| Numa Pompilius est le second des rois légendaires de Rome (715-672 av. J.-C., selon la chronologie que faisaient les Romains). Fils du Sabin Pompilius Pompo, gendre du roi Tatius. il fut quelque temps associé au trône de Romulus. On vint le chercher à Cures, après la mort de ce dernier et un interrègne d'une année, le peuple ayant forcé le sénat à rétablir la royauté que ce dernier voulait laisser vacante. A l'encontre du règne belliqueux de Romulus, le sien fut entièrement pacifique. On loi prête un caractère essentiellement pacifique et pieux et la légende en fait l'organisateur de l'État romain, et en particulier l'auteur de ses institutions religieuses. Il partagea entre les citoyens les terres conquises par Romulus, planta des bornes aux limites, érigea des sanctuaires à Terminus et à Fides. Il fit concorder l'année civile avec l'année solaire, créant douze mois au lieu de dix usités jusqu'alors, combla par des mois intercalaires l'écart existant avec l'ancienne chronologie. institua les collèges religieux des Pontifes, des Augures, des Saliens, des Féciaux, des Vestales, les Flamines, érigea à Janus un temple avec une double porte qu'on ne devait ouvrir qu'en temps de guerre; sous son règne, elle fut constamment close. - Numa Pompilius. Il régla les rites des prières et des sacrifices, des conjurations pour forcer les dieux à révéler leurs volontés par les éclairs ou le vol des oiseaux. Ces enseignements lui furent donnés par Faunus et Picus qu'il avait surpris et enchaînés, grâce aux avis de la camène (nymphe) Egérie. On contait en effet que Camena Egeria avait épousé Numa et qu'ils se voyaient dans un bois sacré des environs de Rome. On disait aussi que les livres sacrés de Numa avaient été enfermés dans un caveau voisin de sa tombe. En l'an 181 av. J.-C., on déclara les avoir découverts sur le Janicule; 7 ou 12 livres étaient en latin, autant en grec; sagement le sénat fit brûler les seconds et mettre de côté les premiers. Les Grecs ont voulu faire du sage roi romain un disciple de Pythagore, dont la personnalité historique est aussi bien brumeuse. Il n'est pas possible de dégager des faits historiques certains de la légende de Numa. On a mis sous son nom toutes les vieilles institutions religieuses, par un procédé évidemment artificiel. Retenons seulement son origine sabine qui affirme la dualité ethnique de la population dirigeante de la Rome primitive. On lui donnait une fille, Pompilia, qui, mariée à Numa Marcius, en eut Ancus Martius, quatrième roi de Rome. Ces versions sur les mariages et filiations paraissent en contradiction avec l'usage de l'exogamie que traduirait la légende de l'enlèvement des Sabines; elles seraient donc peut-être plus récentes. (A.-M. B.). | |