| Télémaque (personnage de l’Odyssée). - Son nom (Telemachos) signifie : Loin du combat. Fils d'Ulysse et de Pénélope. Dans les traditions homériques, il était encore en bas âge, lorsque son père partit pour Troie. A la fin de cette guerre célèbre, Athéna, prenant la forme de Mentor (Mentès), roi des Taphiens, lui apparut et lui conseilla de chasser les prétendants qui importunaient Pénélope. Elle lui enjoignit de plus de se rendre à Pylos et à Sparte, où Ménélas et Nestor lui donneraient des nouvelles d'Ulysse. Télémaque, docile aux sages conseils de la déesse, ne put ce pendant parvenir à chasser de son palais les prétendants; accompagné d'Athéna déguisée sous les traits de Mentor, Il se rendit dans les États de Nestor et de Ménélas. Le dernier lui communiqua la prophétie de Protée relative au retour d'Ulysse. De retour à Ithaque, il évita les pièges de ses ennemis, et trouva son père chez le fidèle Eumée. Après la mort des prétendants, à laquelle il avait beaucoup contribué, il conduisit Ulysse chez le vieux Laerte. Là s'arrête la légende de Télémaque selon l'Odyssée; mais elle se continue en se chargeant d'éléments romanesques, dans la Télégonie d'Eugammon, puis dans les fables gréco-italiques qui avaient pour but de rattacher la fondation des villes italiennes au cycle troyen. Une tradition latine donnait Télémaque pour fondateur à Clusium et faisait naître de lui une Roma, l'héroïne éponyme de la ville de Rome. Dans une de ces traditions tardives, Télémaque, encore au berceau, fut placé par Palamède dans le sillon que traçait Ulysse. Sur le point d'être englouti dans les flots, il fut sauvé par un dauphin. En mémoire de cet événement, Ulysse avait placé l'image d'un dauphin sur son bouclier. Il dut s'exiler d'Ithaque par l'ordre de son père, un oracle ayant prédit à Ulysse qu'il mourrait de la main de son fils; malgré cette précaution, la prophétie fut accomplie, mais par Télégone. Uni à Polycaste, ou à Nausicaa, il en eut Perséptolis. D'autres lui donnent pour femme Circé, et pour fils Latinus. On rapporte encore que, marié à Cassiphone, il fut égorgé par celle-ci, après avoir tué sa belle-mère Circé. Servius ne dit pas de quelle épause il eut Roma, femme d'Enée. Virgile attribue à Télémaque la fondation de Clusium.
| Fénelon a fait du jeune Télémaque la héros d'un poème en prose (Les Aventure de Télémaque), où il a imité la manière antique. Le fond de la légende homérique est ingénieusement combiné avec des leçons de morale et de politique appropriées à l'instruction classique du duc de Bourgogne et pénétrées de l'esprit chrétien et monarchique du XVIIe siècle. A part les qualités du style, l'ouvrage a beaucoup vieilli et ne nous touche plus que comme une curiosité littéraire, moins humaine au fond que l'Odyssée d'où il est issu. (J.-A. H.). | | |