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L'épiphanie
L'épiphanie est une fête célébrée par les chrétiens le 6 janvier. Le nom de cette fête (manifestatio) et d'autres indices permettent de supposer qu'elle a pris son origine en Orient. Elle y était primitivement consacrée à la commémoration des deux faits qui semblaient constituer le plus sensiblement la manifestalion du Verbe sauveur au monde : manifestation en chair, par sa naissance; manifestation de la Trinité, par son baptême. La fête de la Nativité, qui est devenue Noël, se trouvait ainsi confondue avec celle de l'Épiphanie, dont elle fournissait un des éléments. Leur séparation ne paraît pas antérieure à la dernière partie du IVe siècle. 

Aux faits commémorés par les Églises d'Orient, l'Église latine ajouta, en l'Épiphanie, la manifestation aux mages (Festum trium Regum, Festum, Stellae) et Ia manifestation de la puissance divine (Festum virtutum Domini) par le changement de l'eau en vin aux noces de Cana, et par la nourriture miraculeusement donnée, à cinq mille personnes avec cinq pains et deux poissons. Le peuple a combiné ces deux souvenirs en faisant de L'Epiphanie essentiellement la fête des Rois et en associant à cette fête un joyeux repas.

L'Épiphanie était comptée autrefois parmi les fêtes nommées cardinales. Néanmoins, elle n'a pas été conservée comme fête d'obligation.

La légende des Trois Rois Mages est un exemple caractéristique du travail d'imagination opéré sur les textes de l'Évangile et des formations mythiques produites parallèlement au développement du dogme et du culte catholiques. L'Évangile selon saint Matthieu seul parle de mages d'Orient, conduits par une étoile à Jérusalem et à Bethléem (II, 1-13). Il n'indique ni leurs noms ni leur nombre. Pour trouver une application à ces paroles du psaume LXXII, 10 : 

« Les rois de Tarsis et des îles lui présenteront des dons; les rois de Schéba et de Séba lui apporteront des présents. » 
On s'imagina que les mages étaient des rois. Comme ils offrirent trois espèces de présents : de l'or de l'encens et de la myrrhe, on affirma qu'ils étaient au nombre de trois, nombre qui correspondait d'ailleurs aux trois personnes de la Trinité, aux trois lignées humaines descendues des trois fils de Noé et aux trois parties de l'Ancien monde. Il était conséquent de donner un nom à chacun d'eux. Ces noms varièrent d'abord, mais ceux qui furent fixés par la tradition orthodoxe sont Balthasar, Caspar ou Gaspard, et Melchior. 

Il ne restait plus qu'à retrouver leurs corps : ils furent retrouvés,  et l'impératrice Hélène, mère de Constantin, les fit transporter à Constantinople (L'Empire byzantin), où ils furent reçus avec de suprêmes honneurs. Eustorgius, évêque de Milan, parvint ensuite à les obtenir pour l'église de son siège. En 1162, Frédéric Barberousse les emmena à Cologne, où l'évêque, Philippe de Heinsberg, fit construire pour eux une châsse qui est citée comme un des plus précieux ouvrages d'art du Moyen âge.

Convertis et baptisés par saint Thomas lorsqu'il alla pécher l'Evangile en Perse, les mages (qui devaient être extrêmement vieux à, cette époque) devinrent eux-mêmes des apôtres du christianisme. (E.-H. Vollet).

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Dictionnaire Religions, mythes, symboles
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