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Dioscures, c.-à-d. les enfants de Zeus, était le surnom de Castor et Pollux, les dieux tutélaires de l'hospitalité et de la navigation. Ils présidaient aussi aux jeux gymniques. La légende homérique relative à ces deux héros est courte et simple; il faut la distinguer soigneusement des mythes dont les poètes postérieurs ont surchargé l'histoire des Dioscures, qu'on désigne aussi sous le nom de Tyndarides, de Castores, et de Gemini ou gémeaux. Selon Homère, ils sont fils de Tyndare et de Léda, et frères d'Hélène et de Clytemnestre. Castor est célèbre par son adresse à dompter les chevaux, Pollux est habile au pugilat. Tous deux avaient déjà quitté la terre à une époque antérieure à la guerre de Troie; ils y reparaissaient cependant alternativement, se partageant l'immortalité, et jouissant des honneurs qu'on accordait aux dieux. Les traditions postérieures ne s'accordent nulle ment, ni sur la naissance des Dioscures, ni sur les événements qui remplirent leur vie guerrière. Nous allons essayer de les distinguer, en nous bornant à mentionner les principaux mythes. Les Dioscures. Peinture d'un vase grec. Naissance des Dioscures. Expédition contre Athènes. Voyage en Colchide. Les Dioscures enlevant les filles de Leucippe. Bas-relief d'un sarcophage. Galerie des Offices. Florence. Combat avec les Apharéides. Mort de Castor. a. Suivant Pindare, les Dioscures, après avoir enlevé injustement la part du butin qu'avaient gagnée les Apharéides, résolurent de se mettre en embuscade pour surprendre leurs adversaires, et se cachèrent dans le tronc d'un chêne creusé par les ans. Mais Lyncée les aperçut des hauteurs du Taygète, et, les tournant adroitement, blessa mortellement Castor avant que le héros eût eu le temps de se mettre en garde. Pollux, enflammé de rage, poursuit les meurtriers jusqu'au tombeau d'Apharée; il supporte sans fléchir le poids du cippe que ses ennemis lui jettent à la tête, et perce Lyncée pendant que Zeus foudroie Idas, qui avait accompagné son frère. L'éclair consuma les corps des deux Apharéides.Apothéose et culte des Dioscures. Pollux, voyant Castor près de rendre le dernier soupir, pria Zeus de lui accorder de mourir avec son frère chéri. Zeus, alors, lui laissa le choix, ou de venir habiter l'Olympe, ou de partager le sort de son frère, et de passer alternativement avec lui un jour dans le ciel, et l'autre, sur la terre. Selon d'autres auteurs, Zeus, pour récompenser cet amour fraternel, les plaça parmi les astres. Ce furent les Achéens qui, les premiers, rendirent les honneurs divins aux Dioscures, les regardant comme des héros indigènes ils instituèrent leur culte à Amyclée, à Thérapné et à Pephnos, quarante ans après la mort de Castor, suivant la tradition. Localisés ensuite chez les Doriens, qui empruntèrent aux Achéens et le mythe et le culte des deux frères, les Dioscures furent confondus, à une époque bien postérieure, non seulement avec les Cabires de Samothrace, mais encore avec d'autres dieux tutélaires, et ce fut comme tels que leur culte se répandit dans toute la Grèce, l'Italie et la Sicile. Enfin, on les considérait comme dieux tutélaires de l'hospitalité et comme vengeurs de ceux qui l'avaient violée. Ils se présentaient souvent chez les habitants des villes pour éprouver leur bienveillance à accuellir des étrangers. Un certain Phormion, auquel était échue la maison qu'ils avaient habitée à Sparte, ayant refusé de leur abandonner leur ancienne chambre, parce que sa fille, disait-il, en avait fait sa demeure, chercha en vain son enfant le jour suivant : elle avait disparu avec tous ceux qui la servaient; le malheureux père trouva dans la chambre qu'il avait refusée aux Dioscures les images des deux héros, une table, et du silphium. Castor et Pollux. Groupe antique. Musée du Prado. Madrid. Quant à leur vie héroïque. les Tyndarides ont un caractère différent, ainsi que nous l'avons déjà vu par Homère. Pollux est le lutteur adroit et vigoureux, pyx agathos; Castor, le guerrier habile à dompter les chevaux. Aussi des poètes donnent-ils à ce dernier les surnoms d'Hippodamos, d'Hippalidès, de Tachypolos. Tous deux montent de magnifiques chevaux blancs, qui leur ont été donnés par Poseidon, ou par Hermès ou par Héra. Les noms de ces coursiers sont Phlogeus et Harpagus, ou Xanthus et Cyllarus. Quelquefois ils sont attelés à un magnifique char d'or, et leurs maîtres changent alors leurs surnoms d'Evippei, d'Hippeis, de Leucopoloi, pour celui de Chrysarmatoi. Comme Hermès et Héraclès. Castor et Pollux président aux jeux gymniques en général, et plus particulièrement aux jeux olympiques. A Sparte, leurs statues se trouvaient dans l'endroit où avaient lieu les courses, et les habitants de la ville leur attribuaient l'invention des danses militaires et d'une sorte de musique guerrière que les Spartiates faisaient entendre toutes les fois qu'ils marchaient au combat. Les Dioscures avaient un grand nombre de temples et de statues; nous mentionnerons les lieux suivants comme ceux où leur culte était le plus en vigueur : Argos, Amphissa, Céphalé, Clitor, Sparte, Messène, Thalames, Pephnos, Athènes, Mantinée, Thérapné, Phares en Achaïe. Les Leucippides étaient honorés conjointement avec eux à Sparte; à Messène et à Argos. Près du port de Samothrace, il y avait deux images des Dioscures, auxquels ceux qui avaient échappé à une tempête offraient des sacrifices, consistant principalement en agneaux blancs.
Les Romains étaient aussi de fervents adorateurs des deux fils de Léda; ils les confondaient avec les dieux locaux Pilumnus et Picumnus, et, les faisant souvent figurer à la tête de leurs armées, dont cette intervention divine ranimait l'ardeur, ils leur élevèrent des temples à Ardée et à Rome. Anciennement on symbolisait les Dioscures, à Sparte, sous l'emblème d'un parallélogramme formé de quatre poutres; on désignait par là, dit Plutarque la tendre affection qui unissait les deux frères. C'est cette figure, un peu altérée, que représente encore le signe de la constellation des Gémeaux utilisé par les astrologues. On les voyait sur le trône d'Apollon à Amyclée, luttant contre des sphinx et d'autres animaux féroces, et sur le coffre de Cypsélus, avec Hélène au milieu d'eux. En général, les Anciens les figuraient comme de jeunes hommes portant des vêtements blancs, et un manteau de pourpre; la tête couverte d'un bonnet ou un casque éloilé; leur arme est la lance. Castor se distingue souvent de Pollux, qui, comme lutteur, doit être nu, par son attirail militaire; aussi Pindare et Théocrite lui donnent-ils les noms de Chalcomitrès, de Doryssoos, et de Chalcéothorax. (E. Jacobi, Th. Bernard). |
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