents brûlants qui soufflent à certaines époques de l'année, selon les régions, et auxquels on a donné des noms particuliers : le khamsin souffle en Égypte d'avril en juin; le sirocco souffle sur la côte algérienne, principalement en juillet, à l'Est du Maroc; le chaumé ou achoumé est un vent brûlant, très violent, surtout en septembre, pendant une durée de 3 à 21 jours; il se fait sentir de juillet à septembre. Le harmattan, autre vent brûlant du désert, se rattache au grand courant alizé ; il souffle sur le Sénégal, la Gambie et la côte de Guinée, de décembre à février. Son influence est balancée par la mousson du Sud-Ouest qui apporte la pluie jusqu'au lac Tchad. Dans l'Afrique australe, le vent alizé qui souffle de l'Est perd son humidité en franchissant les hautes montagnes côtières; ainsi s'explique la sécheresse du désert de Kalahari. La région de calme dans le golfe de Guinée est fréquemment troublée par des tourbillons et des bourrasques de courte durée. Les îles Mascareignes sont la seule région de l'Afrique qui se trouve sur la route des grands cyclones.

Précipitations
La plus grande partie de l'Afrique est comprise dans le domaine des pluies tropicales qui va du 17°-19° de latitude Nord au 25° de latitude Sud. Le reste, déduction faite du Sahara où il ne pleut pratiquement pas, appartient à la zone des pluies d'hiver, il ne s'agit que des régions de l'Atlas (à laquelle nous rattacherons l'oasis d'Azbine) et d'Afrique du Sud, qui sont en outre des régions maritimes. Pour en finir immédiatement avec celle-là, nous dirons que la côte de la Méditerranée est bien arrosée; pendant l'été, de mai à octobre, les vents du Nord et du Nord-Est (vents étésiens des Anciens) maintiennent un temps sec; mais quand après l'équinoxe vient le vent du Sud-Ouest, il apporte la pluie et les orages (de novembre à mars). Il en est de même de la côte de l'Afrique du Sud et du Sud de la Namibie. Le vent du Nord-Ouest en hiver, d'avril en novembre, apporte le brouillard, la pluie et la neige; au contraire, en été, le vent du Sud-Ouest n'est pas pluvieux; sur une chute d'eau de 70 cm au Cap, il n'y en a pas le dixième qui tombe en été. La région voisine de Natal, infiniment mieux arrosée, puisqu'elle reçoit plus de 3 m d'eau, forme la transition pour arriver à la zone tropicale ; c'est une région de pluies d'été; l'abondance de ces pluies explique la sécheresse des contrées situées plus à l'Ouest.

Ces trois zones tempĂ©rĂ©es sont sĂ©parĂ©es de la zone tropicale par deux dĂ©serts oĂą il ne pleut jamais ou très rarement. Le dĂ©sert de Kalahari reste souvent des annĂ©es sans pluies; Ă  la lisière, on voit les plantes et les buissons, brĂ»lĂ©s par le soleil après une courte saison de pluies, tomber en poussière sous la main. Le Sahara, l'Egypte qui le continue, restent de quatre Ă  cinq annĂ©es sans pluie; on peut mĂŞme dire qu'il ne pleut pas en Egypte. Il tombe pourtant un peu d'eau, mĂŞme dans la haute Egypte; mais le tonnerre y est si rare, dit-on, qu'il a le caractère de prodige. 

La zone des pluies tropicales se subdivise elle-mĂŞme en des rĂ©gions qui offrent des diffĂ©rences sensibles. La bande Ă©quatoriale, zone calme entre les grands courants aĂ©riens, reçoit de l'eau toute l'annĂ©e; toutefois les grandes pluies sont en Ă©tĂ©; lĂ  se trouvent les sources du Nil et d'une partie des rivières du bassin du Congo. Dans le bassin mĂŞme du lac Tchad, il y a onze mois de pluies. Au Nord et au Sud de la bande Ă©quatoriale sont des contrĂ©es intermĂ©diaires, maritimes en gĂ©nĂ©ral, oĂą il y a deux saisons de pluies, au changement de saisons; sur la cĂ´te de Tanzanie il pleut de mars Ă  mai et d'octobre Ă  dĂ©cembre; Ă  Luanda, en Angola,, sur la cĂ´te occidentale et dans l'intĂ©rieur, il pleut de fĂ©vrier Ă  avril et de novembre Ă  dĂ©cembre. Au Nord, l'Ethiopie aussi a deux saisons de pluies, mais tout le reste se rattache Ă  la zone des pluies estivales, les pluies tropicales par excellence, bien plus abondantes d'ailleurs que dans les pays de transition dont nous parlions. A l'exception des cĂ´tes du SĂ©nĂ©gal et de la Gambie et de GuinĂ©e, oĂą les saisons moyennes, printemps et automne, existent, le climat de ces rĂ©gions est d'une extrĂŞme simplicitĂ©; une saison chaude et pluvieuse, l'Ă©tĂ©; une saison sèche et relativement froide, l'hiver. C'est la mousson du Sud-Ouest. venue de l'Atlantique qui apporte les pluies. Dans l'Afrique australe, la zone dont nous parlons va du 15e au 25e degrĂ© de latitude Sud. L'humiditĂ© et la sĂ©cheresse, la fertilitĂ© et la stĂ©rilitĂ© sont alternativement excessives. 

Biogéographie

L'Afrique, au Sud du Sahara, avec les deux tiers méridionaux de la péninsule Arabique, une petite portion de territoire littoral au Sud-Est de l'Iran, et la grande île de Madagascar, constitue l'écozone (ou région) afrotropicale, et correspond à ce qu'on appelait autrefois (Sclater) la région éthiopique ou éthiopienne. Le Nord de ce continent, c.-à-d. la partie méditerranéenne du Maroc à l'Egypte, se rattache au contraire à la région paléarctique qui comprend l'Europe et le Nord de l'Asie; le désert du Sahara se partage entre la zone paléarctique et la zone afrotropicale; il constitue en quelque sorte un terrain neutre entre ces deux régions.

Les biomes africains.
Sept biomes (milieux naturels) principaux peuvent se dĂ©finir dans la rĂ©gion afrotropicale  (La biosphère)  :

ForĂŞts de feuillus.
Les forêts de feuillus se rencontrent dans la région équatoriale à l'Ouest des Grands Lacs, le long du littoral du Golfe de Guinée, ainsi que le long de la côte de l'Océan Indien, du Kenya à l'Afrique du Sud, et également à Madagascar. Dans la région équotoriale, il s'agit de forêts pluviales, très denses, et dont les arbres peuvent dépasser les 40 m. Les forêts humides des régions tropicales ont généralement des arbres ne dépassant pas les 25 m.
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La forĂŞt Ă©quatoriale au Gabon.

Les savanes.
Les savanes herbacĂ©es et arborĂ©es se trouvent dans les rĂ©gions tropicales et subtropicales, qui bordent au Sud et au Nord les grandes forĂŞts, ainsi que sur les plateaux de l'Est du continent, jusqu'en Somalie.  Les savanes arborĂ©es correspondent Ă  l'Ă©claircissent graduel des forĂŞts et occupent une zone plus importante dans l'hĂ©misphère Sud. En se rapprochant des rĂ©gions plus arides, les savanes arborĂ©es, dont les arbres typiques sont les Baobabs et les Acacias, se transforment en savanes herbacĂ©es. Ces dernières sont plus importantes dans l'hĂ©misphère Nord.

Les déserts et les steppes.
Les déserts et les steppes (brousses xériques) sont des régions arides. Ils s'agit, au Nord, du Sahel, puis du Sahara, et au Sud, de la région du Kalahari, puis du désert de Namib; à l'Est, l'Erythrée et le littoral somalien présentent également un caractère de forte aridité, comme d'ailleurs le Sud-Ouest de Madagascar. Dans les steppes africaines de l'hémisphère Nord on observe plutôt des buissons épineux, alors que dans celle du Sud, on a plutôt des arbustes.

Prairies et brousses d'altitude.
Les prairies et brousses d'altitude sont caractéristiques du paysage éthiopien, de quelques régions élevées du Kenya et de Tanzanie, de l'Est de l'Afrique du Sud, mais aussi d'une partie de l'Ouest de l'Angola. On les rencontre au-delà de 1000 m, après que les forêts qui bordent ces zones aient commencé à être de plus en plus clairsemées. Les prairies apparaissent au-delà de 2000 m d'altitude, alternant parfois avec des forêts de bambous. La végétation de montagne peut être assez variable selon la latitude.

Savanes inondées.
Les savanes inondées s'observent dans la boucle du Niger (Macina), autour du lac Tchad, dans la région du Sudd (Soudan du Sud, dans la région de confluence du Nil et du Bahr-el-Ghazal), et dans diverses régions du bassin du Zambèze.

Mangroves.
Les mangroves sont un milieu arborĂ©, semi-aquatique qui se rencontre, Ă  l'Ouest,  le long des cĂ´tes entre le SĂ©nĂ©gal et le LibĂ©ria, entre le NigĂ©ria et le Gabon, Ă  l'embouchure du Congo, et Ă  l'Est en divers endroits, Du Kenya et de la Tanzanie au Mozambique, ainsi qu'Ă  l'Ouest de Madagascar.
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Mangrove au Kenya.
Mangrove au Kenya. Photo : Sarah  (licence : Creative Commons).

Zones de type méditerranéen.
Les zones de type méditerranéen, analogues à celles que l'on a le long du littoral septentrional du continent, se rencontrent ici principalement tout au Sud de l'Afrique du Sud (province du Cap) et au Nord-Ouest de Madagascar. Elles se caractérisent par une végétation adaptée à l'alternance des étés chauds et secs, et des hivers frais et humides.

La flore de l'Afrique.
Au point de vue de la gĂ©ographie botanique, l'Afrique du Nord a une flore qui se rattache Ă  celle de la MĂ©diterranĂ©e, le reste de l'Afrique, quant Ă  lui, nous offre des flores qui sont fonction des diffĂ©rents biomes que l'on vient de mentionner, et parmi lesquelles on peut en relever quatre, qui  sont assez nettement tranchĂ©es : 1° la flore du Sahara; 2° la flore de la rĂ©gion soudanienne; 3° la flore du Kalahari; 4° la flore de la rĂ©gion du Cap.

Flore du Sahara. 
Le Dattier (Phoenix dactylifera) est l'arbre caractéristique de la flore du Sahara (La biogéographie du Sahara). Le désert possède aussi un deuxième Palmier, un Palmier nain (Hyphaene argum), qui est assez fréquent dans les oueds nubiens, entre la mer Rouge et le Nil. Les familles de plantes les plus riches en espèces, dans la flore du Sahara, sont les Brassicacées, les Composées, les Légumineuses, les Graminées. Les Chénopodiacées sont remarquables par la variété de leurs formes. Sur le sol non salé du désert croissent quelques plantes spéciales (Retama, Calligonum, Ephedra). Parmi les halophytes (végétaux des terrains salés), nous citerons deux plantes grasses aphylles (Halocnemum, Arthroenemum) et des Plumbaginées (Limoniastrum) qui peuvent devenir de véritables arbrisseaux. Les Graminées du désert appartiennent surtout au groupe des Stipacées. La plus importante est le Drinn (Aristida pungens), dont les chaumes robustes atteignent parfois plus d'un mètre de hauteur. Le Sahara algérien constitue un centre de végétation que caractérisent plusieurs genres en partie monotypes. Nous citerons, parmi les Brassicacées, les Lonchophora et Henophyton; parmi les Composées, les Rhantherium, Rhetinolepdis, Warionea, et dans la famille des Plumbagniées, le Bubania.

Flore de la région soudanienne.
Un des traits les plus saillants de la flore de la rĂ©gion soudanienne, c'est l'abondance et la richesse de formes des GraminĂ©es. Les arbres du Soudan sont surtout reprĂ©sentĂ©s par le Teck africain (Old fieldia africana, SapindacĂ©es), le Cèdre cĂ©ril (Khaya senegalensis, MeliacĂ©es), le Baobab (Adansonia digitala, MalvacĂ©es), le Pisang Ensete (Musa Ensete, MusacĂ©es) dont les feuilles sont remarquables par leurs grandes dimensions. Le feuillages du Sycomore (Ficus Sycomorus) est l'expression fidèle du climat soudanien. Les trois espèces de Palmiers les plus rĂ©pandus dans cette flore sont le Doum (Hyphaene thebaica), Palmier Ă  Ă©ventail de taille moyenne qui se bifurque Ă  l'extrĂ©mitĂ© du tronc et peut mĂŞme rĂ©pĂ©ter cette bifurcation deux ou trois fois; le Deleb (Borassus Aethiopium), Palmier flabelliforme qui prĂ©sente souvent un renflement au delĂ  de la moitiĂ© du tronc; le Palmier Ă  huile (Elaeis guineensis) qui est limitĂ© Ă  l'Ouest et au Sud de l'Afrique tropicale. 

Quelques végétaux monocotylédones méritent d'être signalés. Le Pandanus candelabrum vit sur la côte occidentale et dans le bassin du Zambèze; les Dracaena croissent dans la Guinée supérieure, et la culture du Bananierse rencondre dans la région soudanienne tout entière.

Quelques Fougères arborescentes (Cyathées), qui atteignent de 3 à 9 mètres de hauteur, croissent sur la lisière supérieure des forêts.

Flore du Kalahari. 
La flore du Kalahari et des contrées situées à l'Ouest, c.-à-d. le Grand Namaqua (Sud de la Namibie) et le Damara, est surtout caractérisée par la présence d'un type végétal fort remarquable, le Welwitchia, de la famille des Gnétacées, localement connu sous le nom de Toumbo, et de plusieurs espèces arborescentes d'Acacia, parmi lesquelles nous citerons l'Acacia girafae, dont les feuilles servent de nourriture à la girafe. Le Kalahari possède plusieurs Asclepiadées à gros bulbes comestibles. Dans les saisons humides, des espaces à perte de vue sont recouverts d'un tapis touffu de la Pastèque de l'Afrique mériodionale (Citrullus cafer).
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Kalahari.
Paysage du Kalahari (Zimbabwe). Photo : Benjamin Hollis  (licence : Creative Commons).

Flore de la rĂ©gion du Cap. 
Parmi les familles prédominantes de la flore de la région littorale méridionale de l'Afrique du Sud, les Composées, les Légumineuses, les Ericacées, les Liliacées, les Iridées, les Ficoïdes, les Géraniacées et les Crassulacées tiennent le premier rang. La plupart des buissons de cette flore appartiennent aux Ericées et aux Protéacées. La forme d'Erica caractérisée par des feuilles aciculaires se retrouve dans beaucoup de genres et de familles (Bruniacées, Diostnées, Stilbinées, Phylica (Rhamnacées), Spatella (Protéacées), Muraltia (Polygalées), Elytropappus (Composées), Anthospermum (Rubiacées). Les formes principales d'arbustes toujours verts sont les Pelargonium (Géraniacées), les Hermannia et les Mahernia (Malvacées), les Cliffortia (Rosacées), les Rhus (Térébinthacées). Parmi les arbres, dont la taille est d'ordinaire plus considérable, nous mentionnerons deux Conifères, les Widdringtonia et les Podocarpus.

Au nombre des produits les plus remarquables, figurent le Jonc Palmito (Prionium), JoncacĂ©e qui prĂ©serve du dessèchement les cours d'eau pendant une partie de l'annĂ©e, et l'arbuste des RhinocĂ©ros (Elytropappus Rhinocerotis), arbuste de la famille des ComposĂ©es qui se rapproche de la farine Erica. 

La flore de la province du Cap possède quelques familles endĂ©miques, les BruniacĂ©es, les SelaginacĂ©es et les StilbinĂ©es. 

La faune de l'Afrique.
La rĂ©gion afrotropicale est très distincte, par sa faune, de la rĂ©gion palĂ©arctique : elle prĂ©sente, par contre, des rapports assez Ă©troits avec la rĂ©gion orientale (ou rĂ©gion indo-malaise) qui comprend l'Asie au Sud de l'Himalaya et la Malaisie, rapports semblables Ă  ceux qui relient les deux rĂ©gions palĂ©arctique et nĂ©arctique (AmĂ©rique du Nord). Ainsi les grands Singes anthropomorphes, les grands herbivores tels que les ElĂ©phants, les RhinocĂ©ros, etc., et beaucoup d'autres types non moins importants sont communs aux deux rĂ©gions afrotropicale et orientale et ne se trouvent plus nulle part ailleurs. 
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Lac Manyara : girafes et flamants roses.
Girafes et Flamants roses du lac Manyara (Tanzanie). 
Photo : Marc Veraart  (licence : Creative Commons).

Les Mammifères.
La Girafe est propre à la faune de l'Afrique actuelle, mais le riche gisement des monts Siwaliks, dans le subcontinent indien, a montré qu'à l'époque tertiaire cette région possédait plusieurs espèces de Girafes et de plus cinq ou six grands Ruminants appartenant à la même famille, ainsi qu'une espèce d'Autruche apparemment assez similaire à celle qui est actuellement confinée en Afrique. Les Girafes, du reste, s'étendaient à cette époque jusque dans l'Europe orientale: on en a trouvé à Pikermi, en Grèce. Les Hippopotames ne se trouvent plus aujourd'hui qu'en Afrique : à l'époque tertiaire ils habitaient les fleuves et les lacs de l'Europe occidentale; le grand nombre d'Hippopotames fossiles trouvés aux monts Siwaliks indique qu'ils s'étendaient alors aussi jusqu'au Sud de l'Asie.

Il existe en Afrique plus d'une soixantaine d'espèces de Primates. Les deux genres de singes les plus rapprochĂ©s de l'Humain  vivent en Afrique et sont propres Ă  ce continent-: les ChimpanzĂ©s (ChimpanzĂ© commun et Bonobo) et les Gorilles (Gorille de plaine et Gorille de Montagne). Les autres groupes d'HominidĂ©s, dont l'espèce humaine, sont originaires de l'Afrique. L'Afrique possède en outre plusieurs genres de singes particuliers (Babouins et Mandrills, Macaques, Cercopithèques, etc.). Enfin les LĂ©muriens (Makis, Aye-ayes, etc.) sont propres Ă  Madagascar.

Le Lion est le grand carnivore caractéristique de l'écozone afrotropicale, de même que le Tigre caractérise la région orientale, et tous deux s'étendent au Nord, jusque dans la région paléarctique, bien qu'on ne les rencontre jamais ensemble dans un même district sur le limite de leur frontière commune qui se trouve dans la Nord-Ouest de l'Inde. A la suite du Lion on rencontre en Afrique des carnivores de moindre taille : Léopards, Guépards, Hyènes, Servals, Chacals, Civettes, Mangoustes, etc. Le Fennec et l'Otocyon sont deux genres de Renards à grandes oreilles, confinés sur le continent africain. Les Eupléridés (Euplères, Fossas, etc.) sont propres à Madagascar. Au total, une soixantaine d'espèces de Carnivores sont répértoriées en Afrique, desquelles on peut encore rapprocher quatre espèces de Pangolins.

Parmi les grands OngulĂ©s herbivores, l'Afrique possède les deux espèces d'ElĂ©phants Ă  grandes oreilles (Loxodonta) : L'ElĂ©phant des savanes et l'ElĂ©phant des forĂŞts;  plusieurs espèces de RhinocĂ©ros bicornes (RhinocĂ©ros blanc et RhinocĂ©ros noir), deux Hippopotames (une grande et une petite espèce), les Girafes et l'Okapi, les trois espèces de Zèbres, l'Ă‚ne sauvage d'Afrique, plusieurs Suiformes (Phacochères, Hylochères, Potamochères).
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Troupeau d'éléphants dans le parc naturel de la Garamba.
Troupeau d'Ă©lĂ©phants dans le parc naturel de la Garamba (Nord de la RDC). 
Photo  : Nuria Ortega / African Parks Network (licence Creative Commons).

Mais cette faune est surtout caractĂ©risĂ©e par le grand nombre de BovidĂ©s, parmi lesquels des Antilopes de formes variĂ©es. Les BovinĂ©s y sont reprĂ©sentĂ©s par trois sous-espèces de Buffles d'Afrique (Syncerus caffer). Parmi les Antilopes, on peut citer-:  les Gazelles, les Gnous, les Impalas, les Damalisques, les Bubales, les Oryx, les Cobs, les Elands, les Koudous, les Guibs, de Dik-diks, les Ourebis; les Steenboks, les Sprinboks, les Chevreuils-boucs, les CĂ©phalophes, etc. Certaines espèces forment des bandes de plusieurs centaines de mille, parcourant pĂ©riodiquement les plaines de l'intĂ©rieur. 

Les neuf dixièmes du groupe des Antilopes sont propres Ă  l'Afrique : ils y remplacent Ă  la fois les Cerfs, les Chèvres et les Moutons qui font complètement dĂ©faut sur ce continent, Ă  l'exception d'un TragulidĂ© remarquable (groupe des CervoĂŻdĂ©s), le Chevrotain aquatique (Hyemoschus aquaticus), qui reprĂ©sente dans l'Afrique actuelle un genre dont plusieurs espèces vivaient en Europe et en Asie Ă  l'Ă©poque miocène, et ont disparu bien avant l'Ă©poque actuelle dans la rĂ©gion palĂ©arctique, tandis que leur congĂ©nère africain a survĂ©cu en conservant intacts les caractères archaĂŻques du genre. 

Encore parmi les OngulĂ©s, on signalera les OryctĂ©ropes, appelĂ©s vulgairement cochons de terre, qui se nourrissent de fourmis et sont caractĂ©ristiques de l'Afrique; ainsi que les Chameaux et Dromadaires, qu'on y trouve Ă  l'Ă©tat domestique et qui ont Ă©tĂ© importĂ©s du Nord-Est de l'Asie. 

L'Afrique possède une foule de Rongeurs. parmi eux plusieurs genres (Ctenodactylus, Petromys, Pectinator) sont remarquables par leurs caractères ostĂ©ologiques qui les rattachent Ă  un groupe dont tous les autres reprĂ©sentants sont sud-amĂ©ricains. On trouve aussi des HĂ©rissons, des Lièvres, des Ecureuils, des Porc-Ă©pics, etc. 

Terminons, en notant, que plusieurs espèces de Phoques, de Dauphins et de Siréniens sont propres aux régions côtières de l'Afrique.

En résumé, cette faune mammalogique est des plus tranchées et, comparée à celle de l'Europe ou de la région paléarctique en général, elle peut se définir en un seul mot : c'est une faune tertiaire, ou plus exactement miocène, qui s'est conservée jusqu'à l'époque actuelle, grâce sans doute au climat plus chaud de la région afrotropicale.

Les Oiseaux.
Les Oiseaux, à qui leurs ailes permettent de franchir les mers, sont nécessairement moins caractéristiques. Parmi les types spéciaux à l'Afrique il faut cependant citer les Touracos (Musophagidae), le Serpentaire ou Secrétaire, sorte d'oiseau de proie à pattes d'échassier, les Pintades qui représentent seules les Faisans asiatiques, les Autruches, plusieurs familles de Passériformes (Chaetopidés, Malaconotidés, Platysteiridés, Picathartidés). La plupart des autres types sont communs avec L'Eurasie. Citons : les Cigognes, les Vautours, les Calaos, Les Marabouts, les Grues, les Perroquets.

Les Reptiles.
Les Reptiles ont quatre familles spéciales à l'Afrique (Rachiodontidae, Dendraspidae, Atractaspidae, Chamaesaurida) : les trois premières appartiennent aux Ophidiens, la dernière aux Sauriens

Parmi les plus dangereux Ophidiens, on mentionnera les Pythons ou Boas, qui ont un genre spĂ©cial (Hortulia); les Serpents venimeux sont reprĂ©sentĂ©s par les genres Vipera, Cyrtophis, ElapsoĂŻdae, Poecilophis et Atheris. 

Parmi les Sauriens figurent :  les CamĂ©lĂ©ons, dont Madagascar est très riche en espèces; les Agames et les Zonuridae, qui sont aussi nombreux sur tout le continent en genres et en espèces; les Varans sont moins communs qu'en Asie.

Les Tortues d'eau douce sont très répandues et ont deux genres spéciaux (Sternotheras et Pelomedusa). Il faut citer aussi les Crocodiles (trois espèces) qui habitent tous les fleuves et les lacs de l'intérieur.
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Zambie : crocodile.
Un Crocodile du parc national de South Luangwa (Zambie).
Photo  : gmacfadyen (licence Creative Commons).

Les Poissons.
Les Poissons d'eau douce ont trois familles propres à l'Afrique (Mormyridae, Gymnarchidae et Polypteridae) : cette dernière appartient à un groupe archaïque dont la plupart des survivants habitent l'Amérique du Nord. Sur les trois genres connus des Sirénoïdes, ou poissons dipnoïques, l'un d'eux (Protopterus) se trouve dans les fleuves de l'Afrique tropicale. Les Cichlidés (Poissons clowns, Poisson perroquet, etc.) sont caractéristiques des Grands lacs.

Les Amphibiens.
Les Amphibiens ont un genre de Crapaud spécial (Dactylethra) assez distinct pour former une famille à part, et les Alytidae, qui manquent à la région orientale, abondent ici. La Grenouille goliath (Conraua goliath), de l'Afrique de l'Ouest, est la plus grande qu'on connaisse.

Les Insectes.
Parmi les Insectes, les Cicindèles sont nombreuses, étant représentées par treize genres dont onze sont propres à l'Afrique et renferment des espèces de grande taille (Manticora, Myrmecoptera, Dromica). Les Carabidés sont presque aussi remarquables. Les Cétoines ont de très nombreux genres, parmi lesquels il faut signaler le gigantesque Goliathus. Les Longicornes et l'ordre des Lépidoptères (près de 4000 espèces de papillons répertoriées sur le continent, dont plus de la moitié présentes en République Démocratique du Congo) présentent aussi des types spéciaux. Les Mantophasmatodés constituent le seul ordre à être tout entier propre à l'Afrique.

Les Mollusques.
Les Mollusques terrestres les plus remarquables sont de grandes et belles Achatines analogues aux Limaçons (Helix) de l'Europe, mais le genre voisin Columna est seul spécial. (A.-M. Berthelot / Louis Crié / E. Trouessart).



Christian LĂ©vĂŞque, Poissons et crocodiles d'Afrique : Des pharaons Ă  nos jours, RMN, 2006. - Avec ses forĂŞts, ses savanes et ses grands mammifères sauvages, l'Afrique nourrit nos rĂŞves d'aventure et de nature. Sa faune aquatique, qui peuple les cours d'eau depuis au moins 400 millions d'annĂ©es, reste en revanche mĂ©connue, hormis les crocodiles qui se prĂ©lassent sur les berges des rivières. Pourtant, les hommes installĂ©s au bord des fleuves qui irriguent la terre africaine vivent de la pĂŞche et entretiennent des relations ancestrales avec ce monde aquatique inscrit dans un très riche patrimoine culturel. SacralisĂ©s depuis l'Egypte ancienne, poissons et crocodiles font toujours partie du panthĂ©on des cultures africaines, tout comme les gĂ©nies des fleuves. C'est ce monde singulier et mystĂ©rieux que cet ouvrage invite Ă  dĂ©couvrir.  (couv).

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