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Les Anciens donnaient
le nom de nimbe (du latin nimbus, nuage), tantôt au
nuage dans lequel un dieu s'enveloppait pour descendre sur la terre, tantôt
à la couronne lumineuse d'une divinité, d'Apollon
ou le Soleil
par exemple. Le nimbe est aussi un attribut de la sainteté dans
l'iconographie chrétienne : comme la gloire et l'auréole.
Il entoure la tête des personnes divines, des anges
et des saints; on en a mis même quelquefois
aux empereurs et aux rois comme marque de leur puissance. Le nimbe est
variable de forme.
Lorsqu'il est triangulaire, il ne convient
qu'à Dieu; il indique la Trinité,
sans désigner particulièrement une des trois personnes; si,
de plus, il est inscrit dans un cercle, il indique en outre l'éternité.
Le nimbe circulaire uni convient aux personnes divines, aux anges et aux
saints; quand il se place sur la tête d'une des trois personnes divines,
on le marque d'une croix, et il est dit nimbe crucifère. Le nimbe
est aussi souvent rayonnant, c.-à-d. accompagné de rayons
: lorsque ceux-ci forment une croix, le nimbe est encore crucifère.
Les nimbes portent quelquefois le nom des personnes qu'elles couronnent.
Enfin ils prennent différentes désignations suivant leurs
ornements; c'est ainsi qu'on dit qu'un nimbe est polylobé, festonné,
orlé, etc.
La couleur donnée aux nimbes dans
les anciennes peintures a été quelquefois symbolique, comme
le prouve le nimbe noir, ou nimbe en deuil, attribué au traître
Judas; plus souvent elle est purement hiérarchique. Un manuscrit
de la bibliothèque de Strasbourg, peint, dit-on, par Herrade,
abbesse du monastère de Ste-Odile
en Alsace, représentait tout le Paradis
: le Christ, les Vierges,
les Apôtres, les Martyrs et les Confesseurs
portent le nimbe doré; les Prophètes et les Patriarches,
qui n'ont connu la vérité qu'imparfaitement et à travers
des métaphores, ont le nimbe en argent; les continents sont nimbés
en rouge, les mariés en vert, les pénitents en couleur jaunâtre
légèrement nuancée. |
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