| Oeuf orphique. - Les anciens Grecs, d'accord en cela avec les Égyptiens, imaginaient que l'oeuf, étant le principe de la fécondité, toutes les forces de la nature avaient été concentrées dans un germe primitif, qui avait dû apparaître sous la forme d'un oeuf. Orphée, le chantre hellénique, adopta cette idée, et donna à la terre même la forme ovoïde. | |
| Oeuf philosophique (terme alchimique). - C'est un nom symbolique, représentant à la fois la création de l'univers et la transmutation des métaux. L'oeuf du monde, origine de toutes choses, se retrouve dans un grand nombre de mythologies et spécialement dans celles de I'Égypte, où le démiurge Khnoum façonne sur une roue à potier l'oeuf mystérieux, et dans celles des Chaldéens. L'alchimie a pris cet oeuf comme le signe de l'oeuvre sacré; il représente à la fois les appareils employés dans les opérations et les produits qui y figurent. Toutes ses parties ont une signification emblématique, dont l'énumération semble être la première forme des lexiques alchimiques. "L'oeuf, disent-ils, est composé des quatre éléments; on l'a nommé pierre de cuivre, pierre d'Arménie, pierre égyptienne, etc. La coquille de l'oeuf est un élément semblable à la terre : on l'a nommée cuivre, fer, étain, plomb (métaux imparfaits qui servent à composer l'or et l'argent). Le blanc d'oeuf s'appelle mercure, eau d'argent, eau de soufre natif ou eau divine, etc. Le jaune d'oeuf s'appelle le misy (sulfate basique de fer), la couperose de cuivre, l'ocre attique, le vermillon, etc." (M. Berthelot). |