| Typhée ou Typhaon (personnage de la mythologie grecque). - Les noms à peine différents de Typhos, Typhoeus, Typhon et Typhaôn semblent désigner la personnification d'un même phénomène physique, celui des émanations gazeuses, qui s'échappent avec violence du sein de la terre volcanique. Ce phénomène est devenu l'objet de mythes variés partout où dans le monde hellénique le sol était travaillé par le feu intérieur. L'Iliade déjà connaît la lutte de Typhée contre Zeus, laquelle n'est qu'une forme spéciale de celle des Titans et des Géants contre les dieux olympiques. Hésiode fait de Typhée le plus jeune fils de Gaïa, issu de son union avec le Tartare, après que Zeus eut vaincu les Titans; ailleurs, il est un fils d'Héra qui l'aurait enfanté seule pour se venger de la naissance d'Athéna, sortie sans sa participation de la tête de Zeus. - Le géant Typhée, ou peut-être Typhon, monstre au triple torse humain, terminé par un triple torse de dragon. Il tient dans les mains des flammèches et des oiseaux. Sculpture en tuf de l'Hécatompédon, du temps de Solon. De son union avec Echidna on fait naître plusieurs des monstres les plus redoutables à l'espèce humaine. Typhée fut ainsi père de Géryon et de Cerbère. Typhée est représenté dans la poésie et dans les arts comme un monstre horrible, de dimensions colossales, de forme hideuse, homme par le buste, reptile par le bas du corps, lançant des flammes par les gueules de ses cent têtes. L'épisode principal de don mythe, lequel varie par le détail suivant les lieux, c'est sa lutte furieuse contre Zeus qui, d'abord vaincu, prend sa revanche avec l'aide d'Hermès, frappe le monstre de la foudre et l'ensevelit au fond de l'Etna. Ceci est une versions récente; chez Homère, Typhée est enseveli en Cilicie dans le pays des Arimes que le dieu a jeté sur lui; en revanche, Virgile substitue Encelade à Typhée sous l'Etna et localise Typhon lui-même à Inarimé, l'Ischia d'aujourd'hui. D'autres ont identifié ce monstre avec le dieu du mal des Egyptiens (Typhon) et l'ont préposé, non aux phénomènes volcaniques, mais aux vents brûlants et pestilentiels. Ils ont aussi raconté que les dieux olympiens, fuyant devant Typhée, se seraient réfugiés en Egypte. (J.-A. H.). | |