| Rhadamante, Rhadamanthe ou Rhadamantys (personnage de la mythologie grecque) - . L'étymologie et la signification du nom de Rhadamanthe ne sont pas connues avec certitude. Quelques mythologues, entre autres Maury et Gerhard, ont voulu le rattacher au mot radamnos, verge, baguette. « Dans ce personnage qui porte la baguette, a écrit Maury, on reconnaît comme une autre forme de l'Hermès psychopompe » (Religions de la Grèce antique, t. I, p. 172). Pour Zoega, au contraire, ce nom avait une origine égyptienne; pour A. Kuhn, une origine sanscrite. Plus tard, G. Curtius a rejeté toutes ces hypothèses et a déclaré que le sens du nom de Rhadamante était encore inconnu (Griech. Etyrrnolgy., p. 316). Le mythe de Rhadamanthe est fort pauvre. Dans les traditions les plus anciennes, chez Homère par exemple, Rhadamante régnait sur les îles des Bienheureux, que l'imagination des Grecs plaçait aux. extrémités de la terre, vers l'Occident, et qu'elle considérait comme le séjour éternel des héros aimés des dieux. Fils de Zeus et d'Europe, frère de Minos, Rhadamanthe était surtout renommé pour sa vertu et sa justice infaillible. C'est pourquoi l'on vit plus tard en lui l'un des trois juges infernaux. Si nous en croyons Platon (Gorgias, 79), les Grecs racontaient que Zeus lui avait confié, ainsi qu'à son frère Minos et au chef légendaire de la famille des Eacides, Eaque, la redoutable mission de juger les âmes après la mort. Rhadamanthe jugeait spécialement les Asiatiques, Eaque les Européens; Minos prononçait la sentence dans les cas douteux. Enfin les mythographes antiques attribuèrent à Rhadamanthe une existence terrestre et voulurent en faire un personnage historique; ils affirmèrent qu'il avait régné sur la Crète, sur les îles de la mer Egée, et sur une grande partie des côtes de l'Asie Mineure; qu'il avait donné à tous ces pays leurs lois et leur organisation politique. D'après une autre tradition, Rhadamanthe aurait dû fuir la Crète ; il aurait abordé en Béotie, y aurait épousé Alcmène et contribué, avec Linos et Chiron, à l'éducation d'Héraclès. En somme, les Grecs eux-mêmes n'avaient pas donné à ce personnage une physionomie bien nette. Le mythe de Rhadamanthe n'était peut-être à l'origine qu'une variante de celui de Minos. (J. Toutain). | |