| Les Panathénées était une grande fête religieuse célébrée à Athènes en l'honneur d'Athéna, patronne de la cité (Mythologie grecque). D'après la légende, elle remontait au roi Erichthonius qui l'aurait créée, au dire de la Chronique de Paros, 730 ans avant la première olympiade (Jeux olympiques), pour commémorer la victoire de la déesse sur le géant Aster. Thésée, fondateur de l'unité attique, en aurait fait la grande fête nationale, commune à tout le peuple nouveau. L'archonte Hippoclide, six ans avant l'établissement de la tyrannie de Pisistrate. donc en 566, réglementa la fête et en accrut beaucoup l'éclat, surtout en y introduisant les jeux gymniques; il y fit une place aux cités étrangères; enfin Périclès y ajouta les jeux musiques. On distinguait les Grandes et les Petites Panathénées, les dernières annuelles, les premières célébrées tous les quatre ans, l'année de la 3e olympiade. Les Grandes Panathénées duraient du 23e au 28e jour du mois Hékatombéon. Elles débutaient à l'Odéon par les pompes de la musique et de l'orchestrique, récitation des poèmes d'Homère, concours de chant, de cithare et de flûte, danse de la pyrrhique par des éphèbes nus, d'autres formant un choeur cyclique. Puis on se rendait au stade pour les jeux gymniques, lutte, pugilat, pancrace, pentathle pour hommes et pour enfants, course à pied pour hommes nus et pour hommes armés, course à pied avec flambeaux (Lampadadromie), course à cheval, course de chars biges et quadriges, de chars ordinaires et de chars de guerre avec deux hommes, dont l'un sautait en vitesse, suivait en courant, puis remontait; ces luttes étaient jugées par dix agonothètes ou athlotètes choisis dans chacune des dix tribus (phylé); les prix étaient des couronnes de rameaux de l'olivier sacré et de beaux vases de terre remplis d'huile sacrée. Le quatrième jour, le point culminant de la fête était la grande procession retracée sur la frise du Parthénon; toute la population y prenait part, y compris les métèques. En tête de la procession marchaient les pontifes, vieillards choisis parmi les plus beaux, des vierges de noble famille, les députations de cités alliées portant leurs offrandes, des métèques portant des vases et ustensiles d'or et d'argent ciselé, les athlètes à pied, à cheval ou sur leur char, les sacrificateurs et les victimes, enfin le peuple en habit de fête. L'offrande essentielle était le voile ou tunique (peplos) couleur safran, tissée et brodée pour Athéna par les femmes attiques. Elle était placée sur le mât de la galère panathénaïque, sorte de machine que l'on promenait du Céramique à l'Eleusinion (Eleusinies) et qui, après en avoir fait le tour, longeait l'Acropole au Nord et à l'Est et s'arrêtait auprès de l'Aréopage. Là on détachait le voile, et le cortège montait l'immense escalier de marbre, long de 100 pieds, large de 70, qui menait aux propylées, vestibule de l'Acropole; on la portait à l'Erechtheion, sanctuaire vénéré oh l'on gardait le palladium à côté du tombeau de Cécrops et de l'olivier sacré, père de tous les autres. La clôture de la fête était le grand sacrifice, l'hécatombe, célébrée en présence du peuple qui prenait ensuite tout entier part au banquet final. Les Petites Panathénées, d'une durée probable de trois jours, comprenaient aussi des jeux athlétiques, une course aux flambeaux et une procession, mais sans le voile sacré. (A.-M. B.). | |