| Scylla. - Nymphe ou Monstre marin qui personnifiait dans la mythologie grecque les tourbillons écumants des flots, les récifs et les écueils. De très bonne heure, la tradition lui assigna comme séjour l'un des deux rochers qui se dresse au Nord du détroit de Messine, entre la pointe Nord-Est de la Sicile et l'extrémité méridionale de l'Italie. Là se trouvait, en face de Charybde, la caverne profonde d'où Scylla guettait les navires et les marins, ou bien s'agissait-il d'un tourbillon, celui-ci encore plus plus redoutable que celui de Charybde, d'où le proverbe : Tomber de Charybde en Scylla. L'imagination des Grecs se figurait Scylla sous la forme d'un monstre, ayant un buste de femme, surmonté de six cous d'une longueur extraordinaire, dont chacun portait une tête de chien armée de trois rangées de dents pointues; elle lui attribuait douze pieds, et comme voix un aboiement formidable. C'est bien ainsi que Scylla est représentée sur plusieurs monuments antiques, en particulier sur une mosaïque exposée au Vatican, dont l'auteur s'est inspiré d'un épisode fameux de l'Odyssée (XII, 244 et suiv.). D'autres artistes lui donnaient une forme moins monstrueuse, un corps de femme. terminé par une double queue de dauphin aux nombreux replis. La légende voyait dans Scylla une victime de la jalousie divine. Elle avait été une très pelle jeune fille, qui s'ébattait souvent au milieu des flots avec les nymphes marines. Glaucus, le dieu des mers, en devint amoureux; il s'adressa à la magicienne Circé et lui demanda d'obtenir, par ses sortilèges, que Scylla répondit à son amour. Circé, jalouse, transforma la jeune fille en un monstre affreux. Suivant une autre version, ce fut Poseidon qui aima Scylla, et Amphitrite qui la poursuivit de sa haine. | |
| Scylla. - La mythologie grecque connaissait une autre Scylla, fille de Nisus, roi de Mégare. Minos, le roi de Crète, assiégeait alors cette ville; la vie et la victoire de Nisus tenaient à un cheveu d'or ou de pourpre que le roi possédait au milieu de ses autres cheveux. Scylla, par amour pour Minos, coupa le cheveu d'or de son père. Mégare succomba. Scylla voulut suivre Minos; mais celui-ci, saisi d'horreur pour elle, la fit attacher à la poupe de son navire et noyer dans les eaux du golfe Saronique. Il y avait une autre forme du mythe, d'après laquelle Scylla, métamorphosée en un petit oiseau (alouette) nommé Ciris, était sans cesse poursuivie par son père Nisus, que les dieux avaient changé en aigle marin. (J. Toutain). |