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Le terme Satan,
Sathan ou Satanas est purement hébreu; il signifie
un adversaire, un ennemi, un accusateur. Satan, c'est ordinairement
le Diable ou encore le prince des démons.
Il a d'abord été un ange qui fut
précipité dans l'enfer pour s'être
mis à la tête des anges rebelles à Dieu.
Il est sans cesse occupé à tenter les humains. On l'identifie
au serpent de la Genèse.
Le terme est souvent traduit par adversaire dans les Septante et dans la Vulgate. Par exemple, les satrapes des Philistins disent à Achis : Renvoyez David, de peur qu'il ne devienne notre ennemi et qu'il ne tourne ses armes contre nous. Et : Le Seigneur suscita des adversaires à Salomon, en la personne d'Adad et de Razon. Quelquefois saint Jérôme a conservé le nom de Satan dans le sens d'adversaire. Par exemple : Non est Satan, neque occursus malus : Je n'ai ni ennemi ni mauvaise rencontre. Cur efficimini mihi hodie in Satan? Enfants de Sarvia, pourquoi êtes-vous devenus mes ennemis? D'autres fois Satan se met pour le démon. Par exemple, dans Job : Satan se trouva au milieu des enfants de Dieu, et Dieu lui dit : Satan, d'où viens-tu? Et dans les Psaumes : Que Satan soit à sa droite pour l'accuser. Et dans Zacharie : Satan était à sa droite, et il dit à Satan : Que le Seigneur te réprime. Dans les livres du Nouveau Testament, Satanas se prend aussi et dans le sens d'adversaire et dans celui de démon. Par exemple, Jésus dit à Pierre : Retirez-vous de moi, Satan; vous m'êtes un sujet de scandale; c'est-à-dire : Retirez-vous, mon adversaire, vous qui voulez vous opposer à ce que je désire le plus. Mais le plus souvent Satanas se prend pour le démon : Si Satan chasse Satan, comment son règne subsistera-t-il? Et dans l'Apocalypse : Satan, qui est appelé le diable. Satanas se met souvent dans la Bible pour un accusateur, un demandeur dans un procès; et il semble que c'est sa signification la plus littérale : l'ange me fit voir, dit Zacharie, le grand prêtre Jésus qui était debout devant l'ange du Seigneur; et Satan était à sa droite, pour s'opposer à lui. Les Septante ont traduit ce terme par diabolos, qui signifie aussi un adversaire, un calomniateur, un accusateur. Le Satan ou l'accusateur est à la droite de Jésus, de même que dans le psaume CVIII, 6 : Constitue super eum peccatorem, et diabolus stet a dextris ejus. L'Hébreu : Et Satan stet a dextris ejus. Zacharie continue : Et le Seigneur dit à Satan : Que le Seigneur te réprime, ô Satan! Qu'il méprise tes accusations, qu'il méprise ta mauvaise volonté. On rapporte à ce même passage ce qui est dit dans saint Jude : Lorsque l'archange Michel contestait avec le diable, au sujet du corps de Moïse (que le démon voulait découvrir aux enfants d'Israël pour les induire ensuite à lui rendre un culte superstitieux), Michel n'osa le condamner par des paroles de malédictions; mais il lui dit : Que le Seigneur te commande, ou te réprime. Diabolus, en ce passage, est le même que Satan dans Zacharie. Règne de
Satan.
Synagogue de satan.
Les hauteurs ou
les profondeurs de Satan.
Être livré
à Satan.
Jésus ayant envoyé ses disciples prêcher dans les villes et dans les bourgades de Judée, ils revinrent tout joyeux, et lui dirent: Seigneur, les démons même nous sont soumis; Jésus leur répondit : Je voyais Satan tomber comme une étoile qui tombe du ciel. Il semble faire allusion à ce passage d'Isaïe : Quomodo cecidisti de coelo, Lucifer, qui mane oriebaris; et il marquait que le règne du démon allait finir. Ailleurs, il dit à Simon Pierre que Satan les a demandés à Dieu, pour les cribler comme on crible le froment; mais qu'il a prié pour lui, afin que sa foi ne manque pas; marquant par là, dit Calmet, les vains efforts que le démon devait faire pour ruiner l'Eglise naissante. [Cette interprétation a été contestée; en effet, il ne s'agit pas de l'Eglise naissante, mais de Pierre, c'est-à-dire, du fondement de l'Eglise (Mat. XVI, 18) devant durer jusqu'à la consommation du siècle. Cette prière de Jésus ne concerne pas saint Pierre seulement, mais aussi ses successeurs. De tous les apôtres, saint Pierre est le seul qui eut la promesse de l'indéfectibilité, à la suite de laquelle vient l'infaillibilité; autrement, que voudrait dire la suite du texte : Confirma fratres tuos? Les successeurs de saint Pierre sont les seuls auxquels la foi n'a jamais manqué, et nous devons être assurés qu'ils sont les seuls auxquels elle ne manquera jamais. Qui pourrait douter de l'efficace de la prière du Sauveur en faveur de Pierre ou du pape son vicaire?]On sait que les Hébreux attribuaient à l'opération de Satan, la plupart des maladies corporelles : Ne fallait-il pas délivrer en un jour de Sabbat cette fille d'Abraham que Satan tenait liée depuis dix ans? La mythologie
satanique.
Que son pouvoir et sa malice sont bornés et subordonnés à la volonté de Dieu; qu'il apparaît quelquefois aux humains pour les tromper; qu'il se transforme en ange de lumière; qu'il paraît aussi en forme de spectre, comme il parut aux Egyptiens pendant les ténèbres qui couvrirent l'Egypte au temps de Moïse, qu'il cause plusieurs maladies aux humains; qu'il préside principalement à la mort; qu'il conduit les âmes des méchants en enfer; qu'à présent il est enfermé comme en prison dans l'enfer, mais qu'il sera délié et mis en liberté à la fin du monde au temps de l'antéchrist ; que le feu d'enfer lui est préparé à lui et aux siens, qu'il doit être jugé au dernier jour. Mais on ne voit pas distinctement dans la Bible qu'il tourmente dans l'enfer les âmes des méchants comme se sera ensuite communément la croyance. (D. Calmet). |
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