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Joseph Addison est un écrivain anglais du XVIIIe siècle. Il est né à Milston, dans le Wiltshire, le 12 mai 1672, et est mort à Holland House, à Kensington, le 17 juin 1719. Il était fils aîné du pasteur Lancelot Addison, doyen de Lichfield; il passa par plusieurs écoles et entra à l'âge de quinze ans à l'université d'Oxford, au collège de la Reine (Queen's College) d'où il passa à dix-sept ans au collège de Madeleine (Magdalen College). C'était un studieux et brillant élève, particulièrement renommé pour sa force en vers latins. En 1693, il arrivait à la maîtrise; en 1699, il obtenait le titre et le traitement de fellow, qu'il conserva jusqu'en 1711. Lorsqu'il eut achevé ses études universitaires, en 1693, il entra dans la vie littéraire et publique sous les auspices de grands personnages du parti whig (Les Tories et les Whigs), Montagu (Montague), devenu ensuite lord Halifax, et Somers, tous deux fort épris de lettres et capables d'apprécier les mérites d'Addison. - Joseph Addison (1672-1719). Les hommes de lettres occupaient, d'ailleurs, à ce moment, une haute situation en Angleterre. Depuis la révolution de 1688 la monarchie constitutionnelle, constamment menacée par le danger jacobite, avait besoin de s'appuyer sur l'opinion. Cette préoccupation constante explique la bienveillance des ministres whigs pour les lettres et particulièrement pour la presse. Les tories rivalisaient avec eux sur ce terrain. Les faveurs, les pensions, les places lucratives étaient prodiguées aux gens de lettres; Swift, malgré son caractère, fut, doyen de St-Patrick, Congrève, Gay, Defoë, Prior furent comblés de faveurs. Voltaire a signalé la différence entre les Français et leurs voisins d'outre-Manche : « Monsieur Addison en France eût été de quelque académie et aurait pu obtenir, par le crédit de quelque femme, une pension de douze cents livres... en Angleterre il a été secrétaire d'Etat. »On en arrivait à ce que les littérateurs traitaient les grands sur le pied d'égalité, les invitant à leur table, siégeant à leurs clubs, épousant des dames de la plus haute noblesse. La place qu'ils tenaient dans la société assurait la dignité de leur vie. Chose plus précieuse encore, ils étaient libres d'écrire leur opinion; entre deux grands partis de force presque égale, ils n'avaient guère à craindre d'atteinte à leur liberté. J. Collier ayant obtenu un grand succès par son attaque contre le théâtre, Guillaume III arrêta les poursuites commencées contre lui à l'occasion d'autres pamphlets. On comprend donc qu'Addison ait préféré la carrière des lettres à celle du clergé à laquelle il s'était d'abord destiné. Dès 1693, il adresse un poème à Dryden, le souverain littéraire de l'époque; puis il traduit le quatrième chant des Géorgiques. Il y ajoute un Essai sur les Géorgiques de Virgile, supérieur à ses vers, semble-t-il, puisque Dryden n'hésita pas à placer cet essai en tête de sa propre traduction des Géorgiques. En avril 1694, nous relevons une autre pièce de vers (Account of the greatest English Poets) adressée au fameux Sacheverell; en 1695, Addison célèbre les succès de Guillaume III et la reprise de Namur. Il écrit sur la paix de Ryswick un poème latin très admiré de ses contemporains. Il songe à traduire Ovide et même Hérodote, à composer un dictionnaire de la langue anglaise. Entre temps il continue d'écrire des vers latins et en publie un stock en 1699 dans les Musae anglicanae d'Oxford. La même année son protecteur, lord Somers, lui fit donner une pension de 300 livres sterling. Addison en profita pour voyager. Au cours de l'été de 1699, il se rendit en France où il resta près d'une année à Blois; en 1700 il passa en Suisse, puis il séjourna une année en Italie; quoique sa pension eût été supprimée après la mort du roi Guillaume III et la chute des whigs (1702), il continua son voyage, visita l'Allemagne et la Hollande (1703). A ce moment il accepta d'être précepteur du fils du duc de Somerset et rentra en Angleterre. Il rapportait de son voyage une ample moisson d'observations et de notes. En France, il avait appris la langue, vu Boileau et Malebranche et, tout en profitant de son séjour dans un pays qui servait de modèle aux autres, son bon sens s'était égayé des exagérations du cérémonial. En Italie, si son admiration pour les chefs-d'oeuvre de l'art a quelque chose de conventionnel, il avait goûté un vif plaisir en relisant sur place ses chers poètes latins et les oeuvres qui formaient le fond de sa culture littéraire et classique. Cependant il n'avait pas, en observant et apprenant, négligé de produire. En France, il écrit une partie de sa tragédie de Caton; dans son voyage d'Italie, pendant un arrêt forcé dans la montagne, il écrit une Lettre d'Italie (Letter from Italy), le plus achevé de ses petits poèmes; en Allemagne, il rédige ses Dialogues on Medals (Dialologues sur les médailles) qui ne furent publiés qu'après sa mort. Enfin, il publia, dès avant son retour, des Remarks on several Parts of Italy, remarques très empreintes de culture classique, où il communique le résultat de ses observations sur les descriptions que les poètes latins donnent de l'Italie. Enfin, ces occupations ne l'empêchaient pas d'entretenir avec des hommes marquants du parti whig une correspondance suivie. Il avait été question de l'accréditer auprès du prince Eugène. A son retour, il rentra au Kitcat club où il rencontrait Congreve, Steele, Malborough, les comtes de Sunderland et de Dorset, les ducs de Newcastle et de Somerset, toute l'élite du parti whig. Après la grande victoire remportée par Malborough à Blenheim (le nom adopté par les Français est Hochstaedt), le premier lord de la trésorerie, Godolphin, chargea Addison de célébrer ce triomphe. Son poème, intitulé la Campagne (the Campaign) eut un tel succès que les tories purs chargèrent aussitôt John Phillips d'en faire un autre. Cet exercice de rhétorique n'en fut pas moins très richement payé. En 1709, il devint secrétaire du lord lieutenant d'Irlande, lord Wharton, avec des appointements de 2000 livres ; il y joignit une place d'archiviste qui lui valut un supplément annuel de 400 livres. Il ne jouit que pendant un an et demi de ces fonctions grassement rétribuées et ce fut chose heureuse pour sa gloire, car les six années qu'il passa aux affaires, du printemps de 1704 à l'été de 1710, sont, la dernière peut-être exceptée, des années de véritable stérilité littéraire. Le renversement du cabinet whig, entraîné par la disgrâce de Malborough et les fautes des whigs, vint rendre Addison à sa véritable vocation, le journalisme. La presse, à peu près délivrée des entraves de la législation, s'organisait en Angleterre à ce moment. En 1702, avait paru le premier journal quotidien; d'autre part, le premier des journaux littéraires, le Mercure athénien fondé dès 1690, avait eu un vif succès et beaucoup d'imitateurs. Defoe, polémiste incomparable, exerçait une grande action sur l'opinion. Bref, la presse moderne, avec ses journaux et ses revues politiques et littéraires, venait d'apparaître en Angleterre, au début du XVIIIe siècle, et s'y développait rapidement. En 1709, Richard Steele, ami d'enfance d'Addison — qui l'avait connu à Charter-House, la dernière des pensions où il avait étudié avant d'entrer à l'université, — Richard Steele fonda le Babillard (the Tatler), journal littéraire et politique. Le premier numéro parut en avril 1709. Addison, qui était à Dublin, reconnut assez vite la plume de son ami, sous le pseudonyme d'Isaac Bickerstaff. Il lui offrit sa collaboration, qui devint très active quand l'avènement des tories au pouvoir lui eut fait des loisirs. Addison était dans toute la force de l'âge (il avait trente-huit ans) et il disposait d'une fortune suffisante pour travailler d'une manière désintéressée. Il avait hérité de son frère, gouverneur de Madras, il avait des propriétés aux Indes occidentales (Amérique), et nous le voyons acheter, en 1711, une propriété de 10,000 livres, près de Rugby. Il put donc écrire à sa fantaisie, en toute liberté d'esprit. Il acquit bientôt dans le journal de Steele une influence prépondérante. Steele était un esprit un peu vague et superficiel; il n'avait pas osé refuser toute place à la politique, et, à ses articles de critique (essays), il joignait chaque fois une partie d'informations. Addison résolut d'éliminer complètement la politique et de consacrer toute la place à la littérature. Il aborda la critique avec plus de précision que son collaborateur; la peinture de caractère, les dissertations de morale, la raillerie des travers de ses contemporains, la critique littéraire proprement dite remplirent à elles seules les colonnes du journal. Mais la publication du Babillard n'était qu'une expérience son succès décida les deux amis à faire plus encore. Leur journal ne paraissait que trois fois par semaine. Quand après une interruption de trois mois (du 2 janvier au 1er mai 1711), ils lui firent succéder le Spectateur (the Spectator), ce fut dès le début un journal quotidien et exclusivement littéraire. La tentative était hardie. En supprimant la politique, ils supprimaient aussi l'information quotidienne qui fait vivre le journal, remplit facilement ses colonnes, lui fournit une clientèle nombreuse. En outre, ils se refusaient à chercher une compensation en visant la clientèle nombreuse encore qui cherche dans les journaux les personnalités, les médisances et les scandales. Ils s'adressaient uniquement à la raison et au goût littéraire de leurs lecteurs. La part d'Addison dans cette conception du Spectateur fut évidemment prépondérante. De l'aveu même de Steele, son auxiliaire était devenu le personnage principal. Dans le Babillard, 188 numéros sont l'oeuvre de Steele, 42 d'Addison, 36 ont été faits en collaboration. Sur 555 numéros du Spectateur 250 reviennent à Addison, 240 seulement à Steele. Pour comprendre la grande importance de ce journal dans l'histoire de la littérature et de la culture anglaises et pour bien voir combien fut profonde et bienfaisante l'influence d'Addison et des « essayistes », il est nécessaire d'indiquer en quelques mots l'état d'esprit de la société anglaise cultivée, au début du XVIIIe siècle. Sous les Stuarts, la cour avait mis à la mode une imitation grossière des habitudes françaises : on se piquait de débauche, il était élégant de faire du tapage dans les rues, de s'enivrer, de tricher au jeu. La révolution de 1688, rendant l'ascendant aux libéraux, héritiers des anciens puritains, ne modifia que lentement cette mode. Le premier coup décisif fut porté par un pasteur tory, Jeremy Collier : il publia un Aperçu de l'impiété et de l'immoralité du théâtre anglais. L'effet fut considérable et l'opinion se prononça pour le réformateur. Les Sociétés pour la réforme des moeurs se développèrent très rapidement. En 1735, elles n'avaient pas fait moins de 99,380 adeptes dans la seule ville de Londres (avec Westminster). Joseph Addison prit la direction du mouvement créé par Collier; mais il comprit les choses avec plus de largeur et de modération. De plus, il avait à un haut degré le sentiment littéraire qui manquait à Collier. Il définit sa tâche comme « un enseignement agréable et un divertissement utile. Sa grande et unique fin est de bannir l'ignorance du territoire de la Grande-Bretagne ». Il était admirablement préparé à ce rôle de « prédicateur laïque ». Une éducation solide, des voyages qui lui avaient donné un champ d'observations étendu, la pratique des affaires n'avaient fait que développer les qualités de son esprit. Il était resté intègre au pouvoir et loyal dans l'opposition. Chose rare, il pratiquait ses maximes. D'une parfaite urbanité dans la discussion, il avait peu de goût pour la politique; whig décidé, il alla pourtant le premier au-devant de Swift, à Dublin; insulté par Pope il répondit par des compliments. Il écrivit un Essai sur la bonté. Il avait la bienveillance des gens heureux. Tout le monde, adversaires comme amis, loue le charme de sa conversation. Sa vie et son caractère universellement estimés augmentèrent l'effet de ses écrits. On s'explique qu'il ait réussi à imposer sa morale et à changer la mode. A la base de cette morale sont naturellement la piété et la religion; un sentiment religieux très fort, une préoccupation du dogme secondaire. Page du Guardian (mars 1713). La donnée primitive était d'ailleurs admirablement choisie. Le journal est supposé rédigé par un club où figurent un certain nombre de personnages-types dont Addison trace le portrait. D'abord le Spectateur, observateur calme, attentif et silencieux, à qui ses lectures étendues, ses voyages, la pratique des hommes et des choses ont donné des trésors d'expérience. Il parle à ses amis qui l'écoutent et collaborent avec lui; les principaux sont : sir Roger de Coverley, petit gentilhomme de province qui partage son temps entre la capitale et la campagne. C'est un homme d'un âge mûr, ancien élégant converti, dégoûté de la mode, aimé de sa famille, de ses amis et de ses tenanciers; il est doué d'un caractère franc et bonhomme avec quelques bizarreries. A côté de lui, nous voyons un homme de loi aux goûts littéraires, épris d'études psychologiques; — sir Andren Freeport, grand négociant de la cité ; — un capitaine en retraite, vaillant sans forfanterie ; — un ecclésiastique savant et respecté ; — enfin Will Honeycomb, élégant impénitent initié à tous les mystères du « tout Londres » d'alors. Toutes les classes sociales, toutes les tendances ont ainsi leurs représentants. On pourra promener le lecteur partout, dans le monde, au spectacle, dans les cafés, à l'église, aux tribunaux, à la Bourse, dans les boutiques, dans la rue, en province, à l'armée. De là une variété infinie de sujets. La richesse d'invention des auteurs est incroyable; l'intérêt est toujours soutenu, qu'on offre au lecteur de la prose ou des vers, de l'histoire, de la morale, des portraits, des anecdotes, des causeries ou des allégories. Parfois même Addison atteint à la véritable poésie, comme dans la Vision de Mirza sur la vie actuelle et la vie future. Le style qui nous paraît émoussé, froid, sans nul élan, est plus élégant et plus châtié qu'il ne ne l'avait été jusque-là dans la littérature anglaise. Le Spectateur était bien adapté à l'esprit anglais pour la forme comme pour le fond. En effet, le succès fut immédiat et dépassa toute attente. Dès le dixième numéro Addison et Steele tirent à 3000 exemplaires. Quand le cabinet tory, pour se débarrasser de l'opposition de la presse, mit un énorme impôt d'un demi-penny par demi-feuille de journal, le Spectateur doubla son prix et garda son public. Il atteignit une vente de 20,000 exemplaires, et souvent tira à 30,000. De plus, on réédita la collection en volumes (sept volumes représentent la première série du Spectateur); il se vendit encore 20,000 exemplaires de cette édition. Quand, au bout de deux ans, le 5 décembre 1712, le Spectateur disparut, il fut bientôt remplacé par le Gardien (le Tuteur, the Guardian) qui parut depuis le 12 mars 1713, jusqu'en octobre (175 numéros, dont 53, signés Clio, ont été rédigés par Addison). Ni ces essais, où domine l'action de Steele, ni le nouveau Spectateur, publié trois fois par semaine par Addison (du 8 juin 1714 à la fin de l'année — 80 numéros dont 24 d'Addison et aucun de Steele), ne retrouvèrent tout à fait la vogue du Spectateur primitif. Mais l'impulsion était donnée; on avait créé ou du moins élargi la sphère d'un public avide de bonne et saine littérature ; « le nombre et la qualité des lecteurs » étaient augmentés, remarque Beljame. Le roman de moeurs va paraître (Robinson Crusoé est de 1719); puis les revues (magazines) vont à partir de 1731 fournir aux lecteurs anglais une matière abondante; les écrivains ne manqueront pas, maintenant qu'ils ont un public. Addison a de plus, en tempérant le goût anglais, en blâmant également rigoristes et débauchés, affaibli l'acuité de la vieille opposition des cavaliers et des puritains. Ni le cynisme des libertins de la cour des Stuarts, ni le puritanisme terroriste des « saints » ne pourront reparaître. Enfin Addison et Steele ont inauguré en Angleterre la vraie critique littéraire ; ils ont remis en honneur Shakespeare et Milton, presque ignorés de leurs compatriotes et des littérateurs eux-mêmes. Addison ne consacre pas moins de dix-huit articles au Paradis perdu, son oeuvre de prédilection. Il réhabilite aussi les auteurs secondaires, Spenser, Ben Johnson et jusqu'aux ballades populaires. Edition de 1700 du Caton d'Addison. Ces quelques années (1710-1714) sont les plus remplies de la vie d'Addison; non seulement il y publia tous ces Essais qui restent son titre principal, mais il obtint encore au théâtre un succès retentissant. En avril 1713 on représenta sa tragédie de Caton. Elle fut accueillie par des applaudissements frénétiques; les whigs étaient charmés de cette apologie indirecte du libéralisme, les tories renchérissaient sur eux pour marquer leur haine du despotisme. En soi la tragédie, dans le genre classique, est faible; elle n'est guère poétique ni dramatique et ni les dissertations morales, ni même l'élégance du style ne suffiraient à la protéger auprès de la postérité. Addison fit suivre cette oeuvre, en 1715, d'une comédie moins connue, le Tambour, oeuvre spirituelle, mais de peu d'effet. En 1714, l'avènement de la dynastie de Hanovre ramena les whigs au pouvoir. Addison devint successivement secrétaire du comité des chefs whigs, secrétaire du lord-lieutenant d'Irlande (poste qu'il avait déjà occupé), puis l'un des membres du Board of trade (1715). Sur ces entrefaites il fut vivement attaqué par Pope pour avoir préféré la traduction de l'Iliade de Tickell, médiocre poète mais bon helléniste, à celle de Pope lui-même qui passait pour être moins versé dans la connaissance du grec. L'attaque du poète blessé fut très vive; il dépeignit Addison sous le nom d'Atticus et lui envoya à lui-même cette satire. Addison n'en fit pas moins l'éloge de l'Iliade de Pope dans son journal. Il rédigeait alors ce journal, le Libéral (le Franc-Tenancier, the Freeholder), pour soutenir les droits de la maison de Hanovre au trône d'Angleterre qu'elle occupait. A ses discussions de droit constitutionnel il mêle des morceaux plus littéraires, par exemple le portrait du chasseur de renard (fox-hunting Squire), satire des jacobites. En août 1716, il épousa la comtesse douairière de Warwick. On ne sait trop à quelle date remontait leur liaison, mais il paraîtrait que le mariage fut malheureux. Ces querelles d'intérieur nuisirent à la réputation d'Addison, qui fut accusé, probablement à tort, d'avoir perdu ses habitudes de tempérance. Un remaniement de cabinet, en 1717, lui valut un poste de secrétaire d'Etat. Mais son inhabileté oratoire et la faiblesse de sa santé l'obligèrent à se retirer au bout d'un an (mars 1718). On lui assigna une pension de 1500 livres. Peu après les divisions du parti whig, à propos du Peerage Bill, le mirent en opposition avec son vieil ami Steele. Ce dernier attaquait le bill dans son journal, le Plébeien (the Plebeian); Addison le défendit dans le Vieux Whig (the Old Whig); il prit Steele à partie avec une vivacité qu'il regretta lui-même. Son dernier ouvrage fut théologique, assez faible d'ailleurs : Evidences of the Christian religion. La mort d'Addison fut digne de sa vie; il fit appeler Gay envers qui il se sentait un léger tort et le pria de lui pardonner. A ses derniers moments il demanda son beau-fils Warwick et lui dit : « Voyez dans quelle paix un chrétien peut mourir. » Ce furent ses dernières paroles. Il fut enterré à Westminster. (A.-M. Berthelot). |
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