| Varuna ou Varouna est l'un des 8 Vaçous des Hindous, est le régent de la plage occidentale de l'Univers et dieu des eaux. On le représente voguant sur un crocodile et couronné de lotus. Il est fils de Kasyapa et d'Aditi. On le peint en blanc, porté sur un poisson, et tenant une corde de la main droite. Cette corde est terminée par un noeud qui serre tout ce qu'il saisit. On voit une arme pareille entre les mains de quelques autres dieux et surtout des Rakchasas. Le séjour de Varuna a 800 milles de circonférence, et est l'ouvrage de Viswakarma; au milieu est un grand bassin d'eau très limpide. Varuna, et son épouse Varuni, sont placés sur un trône de diamant; autour d'eux est une cour, composée de Samoudra ou l'Océan, de Gangâ, et des autres dieux et déesses des lacs, des rivières, etc. Un jour qu'il jouait avec la déesse Gangâ, il jeta de l'eau sur le richi Kapila,ou sur Agastya, qui le condamna à s'incarner sous le nom de Santanou, fils de Pratipa; roi d'Hastinapoura; il devint alors l'époux de Gangâ ou du Gange. Dans une autre incarnation, il eut le nom de Pratchétas, et fut père de Valmîki. Varuna préside à la fertilité des terres; protège le commerce et la navigation, favorise les desseins des humains et les purifie; ou bien il punit les méchants, les retient au fond des abîmes de la mer, et les entoure de liens formés de serpents. Varuna n'est devenu le Poséidon hindou que dans les temps postérieurs; car les Védâs le représentent comme un dieu céleste, asso cié à Indra, roi du firmament. On relève un passage fort curieux du Rigvêda où il est dit : Dans l'air sans fondement, le lumineux Varuna, doué d'une force pure, possède en haut l'abondance de la lumière bienaimée; les eaux se tiennent en dessous, mais au-dessus est leur base; pour nous, que les rayons soient placés dans l'intervalle! N'y a-t-il pas dans cette stance descriptive, la distinction des eaux supérieures et des eaux inférieures, dont Varuna est le gardien? Ce Déva tient les grands réservoirs des eaux au delà de l'atmosphère où il règne; d'autre, part, il entretient les immenses bassins des eaux terrestres par d'abondantes pluies : les deux masses d'eau sont séparées, par l'atmosphère lumineuse, reflétant au loin les clartés que projettent les corps célestes. La fonction de dieu des mers et des fleuves paraît donc avoir sa source dans une grande attribution digne d'un être céleste, celle de gardien, des eaux du firmament : ainsi s'explique la valeur primitive du nom de Varuna, celui qui couvre le ciel de nuages; qui retient les eaux dans les im menses réservoirs de l'espace éthéré. Une merveilleuse affinité lie d'ailleurs le nom sanscrit de Varuna, large soutien de la voûte céleste, au mot Ouranos, nom antique du ciel dans les cosmogonies et les théogonies de la Grèce. | |