| Les Hindous appellent Gayatri le plus saint des versets du Véda, le plus efficace des mantras pour effacer les péchés, celui dont la vertu s'étend jusqu'à faire trembler tous les dieux. Il est si ancien, disent-ils, que c'est lui qui a enfanté les Védas. Le brahmane seul a le droit de le réciter; il s'y prépare par des prières et par le plus profond recueillement : il doit toujours le prononcer à voix basse, et faire bien attention à ce qu'il ne soit pas entendu d'un soudra, ni même de sa propre femme, surtout quand elle se trouve dans un état d'impureté. Voici le texte sacramentel de cette célèbre formule : Tat Savitourou varaniam bhargo dévassiah Dimahi diyo yona pratcho dayat. C'est une prière en l'honneur du Soleil; dont un des noms est Savitourou; elle est tout à fait mystérieuse : chaque mot et même chaque syllabe renferment des allusions dont le sens n'est compris que d'un très petit nombre de brahmanes; fort peu sont en état d'en donner une traduction intelligible. Le n° 27 de l'Asiatic Journal de 1818, en donne deux versions différentes : 1° « Adorons la lumière de Dieu, plus grand que vous, ô Soleil! qui peut bien diriger notre esprit. Le sage considère toujours ce signe suprême de la divinité. » 2° « Adorons la lumière de ce Soleil, le dieu de toutes choses, qui peut bien diriger notre esprit, comme un oeil suspendu à la voûte des cieux. » Nous en avons vu une troisième traduction anglaise différente de celles-ci; nous ignorons laquelle mérite la préférence. Il y a encore quelques autres formules védiques qui portent le nom de Gayatri; mais celui que nous avons cité est le plus usité de tous; et un brahmane commettrait un crime impardonnable, un sacrilège horrible, s'il le communiquait à des profanes.. | |