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Adalbéron
d'Ardenne, est un archevêque de Reims,
et grand chancelier sous Lothaire et Louis
V, mort le 23 janvier 988 ou 989. Fils de Geoffroy, comte d'Ardenne,
élevé au monastère de Gorze, diocèse de Metz,
il devint archevêque de Reims en 969. Il agrandit et embellit sa
cathédrale, institua la vie en commun pour ses chanoines, réforma
les abbayes. Il se rendit à Rome auprès du pape Jean
XIII (970) accompagné de Gerbert qui
professait alors à l'école de Reims.
A son retour, il réunit au Mont-Notre-Dame
deux conciles (mai 972; déc. 973). Il
présida le concile de Sainte-Macre convoqué pour examiner
les accusations portées contre l'évêque de Laon, Adalbéron
(ci-dessous), et la reine Emma. Il couronna Louis,
fils de Lothaire, à Compiègne,
le 8 juin 979.
Accusé par Louis, en 986, d'avoir
favorisé le parti d'Othon, il promit de se justifier devant les
grands du royaume; le roi étant mort (22 mai 987) quand l'assemblée
était déjà réunie, personne n'osa élever
la voix contre l'archevêque. Le duc Hugues le réhabilita;
en retour, Adalbéron proposa aux grands de remettre l'élection
d'un roi à une assemblée ultérieure, qui se tint à
Senlis; là, il les exhorta à
repousser les prétentions de Charles
de Lorraine et à donner la couronne au due Hugues.
Il sacra Hugues Capet
à Noyon, en juin ou juillet 987, et son fils Robert à Orléans,
le 25 décembre 987; il mourut peu après.
On trouve plusieurs de ses lettres parmi
celles de Gerbert, son successeur. (M.
Prou).
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Adalbéron
ou Ascelin est un évêque de Laon
et poète, mort le 19 juillet 1030 oo 1031. Il étudia à
Reims sous Gerbert, et fut sacré évêque de Laon par
l'archevêque Adalbéron en 977.
Accusé d'avoir des relations avec
la reine Emma, il comparut devant le synode de Sainte-Macre présidé
par le métropolitain. Après la prise de Laon, par Charles,
duc de Lorraine (988), il fut jeté
en prison, s'échappa et se rendit auprès du roi Hugues Capet.
Un moment il feignit de se rapprocher de
Charles de Lorraine et d'Arnulf, archevêque de Reims; il fut alors
rétabli sur son siège épiscopal; puis, trompant Charles
et Arnulf par de fausses promesses de fidélité, il les attira
dans sa ville et les livra tous deux à Hugues Capet (991).
Adalbéron assista au concile de
Saint-Basle (17 juin 991) où fut déposé Arnulf et
eut des démêlés avec Gerbert, devenu archevêque
de Reims.
On a de lui un poème satirique sur
l'état du royaume, dédié au roi Robert, rédigé
sous forme de dialogue, publié d'abord par Valois à la suite
du Carmen pangyricum in laudem Berengarii,1663, in-8, ensuite dans
le Recueil des Historiens de France, t. X, p. 64, et enfin par Migne,
Patrologie latine, t. CXLI, p. 767. (M. Prou). |