| Dans la la mythologie grecque, les Stymphalides sont de oiseaux monstrueux, élevés par Arès, qui habitaient le marais de Stymphalis (ou lac de Stymphale) en Arcadie, couvert d'arbres et de broussailles épaisses, et dont les ailes, la tête et le bec étaient de fer, et les ongles extrémement crochus : Ils lançaient leurs plumes en guise de dards contre cent qui les attaquaient. Ils se nourriseaient des animaux qu'ils enlevaient dans les champs, mais ils aimaient surtout la chair humaine. Leur nombre était tel, qu'ils obscurcissaient en volant la clarté du soleil. Héraclès, ayant reçu d'Athéna ou ayant fabriqué lu-même une espèce de cymbales d'airain propres à épouvanter ces oiseaux, s'en servit pour les chasser hors du bois où ils se retiraient, et les extermina à coups de flèches. D'autres disent qu'il ne put que les mettre en fuite, et que les Stymphalides se retirèrent en Arcadie, dans l'île d'Arétias, où ils se montrèrent hostiles aux Argonautes, et blessèrent Oïlée. Ce mythe, composé de traits empruntés à divers âges, ne laisse aucune notion claire sur ces êtres énigmatiques dont Héraclès débarrassa les marais de Stymphalis. Selon Apollodore, ces oiseaux s'étaient retirés en ce lieu pour éviter tes loups : ils n'étalent donc pas, dans l'opinion du compilateur, si nombreux et si terribles que les mythologues les dépeignent. Le même auteur ne dit rien de leur singulière confor mation; il se contente de leur attribuer des dimensions énormes. Un scoliaste d'Apollonnius, rapportant l'opinion d'un certain Mnaséas, explique ainsi le mythe des oiseaux stympphalides : ces oiseaux étaient tout bonnement de jeunes vierges, filles de Stymphalus et d'Ornis; Héraclès les tua parce qu'elles lui avaient refusé l'hospitalité. Cette explication, qui, au premier abord, paraît due à au grossier évhémérisme, pourrait cependant indiquer une certaine analogie qui eût existé, dans l'esprit des Anciens, entre les Stymphalides et les Harpyies. L'art plastique grec confirme cette hypothèse; car, suivant Pausanias, dans le temple d'Artémis, où l'on voyait la statue de cette déesse en bois doré, les oiseaux stymphalides y étaient figurés, à l'intérieur de l'édifice, sous la forme de volatiles, et, derrière le temple, sous celle de jeune filles dont les pieds étaient remplacés par des pattes d'oiseaux (figuration qui rappelle aussi celle des Sirènes). Ajoutons que ces oiseaux légendaires furent représentés sur les monnaies de la ville de Stymphale. (E. Jacobi, Th. Bernard). | |