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Les étrennes
En Occident, l'usage des étrennes remonte au moins à l'Antiquité classique. Le nom même vient, dit-on, d'un bois consacré à la déesse Strenia  (Religion romaine), dans lequel, sous les premiers rois de Rome, il était d'usage de couper des rameaux de verveine que l'on envoyait aux magistrats, comme marque de déférence, dans certaines circonstances particulières, et notamment en signe de bon augure (Divination), au commencement de chaque nouvelle année. Avec le temps, les présents perdirent cette première simplicité et on en vint à offrir des objets de plus ou moins de valeur, en les accompagnant de témoignages d'amitié et de voeux de bonheur et de prospérité.

Sous les empereurs, l'usage des étrennes était devenu si général que le peuple allait en masse leur souhaiter la bonne année et leur porter des cadeaux en argent monnayé. Auguste acceptait ces cadeaux et en achetait des idoles d'or et d'argent dont il ornait les temples; Tibère les refusa; mais son successeur Caligula les remit de nouveau en honneur et les appliqua à ses besoins particuliers. Les anciens Celtes connurent aussi très probablement l'usage des étrennes. Ils avaient, au renouvellement de l'année, la fête du gui où l'on se distribuait les fragments de la plante sacrée ; c'est ce qu'on appela plus tard, le « gui-l'an-neuf » (Aguilaneuf).

Le christianisme essaya de supprimer les étrennes, comme un reste de paganisme; mais il ne put y parvenir et se contenta de substituer des fêtes chrétiennes aux fêtes païennes. Mais l'usage des étrennes prit surtout une importance considérable quand le commencement de l'année qui, jusqu'alors, avait été à Pâques, fut, au XVIe siècle, définitivement fixé au 1er janvier. En France, sous Louis XIV, le luxe des étrennes devint très considérable. La Révolution eut la fantaisie de vouloir supprimer l'usage des étrennes comme entaché de réaction. On interdit les petites baraques des boulevards qui avaient commencé à s'y établir en 1789 et qui, avec quelques périodes d'interruptions, encombrèrent ensuite chaque année Paris du 15 décembre au 15 janvier. Cette tentative avorta, les moeurs furent plus fortes que les lois, et les étrennes continuèrent à tenir une grande place dans les préoccupations populaires.

L'usage des étrennes existe aussi en Chine, au Japon et dans d'autres pays; le jour de l'an y est fêté par des réjouissances et des échanges de cadeaux. (Caix de saint-Aymour).

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Dictionnaire Religions, mythes, symboles
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