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Les esprits sont des entités fantastiques, objets de légendes, parfois de cultes, que l'on rencontre aussi bien dans les traditions populaires (Folklore) que dans les religions constituées. Si, du point de vue philosophique, il existe une différence radicale entre les monothéismes et les polythéismes, cette différence s'estompe dès que l'on considère la manière dont la plupart des croyants des diverses religions comprennent et vivent en pratique leur foi, ce qui ouvra partout un espace pour la croyance aux esprits. Ce qu'il est convenu d'appeler la religion populaire n'est pas plus avare en divinités subalternes dans les monothéismes que dans les polythéismes. Ces entités que l'on appelle, ici, anges, démons, génies ou saints, seront, là, des des dieux secondaires, des faunes, des nymphes, des fées, des revenants ou des demi-dieux. Au final, les esprits sont partout dans l'imagination des humains et, dès lors, partout aussi autour d'eux. Le monde intermédiaire Toute cette foule constitue un monde foisonnant, où viennent se fondre des traditions d'origines très diverses, et que les divers auteurs qui en ont parlé ont cherché à théoriser et à ordonner logiquement, ou du moins à concilier avec la structuration du monde à laquelle ils croyaient. Fontenelle disait, à propos des esprits : « On est embarrassé de cet espace infini qui est entre Dieu et les hommes, et on le remplit de génies et de démons. »Autrement dit, les esprits ne seraient que les produits de la psychologie humaine qui a a horreur du vide. Les auteurs de l'Ancien Testament évoquent de leur côté l'échelle mystérieuse de Jacob qui redescend du firmament sur la terre; des myriades d'anges en remplissent les degrés; les séraphins, les chérubins, les dominations et les trônes font résonner les voûtes du ciel de leurs cantiques. Dieu aussi aurait horreur du vide, et donc l'espace intermédiaire se remplit selon le mode surnaturel... - Une maison d'esprit, à Bangkok (Thaïlande). Source : The World Factbook. Les agents du bien et du mal. Une conception qui n'est pas propre aux religions de la Bible. Ainsi, Zoroastre enseignait-il l'existence d'un nombre infini d'esprits entre la Divinité et les mortels, et les Perses avaient deux génies représentant le bon et le mauvais principe le premier portait le nom d'Oromase, l'autre celui d'Arimane. De la même façon, on voit souvent figuré sur les vases étrusques et dans les hypogées de Tarquinium, deux personnages qui représentent le bon et le mauvais génie : le premier s'offre avec des formes juvéniles et des ailes blanches; on y donne au second des traits décharnés et repoussants. On pourra ensuite tout à loisir discuter de l'étendue de l'empire des uns et des autres. Chez les auteurs chrétiens, l'opinion la plus commune veut que les esprits soient des démons ou des diables qui, après leur chute, sont restés dans l'air, dans les eaux et sur la terre; et cette opinion s'est appuyée sur l'explication de quelques endroits de la Bible et des Pères de l'Eglise. Dans une de ses Epîtres aux Ephésiens, saint Paul écrit, par exemple : « Nous n'avons pas seulement à combattre les inspirations de la chair et du sang, nous avons de plus à lutter contre les principautés, les puissances des ténèbres, et contre les esprits malins qui remplissent les airs. »David disait tout le contraire : « Le Seigneur t'a recommandé à ses anges : partout ils veilleront sur toi avec sollicitude; ils te porteront dans leurs bras, de peur que ton pied ne heurte par hasard à quelque pierre; et tu pourras marcher sans crainte sur le basilic, sur le dragon et sur le lion du désert. »Cosmas, Patrice, saint Hilaire et Théodore, évêque de Mopsueste, placent eux aussi, au lieu de démons, des anges dans la région sublunaire, et en font des intermédiaires entre Dieu et les humains. La théorie des esprits élémentaires. Les esprits célestes ou aériens communiquent rarement avec les humains; mais les aquatiques et les terrestres ont beaucoup de commerce avec eux. Il y a même quelques familles considérables qui se vantent d'en être sorties, et qui portent des fées sur la cimier de leurs armes. Les princes de la famille des Jagellons en Pologne, se disent aussi descendus de ces esprits. Quelques auteurs prétendaient que les Huns étaient issus des satyresqui séduisirent les femmes débauchées l'armée de Filimer, roi des Goths, qui les avait fait conduire, quelque temps auparavant, dans un désert, où elles étaient éloignées du commerce des hommes. On dit la même chose des Pégusians et des Scianites, dont les mères avaient eu affaire avec quelques follets. Ils sont parmis nous! « Ils, sont, dit Apulée, immortels comme les dieux, et sujets à la pitié et à la colère comme nous; ils se laissent toucher par les prières, par les présents et par les honneurs; ils sont sensibles aux injures et au mépris, etc. Toute leur occupation n'est que d'entretenir la commerce entre les dieux et les humains, et de prendre soin des choses d'Ici-bas. »La proximité des esprits est une croyance présente aussi chez Platon, Xénocrate, Varron et d'autres encore, croyaient à l'existence des démons invisibles a nos yeux, qui habitaient les airs et communiquaient quelquefois avec les humains au moyen des oracles et des procédés divers de la magie et des enchantements. Les Grecs avaient des esprits qu'ils nommaient coryciens, et ils avaient l'habitude de dire proverbialement-: Prenons garde que le corycien ne nous écoute. Nous lisons dans Hérodote, d'un de ces esprits qui apparut à Proconèse, sous la forme du poète Aristée, et qui, étant entré dans la boutique d'un foulon, feignit de se trouver mal et de rendre l'esprit. Le foulon courut promptement avertir les parents d'Aristée de sa mort subite; et le bruit s'en étant répandu dans la ville, les Proconésiens y accoururent de toutes parts; mais ils ne trouvèrent ni le follet ni le corps d'Aristée. Un homme qui arrivait par hasard de Cyzique, les assura qu'il avait laissé le poète auprès de cette place, et qu'il était encore dans la Propontide. Ce follet apparut en différents lieux sous la même figure. Sébastien Munster rapporte, dans sa Cosmographie, qu'en un désert auprès de Tangut, ces esprits font souvent retentir l'air d'une douce harmonie de divers instruments; qu'ils appellent les passants par leur nom, les détournent quelquefois de leur chemin, et se moquent d'eux ensuite. Olaüs Magnus, archevêque d'Upsala, rapporte, dans son Histoire des pays septentrionaux, que l'on rencontre souvent des esprits en forme d'humains; qu'il conversent familièrement avec les habitants, qu'ils s'engagent à leur service, et travail- . lent avec eux dans les mines. Il ajoute qu'il y a beaucoup de follets en Islande qui prennent la figure des gens du pays, et trompent leurs parents et leurs amis sous cette fausse apparence. Sur le continent américain nouvellement découvert, on ne tarda pas non plus à découvrir des esprits. Les légendes qui s'y sont rapidement forgées racontent qu'on en trouvait, en plein midi, dans la campagne et dans les villages, qui arrêtent les passants, les maltraitent et leur ordonnent ou défendent de faire certaines choses. Les voyageurs qui avaient parcouru les mers en disent autant du pays des cannibales. On disait aussi en voir, pendant la moisson, dans la Russie orientale, qui se promènent dans la campagne en habits de veuves, qui obligent les paysans de se prosterner devant elles, et leur rompent les bras et les jambes quand ils ne sont pas assez tôt à leurs pieds. On peut lire beaucoup d'autres exemples dans Diodore, dans Munster et dans Agricola. Les esprits familiers. Les Romains les appeIaient génies, parce que ces esprits s'attachent à nous suivre dès le moment que nous sommes engendrés. Ils attribuaient presque toutes leurs actions à leur génie, c'est-à-dire aux fortes pensées qu'il leur inspirait; et ce que nous appelons suivre son génie, est encore une preuve de cette ancienne créance. Nombre d'esprits familiers ont acquis une part de célébrité. Tel était le génie de Socrate, l'aigle de Pythagore, la nymphe Egérie de Numa Pompilius. Tel était aussi le génie du Constantin le Grand, que cet empereur nommait l'auteur de son salut, et qu'il disait avoir toujours consulté dans les affaires les plus importantes de l'empire. Govare, prétendu roi de Norvège, fut averti par son génie que l'on conspirait contre lui. Apollonius fut enlevé par le sien des mains d'une troupe de soldats qui l'avaient arrêté par ordre de l'empereur Domitien. Aristide fut transporté de Smyrne au mont Atys, lorsque cette ville fut renversée par un tremblement de terre. L'empereur Trajan eût été accablé sous les ruines d'Antioche, sans son bon génie qui l'en fit sortir. Le poète Simonides n'eût pu éviter celles de la maison de Scopas, chez lequel il était à souper, s'il n'eût été averti deux jeunes hommes, qui le demandaient avec instance, et qui disparurent aussitôt qu'il en fut dehors. On mentionnera encore l'entretien de Brutus avec son mauvais génie avant la bataille où il fut défait. Dans sa Cité de Dieu, saint Augustin raconte que les Galles reconnaissaient deux génies qui s'attachaient aux hommes dès leur naissance. L'un, de couleur blanche, leur était favorable; l'autre était noir, et malfaisant. Ils étaient désignés dans la Gaule par le nom générique de Dusii, qui signifie les noirs; et Isidore de Séville les appelle Dusii pilosi on les noirs velus, ajoutant qu'ils prenaient le plus souvent la forme du bouc ou du satyre. Latour d'Auvergne dit aussi que les Bretons de l'Armorique reconnaissaient deux génies qui accompagnaient l'homme dès sa venue au monde, et qui influaient particulièrement sur sa destinée. Ils nommaient le mauvais génie Du oll, qui veut dire tout noir, et dont quelques auteurs prétendent que l'on a fait Diaoul, en français, le Diable. Scaliger, Cecco d'Ascoli, Cardan et plusieurs autres visionnaires disaient avoir, eux aussi, des esprits familiers. Bodin dit avoir connu un homme qui était toujours accompagné d'un esprit familier, lequel lui donnait un petit coup sur l'oreille gauche quand il faisait bien, et le tirait par l'oreille droite quand il faisait mal. Cet homme était averti de la même façon si ce qu'il voulait manger était bon ou mauvais, s'il se trouvait un honnête homme ou avec un coquin, etc. C'était très commode. L'esprit des lieux et des peuples. Certains de ces esprits étaient aussi dévolus, non plus à la protection du seul foyer, mais aussi de toute la Cité (conçue comme la famille des familles) ou de l'Etat. Les Romains n'assiégeaient pas une ville sans que leurs prêtres n'eussent évoqué le génie ou le dieu tutélaire du pays, et lui promettaient, pour l'avoir favorable, de lui rendre à Rome le même culte et les mêmes honneurs qu'il recevait chez lui. Ils firent aussi publier un édit par lequel ils imposèrent de très rigoureuses peines à ceux qui blasphémaient contre leurs génies, et l'empereur Caligula en fit punir publiquement quelques-uns de ceux qui les avaient maudits. Esprits des morts (Revenants). Ce sentiment leur paraissait d'autant plus vraisemblable, qu'ils s'imaginaient voir des spectres auprès des tombeaux, dans les cimetières, dans les lieux où il y a des cadavres et dans ceux où l'on a tué quelques personnes. « Les esprits, dit Wecker, sont les seigneurs de l'air; ils peuvent exciter les tempêtes, rompre les nues et les transporter où ils veulent, avec de grands tourbillons; enlever l'eau de la mer, en former la grêle et tout ce que bon leur semble.»Il y a eu, dans l'intérieur de l'Amérique septentrionale, populations qui croyaient que lorsqu'un homme est enterré, sans qu'on place auprès de lui tout ce qui a appartenu, son esprit revient sous forme humaine, et se montre sur les arbres les plus près de sa maison, armé d'un fusil; on ajoutait qu'il ne peut jouir du repos qu'après que les objets qu'il réclame ont été déposés dans sa tombe. Suétone dit qu'après la mort de l'empereur Caligula, on ouït tant de bruit dans le lieu où il avait été tué, que l'on n'osa plus y demeurer. On a longtemps entendu un grand bruit d'armes et de combattants dans les champs de Pharsale, depuis la défaite de Pompée. On n'en ouït pas moins dans la campagne de Marathon, après la déroute des Perses (Les Armées prodigieuses). Il y a une montagne en Islande, au pied de laquelle on rencontre souvent, au rapport de Paul de Zélande, des hommes morts, qui paraissent vivants à ceux qui les approchient. Ils leur parlent même, et leur révèlent beaucoup de choses des pays éloignés; et, si on leur dit de retourner chez eux, ils répondent en gémissant qu'ils ne le peuvent, qu'il faut qu'ils aillent au mont Hékla, et disparaissent aussitôt. Certains Pères de l'Eglise ont cru que les âmes des morts pouvaient sortir pour un temps du lieu où elles étaient; que celles des damnés étaient souvent punies où ils avaient commis leurs crimes, que c'était là leur enfer et le lieu de leurs peines. Nous lisons même dans Manilius que, durant le concile de Bâle, quelques docteurs qui devaient y assister, entendirent dans une forêt un rossignol qui chantait si mélodieusement, qu'un de ces docteurs, surpris de la douceur de son chant, le conjura, au nom de Dieu, de lui dire qui il était, et cet oiseau lui répondit qu'il était une âme damnée, qui devait rester dans ce lien-là jusqu'au jour du Jugement dernier. La manifestation des esprits Certains phénomènes naturels ont parfois été attribués aux esprits. Lorsque les esprits sont en voyage, dit-on par exemple, ils s'enveloppent fréquemment, et ainsi que les fées, d'un tourbillon de poussière; d'autres fois leur passage est signalé par ce phénomène que, quoiqu'il n'y ait pas le moindre vent, les arbres d'un bois ou seulement les branches de ces arbres, se brisent tout à coup. Souvent encore, lorsqu'ils abandonnent les eaux pour s'élever dans l'air, on voit sortir de ces eaux des colonnes de vapeur qui forment ensuite des nuages épais et noirs. Dans d'autres cas, les esprits viennent se mêler directement des affaires des humains, avec une logique qui n'est pas très claire. Trop humains eux-mêmes, sans doute... Esprits tourmenteurs. L'esprit du château d'Egmont - Vous ne seriez pas moins frappé que je le suis, si vous aviez vu comme moi ce livre que vous voyez en cet endroit-là, y passer tout seul, et les feuillets se tourner d'eux-mêmes sans que je visse autre chose.C'était le livre de Cardan, sur la subtilité. - Bon, lui dit Patris, vous vous moquez : vous aviez l'imagination remplie de ce que vous venez de lire; vous vous êtes levé de votre place , vous avez mis vous-même le livre à l'endroit où il est; vous êtes revenu ensuite vous remettre en votre place, et ne trouvant plus votre livre auprès de vous, vous avez cru qu'il était allé là tout seul.Patris alla ouvrir cette porte, qui était celle d'une galerie assez longue, au bout de laquelle il y avait une lourde chaise seulement. Ce meuble massif s'ébranla, quitta sa place en venant vers lui, comme soutenu en l'air. Alors Patris dit : - Monsieur le diable, les intérêts de Dieu à part, je suis bien voire serviteur; mais je vous pris de ne plus m'effrayer. La chaise retourna aussitôt à sa place. Cela fit une si forte impression sur Patris qu'il en devint dévot. »Segrais affirme que Patris était incapable d'en imposer. Le briseur de vitres de Poitiers. Le persécuteur de Cologne. Un esprit de singe. Etonné, mais brave, il veut, avant de conter son aventure, éprouver encore le lendemain si l'importun reviendra. Il s'enferme avec soin, se couche, écoute longtemps et finit par s'endormir. Alors on lui joue le même tour que la veille. Il s'élance du lit, renouvelle ses menaces, et perd son temps en recherches. La crainte s'empare de lui; il appelle un frotteur, qu'il prie de coucher dans sa chambre, sans lui dire pour quel motif. Mais l'esprit qui avait fait son tour, ne paraît plus. La nuit suivante, il se fait accompagner du frotteur, à qui il raconte ce qui lui est arrivé, et ils se couchent tous deux. L'esprit vient bientôt, éteint la chandelle qu'ils avaient laissée allumée, les découvre et s'enfuit. Comme ils avaient entrevu cependant un monstre difforme, hideux et gambadant, le frotteur s'écria que c'était le Diable, et courut chercher de l'eau bénite. Mais au moment qu'il levait le goupillon pour asperger la chambre, l'esprit le lui enlève et disparaît... Les deux champions poussent des cris; on accourt; on passe la nuit en alarmes, et le matin on aperçoit sur le toit de la maison un gros singe qui, armé du goupillon, le plongeait dans l'eau de la gouttière et en arrosait les passants. Esprits frappeurs, tables tournantes et spiritisme. Il ne restait plus qu'à inventer la théorie de ces phénomènes. Alors survint un savant et un philosophe lyonnais, Hippolyte-Denizart Rivail, plus connu sous le pseudonyme d'Allan Kardec, qui étudia ces supposées manifestations et en fit la base d'une nouvelle doctrine, à laquelle il donna le nom de spiritisme. Le spiritisme se présente comme une science occulte et se donne pour objet principal de déterminer les conditions d'existence de l'esprit avant, pendant et après son incarnation en un corps terrestre, et d'établir les règles de la manifestation de l'esprit des morts aux vivants. Le spiritisme. L'incarnation est le fait, pour l'âme, de renaître dans un corps spécialement préposé à cette oeuvre. Lorsque la mort arrive, c'est la désincarnation de l'esprit, qui se dégage de la matière, mais qui demeure enveloppé do son corps fluidique ou périsprit, qui le retient encore captif dans les zones terrestres. C'est en cet état que, pouvant agir fluidiquement sur les êtres et les choses matérielles, il se manifeste par l'intermédiaire des médiums, jusqu'au jour où il se réincarnera de nouveau. C'est ainsi que le spiritisme base et justifie la communication des vivants avec les esprits qui se manifestent à eux, les guident et les conseillent. Ils se manifestent en unissant leurs fluides spiritualisés aux fluides vitalisés du corps humain, et c'est en cette fusion des fluides que consiste l'état de médiumnité. Les phénomènes principaux de ces manifestations spirituelles sont les coups frappés, la sématologie, qui se font entendre dans les objets inanimés, les maisons hantées, etc.; la typtologie, c'est-à-dire l'écriture au moyen de la table, qui répond en frappant aux questions qui lui sont posées; la psychographie, ou écriture mystérieusement tracée directement par l'esprit sur une feuille de papier, une ardoise, etc., ou indirectement par l'organe d'un médium écrivain, qui trace inconsciemment des caractères, des dessins, de la musique, etc.; l'incorporation, c'est-à-dire la prise de possession par l'esprit d'un corps humain, par les organes duquel il se manifeste; les apparitions, qui se produisent pour les médiums voyants; l'audition, phénomène de voix perçues par les médiums auditifs; la matérialisation, manifestation visuelle plus complète que l'apparition; les apports, phénomène fantastique qui consiste en la projection d'objets divers: fleurs, fruits, bijoux, expliqué, selon la doctrine spirite, par la dématérialisation de ces objets, transportés alors à l'état moléculaire et rematérialisés, reconstitués ensuite dans leur état primitif. D'autres phénomènes, que l'on nomme extériorisation, sont encore évoqués par le spiritisme; ils sont dus à la faculté dont certaines personnes sont douées de disposer de leur force personnelle, fluidique et spirituelle, qu'elles parviennent à dégager. Les plus importants do ces phénomènes sont le magnétisme, la télépathie, le mentévisme ou transmission de pensée, etc. La doctrine spirite, bien que relativement récente sous la forme que lui a donnée son fondateur remonte, a revendiqué des principes qu'elle a fait remonter jusqu'aux religions les plus anciennes. L'antique doctrine de l'Inde, celle (plus ou moins abusivement réinterprétée) des mages d'Egypte, de Chaldée et de Perse, connaissaient les évocations des âmes des trépassés, et admettaient que la partie spirituelle de l'être, l'esprit, agissait sur la matière au moyen du fluide sidéral; elles professaient l'existence d'un corps astral, composé d'éléments fluidiques cosmiques, enveloppe de l'esprit, qui n'est autre chose que le périsprit du spiritisme; les réincarnations successives, jusqu'à ce que l'esprit ait atteint la perfection définitive, faisaient partie de leurs dogmes; elles enseignaient l'existence des guides spirituels qu'admet le spiritisme, sous le nom d'esprits tutélaires; les différents séjours des âmes, nécessaires à leur purification, existent dans toutes les théories religieuses. Le spiritisme, terre d'élection des charlatans, a servi, entre les mains d'habiles opérateurs, à l'exploitation de la crédulité humaine, toujours si prompte à s'enthousiasmer pour les phénomènes surnaturels et les choses du merveilleux. Il a eu ses faux médiums, ses faux voyants, ses faux prophètes et même les prétendus photographes des esprits évoqués qui échouent, à l'occasion, en correctionnelle. (J. Collin de Plancy / A. de Chesnel / NLI). |
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