| Les Kères sont des divinités grecques grecques de la mort et des batailles qui boivent le sang des défunts (Vampires) et emportent les héros après leur décès. Elle sont les filles de Nyx (la Nuit) et les inspiratrices des mauvaises actions. En Attique, elles ont tenu une grande place dans la religion populaire; les poètes tragiques en ont fait les exécuteurs de la justice vengeresse des dieux, les confondant avec les Erinyes. Leur personnalité fut toujours peu accusée et, chez les écrivains, généralement symbolique. Le mot kèr, que les poètes grecs emploient en général pour désigner la personnification des causes de la mort, soit naturelle, soit violente, avait à l'origine le sens vague du destin. Il désignait l'heure fatale qui marque la cessation de la vie, sans personnification bien précise, et s'appliquait aux humains et aux animaux (Iliade, XXIV, 82). Ainsi l'on voit Zeus, dans Homère, peser les Kères des Grecs et des Troyens et ceux d'Hector et d'Achille. Évidemment dans ce lieu le mot kèr n'a pas d'autre signification que celui de destinée. Haïe des mortels, parce qu'elle les entraîne dans la demeure d'Hadès, la Kère pèse également sur tous et menace les humains de mille morts différentes, survenant là où on l'attend le moins. Ce n'est cependant pas de son propre mouvement qu'elle met fin à la vie; elle est toujours soumise à la volonté de Zeus, qui lui marque le moment où elle doit apparaître et retarde quelquefois la rapidité de sa marche. Souvent même en lui échappe par la fuite, et les humains l'appellent ou l'éloignent d'après leur propre volonté; ainsi Achille peut choisir entre deux Kères, c'est-à-dire entre deux destinées qui lui ont été marquées par la volonté souveraine. La mort que donne la Kère n'est pas toujours violente dans Homère : « Quelle Kère t'a conduite dans le sombre empire d'Hadès? Est-ce une longue maladie, ou serait-ce Artémis, ou Poséidon, ou les traits de tes ennemis, qui auraient terminé tes jours? » (Odyssée, 11. 170-397 ). Dans les combats, des Kères parcourent le champ de bataille avec la Discorde et le Carnage. saisissant les guerriers dont une blessure mortelle va terminer les jours, et se disputant les cadavres des mourants. Leurs vêtements sont teints de sang. Telles sont les données transmises par Homère sur les Kères. Leur nom figure dans l'Iliade et l'Odyssée, tantôt au singulier, tantôt au pluriel ou au duel. Cette dernière forme semble faire allusion à une distinction qui reconnaît deux Kères, amenant, l'une, la vieillesse, et l'autre, la mort. Dans Hésiode, qui les fait filles de la Nuit. les Kères n'ont pas cette forme moitié abstraite moitié réelle que leur attribue Homère. Compagnes des Moires. elles prennent le caractère de divinités vengeresses, et punissent sévèrement les mortels (Théogonie). Dans les combats, elles représentent les causes de la mort personnifiées. Elles sont de couleur noire, et montrent leurs dents blanches avec des grincements et en lançant des regards effroyables. Elles suivent les guerriers blessés, leur enfoncent dans le corps leurs énormes griffes, et sucent leur sang jusqu'à ce qu'elles en soient rassasiées; après quoi, elles jettent le cadavre de côté, et s'empressent de rejoindre la mêlée, pour avoir de nouvelles victimes. Les Grecs donnaient encore le nom de Kères aux soucis qui abrègent la vie des humains et aux épidémies. Apolonius les surnomme les chiens d'Hadès. | |