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Hanouman

Hanouman ou Hanuman est une des divinités hindoues les plus populaires ; c'était le ministre de Sougriva, roi des singes (satyres ou montagnards), et singe lui-même, comme toute sa nation; il contribua puissamment aux triomphes de Râma, et, en conséquence, il a sa part des hommages que l'on rend à ce dieu conquérant. Voici un abrégé de sa biographie et de ses exploits, d'après Langlois et les livres indiens.
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Hanuman Ghat, à Bhaktapur (Népal).

Il était fils d'Andjana, épouse du singe Kesari; mais la légende scandaleuse lui donne pour père Shiva lui-même. Pavana, dieu du vent, intermédiaire officieux entre Shiva, amoureux d'une toute autre personne, et Andjana, fut ensuite regardé comme le père de ce singulier personnage, qui, dès sa naissance, fort joueur et fort plaisant, prenant le soleil pour un fruit ou un jouet d'enfant, s'était élancé vers le char de ce dieu, et l'avait brisé. Indra, effrayé, l'avait foudroyé, et Pavana avait obtenu qu'il revînt à la vie. Cependant, en tombant, il s'était brisé les os de la joue, et c'est depuis cet accident qu'il fut nommé Hanouman (aux os des joues proéminents). Cet être est immortel, et on l'honore pour obtenir une longue vie. Il était doué d'une force et d'une légèreté extraordinaires : dans le Ramayana, on le représente franchissant d'un saut le détroit qui sépare du continent l'île de Sri Lanka, et transportant une montagne entière, sur laquelle se trouvait une plante jugée nécessaire pour sauver les jours de Lakshmana.

Ses espiègleries lui avaient une fois attiré la malédiction des brahmanes, qui méditaient, les yeux fermés, au bord d'un lac; il y avait jeté un énorme rocher qui avait fait remonter l'eau et forcé les brahmanes à s'éloigner. Puis il avait repris le rocher, et quand les saints personnages, ayant achevé leurs prières, voulurent faire leurs ablutions, ils virent que le lac s'était retiré. Cette plaisanterie s'était renouvelée jusqu'au moment où, s'apercevant qu'ils étaient joués, les brahmanes l'avaient, par une imprécation, privé de sa force. C'est alors que le malin singe, pour les fléchir, devint leur humble serviteur, leur apportant des fruits et des racines qu'il allait chercher dans la forêt. Ils le bénirent, et lui prédirent qu'il verrait Râma, et posséderait alors le double de la force qu'il avait perdue.
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Hanuman.
Hanuman représenté sur une peinture murale de Pashupatinath (Népal).

Dans la guerre de Rama contre Ravana, tyran de l'île de Sri Lanka, il se mit au service du premier avec toute sa nation, et lui montra le plus grand dévouement. Envoyé comme espion à Lanka, capitale de l'île, il franchit le détroit comme nous l'avons dit plus haut, pénètre dans le palais du tyran, découvre la retraite de Sitâ, la console, et lui donne des preuves du tendre intérêt que lui porte son époux, et de l'expédition gigantesque qu'il a entreprise pour la délivrer des mains de son ravisseur. Il eût même transporté la belle dans les bras de son époux, mais celle-ci refusa de se laisser emporter par lui, ne voulant pas, par un excès de chasteté, qu'un autre que son mari mît la main sur sa personne. 

Avant de retourner rendre compte de sa mission, il ne veut pas laisser passer l'occasion de jouer quelques méchants tours à Ravana, et porte dans sa capitale le désordre et la mort. Arrêté par Indradjit, fils de Ravana, il paraît devant le tyran, qui ordonne d'entourer sa queue de matières combustibles et inflammables et d'y mettre le feu; mais ce fut pour le malheur de Lanka; Hanouman, sautant de maison en maison, communique ce feu à toute la ville. Il retourne auprès de son maître, et, à l'aide de ceux de sa nation, il jette dans la mer d'immenses quartiers de rocher, qui forment un pont sur lequel Râma peut entrer dans l'île avec son armée, défaire le tyran et délivrer son épouse. Ce sont les débris de ce pont qui, suivant les Indiens, font encore aujourd'hui les- écueils parsemés dans le détroit et si redoutés des navigateurs. Plus tard, Hanouman sauva encore la vie à Rama et à son frère.
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Pashupatinath : Hanuman.
Bénarès : Hanuman.
Représentations d'Hanouman à Pashupatinath et à Varanasi (à droite).
Photos : © Serge Jodra, 2011.

On ne le représente pas seulement comme un guerrier, on veut qu'il ait été poète, et qu'il ait célébré les exploits de Râma en vers gravés sur le roc. On prétend que Valmiki, auteur du Ramayana, vit ce poème, et voulut sacrifier son propre ouvrage; que le généreux singe jeta alors à la mer les pierres qui étaient les monuments de son esprit; que plus tard on en retrouva quelques fragments qui, arrangés et augmentés par Damodara Misra, devinrent un drame intitulé Hanouman Nalaka.

Dans les temples consacrés à Vishnou (incarné sous le nom de Râma), il y a presque toujours une petite chapelle dédiée à Hanouman, où celui-ci reçoit les honneurs divins. Dans la ville de Calicut, sur la côte de Malabar, on voit une pagode magnifique, élevée en l'honneur de ce fameux singe, et dont le portique est soutenu par sept cents piliers de marbre. (A. Bertrand).
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New Delhi : Hanuman.
Swayambhunath : Hanuman.
Hanouman au Musée national de New Delhi (Inde) et à Swayambhu (Népal).
Photos : © Serge Jodra, 2011.
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Dictionnaire Religions, mythes, symboles
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