| Thérapeutes. - Secte ascétique et mystique qui se serait formée, selon Philon, sur les bords du lac Moeris en Egypte, et dont le nom indiquerait, on qu'ils pratiquaient la médecine du corps et surtout de l'âme, on qu'ils étaient voués au culte. On les rapproche d'une autre secte juive, des Esséens, que Josèphe et Philon placent dans la Palestine. On a souvent vu dans les Esséens l'origine et le modèle des ordres chrétiens voués à la vie pratique; dans les thérapeutes, les ancêtres et les maîtres des ordres contemplatifs. D'après Philon, les thérapeutes, plus portés à la spéculation, se livraient dans la solitude à l'abstinence, à la prière, au chant, à la composition poétique; surtout ils lisaient les livres saints qu'ils interprétaient, peut-être les premiers, d'une façon systématique, d'après la méthode allégorique, dont le Moyen Âge fera un si constant usage. On a beaucoup discuté sur le sens réel et sur l'origine des doctrines attribuées aux thérapeutes. Les uns y voient une révolte contre le dogmatisme théocratique des juifs; d'autres pensent que la doctrine orientale de l'abstinence est venue du parsisme, sur lequel avait agi le bouddhisme, aux Esséens, puis aux thérapeutes. Ed. Zeller nie l'origine purement juive, l'origine persique, l'influence bouddhique pour les rattacher aux néo-pythagoriciens. Pour Grätz le livre où il est parlé des thérapeutes est l'oeuvre d'un chrétien qui a voulu appuyer les institutions monastiques par l'autorité de Philon. (F. Picavet). | |