| Le palladium ou palladion était une statue de Pallas-Athéna, que l'on disait tombée du ciel et qui symbolisait la protection que la déesse accordait à une cité. La possession d'un palladion était un gage de sécurité. Athènes en conservait un jalousement dans l'Erechtheion. Argos, Siris, Luceria, Lavinium, Rome, elles a se vantaient chacune de posséder le vrai palladium. Celui de Rome était caché dans le temple de Vesta. Le mot de palladium passa dans le langage courant pour désigner les choses sacrées et dont la conservation est d'importance capitale. Le palladion le plus célèbre était celui de Troie, dont Zeus avait fait présent au roi Dardanus. Selon d'autres, il avait été fabriqué par Athéna elle-même : désolée d'avoir tué la jeune Pallas, sa compagne de jeux et la fille de Tritonis, son père nourricier, Athéna avait taillé dans un tronc d'arbre une statue reproduisant les traits de Pallas et l'avait placée auprès de Zeus. Par la suite, Électre, séduite par Zeus, s'était réfugiée auprès de ce palladion; Zeus le jeta sur la terre d'Ilion, où Ilos lui fit élever un temple. Quand les Grecs assiégèrent Troie, ils comprirent que la victoire leur échapperait tant que la ville conserverait son palladion. Aussi Diomède et Ulysse se concertèrent-ils pour aller ravir la précieuse idole, et ce rapt sema le découragement parmi les Troyens. On disait, il est vrai, que Dardanus avait eu la précaution de n'exposer aux fidèles qu'une simple copie du palladion, l'original étant soigneusement tenu enfermé dans l'adyton du temple. C'est cette réplique que les Grecs auraient prise. Quant au véritable palladion, il fut, après la chute de Troie, emporté par Énée en Italie. Mais il n'y demeura pas, et, après bien des vicissitudes, fut rapporté à Amphissa, en Locride, où chacun le pouvait voir et vénérer. (A19). | |