| Diomède (personnage de la mythologie grecque), roi des Bistones de Thrace, fils d'Arès et de Cyrène; il faisait manger à ses chevaux les étrangers qui abordaient chez lui; Héraclès le tua, accomplissant ainsi son huitième travail. Les chevaux s'appelaient Podargos, Lampon, Xanthos et Dinos; ils étaient liés par des chaînes de fer; Héraclès leur fit manger leur maître. On montrait, près d'Abdère, le château de Diomède, près de l'embouchure du Kossinites, dans la lagune. Les chevaux ramenés par Héraclès à Eurysthée furent consacrés par celui-ci à Héra; leur lignée se conserva, dit-on, jusqu'au temps d'Alexandre le Grand. Comme les autres exploits du héros, celui-ci fut souvent retracé par les artistes. On a voulu interpréter la légende en faisant de Diomède un souverain des vents, des chevaux une personnification des vents d'orage de la côte thrace. | |
| Diomède, un des grands héros du cycle troyen, célébré par Homère principalement le Ve chant de l'Iliade. Diomède est fils de Tydée et de Deipyle (fille d'Adraste), d'origine étolienne, prince d'Argos. Il fut l'un des Epigones qui s'emparèrent de Thèbes. Il vengea ensuite son grand-père Oenée, détrôné en Etolie par les fils d'Agrios. Il prit part à la guerre de Troie; il avait été un des prétendants à la main d'Hélène; avec son ami Ulysse, il vint chercher Achille dans l'île de Scyros. II commandait les contingents d'Argos, Tirynthe, Hermione, Asine, Troezéne, Eiones, Epidaure, Egine, Mases, avec quatre-vingts navires. Diomède assista au sacrifice d'Iphigénie, dans l'île de Chryse; il égorgea Palamède, d'accord avec Ulysse, son ami préféré. Il joue un grand rôle dans les combats décrits par l'lliade, protégé par Athéna. Il blesse Aphrodite, tue Dolon et Rhésus, se distingue dans le combat pour le corps de Patrocle, lutte contre Hector. Il se prend de querelle avec Achille qui a tué son parent Thersite. Tandis qu'Achille combat Memnon, il lutte contre Enée; il contribue à sauver le corps d'Achille et va, avec Ulysse, chercher Philoctète à Lemnos. Après la mort de Pâris, il se rend, avec Ulysse, à Troie pour négocier; tous deux dérobent le Palladium. Il s'enferme dans le cheval de bois et prend part au sac de Troie. Là ne s'arrêtent pas ses aventures. II revient à Argos, mais l'hostilité d'Aphrodite le poursuit; sa femme Egialée le trompe : il est forcé de se réfugier à l'autel d'Héra et de quitter le pays. Il erre par les mers, passe en Libye, en Ibérie, et finit par se fixer dans l'Italie méridionale. On faisait divers récits sur sa destinée ultérieure; il achève sa vie tranquillement, réconcilié avec les Troyens, ses anciens ennemis; d'après d'autres, Athéna le rend immortel et, marié à Hermione, il partage le sort des Dioscures. On lui rendait, à Métaponte et Thurii,des honneurs divins. Les mythologies locales se sont emparées du grand héros homérique. On montrait à Argos son bouclier et le Palladium; on lui attribuait le temple d'Athéna Oxyderkes à Argos; celui d'Hippolyte et celui d'Apollon Epilaterios à Troézène; celui d'Athena Anemotis à Methone; à Chypre, on lui offrait des sacrifices humains. Enfin, dans l'Italie méridionale, le fondateur mythique des colonies grecques jouissait d'une vénération particulière; Arpi, Canusium, Sipontum, Brundusium lui attribuaient leur fondation; le roi Daunus d'Apulie l'aurait appelé à son secours, se serait pris de querelle avec lui et l'aurait tué. D'après d'autres, Diomède, marié à Erippe, fille de Daunus, en aurait eu un fils, également appelé Diomède. Le long de l'Aufidus s'étendaient les Champs de Diomède; en face de la côte apulienne, les îles de Diomède. (A19). |