|
. |
|
La cérémonie de couronnement des rois |
Le couronnement est une cérémonie dans laquelle un roi reçoit la couronne, insigne de la souveraineté. C'est le moment central de ce processus cérémoniel qu'est le sacre. Le couronnement des empereurs byzantins. Le couronnement des rois Mérovingiens et Carolingiens. Il nous reste plusieurs relations détaillées des couronnements des rois carolingiens; le couronnement de Charles le Chauve, comme roi de Lorraine, à Metz, le 9 septembre 869, par Hincmar, archevêque de Reims, et les évêques de Toul, Liège, Laon et Beauvais; celui de Louis le Bègue, comme roi de France, en 877, à Compiègne, par le même archevêque de Reims. Le couronnement suivait l'onction. Les évêques, en même temps qu'ils posaient la couronne sur la tête du roi, prononçaient une oraison commençant par les mots : Coronet te Dominus corona gloriae atque jusititiae. Le couronnement des rois de France, depuis les premiers Capétiens. « Accipe coronam regni quae licet ab indignis, nostris tamen manibus capiti tuo imponitur, et quia sanctitatis gloriam et honorem et opus fortitudinis expresse signare mtelligas et per hanc te participem ministerii nostri non ignores; ita ut sicut nos in interioribus pastoresque animarum intelligimur, tu quoque in exterioribus verus Dei cultor strenuusque contra omnes adversitates Ecclesiae Dei defensor regnique tibi a Deo dati et per officium nostrae benedictionis in vice Apostolorum omniumque sanctorum tuo regimini commissi utilis executor regnatorque proficuus semper apparies, ut inter gloriosos athletas virtutum gemmis ornatus et praemio sempiternae felicitatis coronatus, cum Redemptore ac salvatore Jesu Christo, cujus nomen vicemque gestare crederis, sine fine glorieris, qui vivit et imperat Deus cum Deo patre in unitate Spiritus Sancti. Per omnia saecula saeculorum, amen. »Les pairs de France devaient mettre les mains à la couronne et la soutenir. Les choses ne se passèrent pas différemment aux sacres de Louis XIII, Louis XIV, Louis XV et Louis XVI. La prière que l'archevêque prononçait en mettant la couronne sur la tête du roi commençait par les mots : Accipe coronam regni, in nomine Patris et Filii et Spiritus Sancti.Une autre oraison suivait le couronnement. L'archevêque disait sur le roi deux bénédictions; le prenant par la manche du bras droit, tandis que les pairs mettaient la main à la couronne, il le conduisait jusqu'au trône. Le roi tenait le sceptre et la main de justice. Devant lui marchait le connétable tenant l'épée nue, puis le chancelier, le grand maître, le grand chambellan et le premier chambellan. On procédait alors à l'intronisation (Sacre). Napoléon Ier fut sacré et couronné à Notre-Dame de Paris, le 2 décembre 1804, par le pape Pie VII. Le pape ayant béni la couronne, l'empereur la saisit et la posa lui-même sur sa tête; puis il couronna l'impératrice. Au couronnement de Charles X, à Reims, on renouvela les cérémonies de l'Ancien régime. Le couronnement de la reine avait lieu en même temps que celui du roi. Quand le roi se mariait étant déjà couronné, le couronnement de la reine donnait lieu à une cérémonie spéciale, dont les formes ne furent jamais arrêtées avec précision et qui le plus souvent eut lieu dans la basilique de Saint-Denis. Quelques reines furent couronnées à la Sainte-Chapelle. Le couronnement des empereurs d'Allemagne. L'officiant commençait la cérémonie par la prière Domine, salvum fac regem. La messe célébrée était celle de l'Epiphanie jusqu'à l'Evangile. L'empereur allait s'agenouiller devant l'autel, puis il se levait et l'officiant lui faisait six questions en latin : Voulez-vous vous tenir à la sainte Foi, que les hommes catholiques ont enseignée, et la confirmer par de justes oeuvres? A quoi l'empereur répondait : Oui, le le veux. La seconde question était : Voulez-vous être fidèle tuteur et protecteur de la sainte Eglise et de ses serviteurs? La troisième question : Voulez-vous administrer justement, comme vos prédécesseurs ont fait, l'Empire qui vous est donné de Dieu et le défendre fortement? La quatrième : Voulez-vous conserver les droits et recouvrer les biens de l'Empire et les employer fidèlement à l'utilité publique? La cinquième : Voulez-vous être équitable juge des pauvres et des riches et fidèle protecteur des veuves et des orphelins? La sixième : Voulez-vous être soumis et adhérent au très saint Père en Christ le pape de Rome et à la sainte Eglise catholique, apostolique et romaine? A chacune de ces questions, l'empereur répondait : Oui, je le veux, puis, s'approchant de l'autel, confirmait ses réponses par le serment. Après quoi l'officiant se tournant vers les assistants leur demandait : Voulez-vous accepter ce prince pour régner sur vous, et lui être fidèles? Les assistants répétaient trois fois : Nous le voulons. Après quelques oraisons, l'archevêque officiant sacrait l'empereur en lui faisant plusieurs onctions avec l'huile bénite. L'empereur était conduit par deux électeurs ecclésiastiques jusqu'à une chapelle où on le revêtait des ornements impériaux et spécialement de la couronne qui était posée sur la tête de l'empereur par les trois électeurs ecclésiastiques ensemble. L'empereur prêtait un nouveau serment, puis il revenait à sa place et la messe continuait. L'empereur communiait sans couronne. Après la messe, il était conduit jusqu'à une chaise, celle de Charlemagne à Aix-la-Chapelle; c'était l'intronisation. Il revenait à sa place dans le choeur; il était reçu chanoine de la cathédrale d'Aix et promettait protection à cette église. En Prusse, en Russie, en Angleterre, etc. Le couronnement de l'empereur d'Autriche comme roi de Hongrie se faisait à Ofen, et, comme roi de Bohème, à Prague. Les rois d'Angleterre, avant la conquête normande, étaient sacrés à Bath, Winchester ou Kingston sur la Tamise. Après la fondation de l'abbaye de Westminster, par Edouard le Confesseur, c'est là que fut désormais célébrée cette cérémonie. Le couronnement n'est pas mentionné avant Guillaume Ier; mais il est probable qu'il faisait partie du sacre. Les archevêques de Canterbury réclamaient le privilège d'oindre et de couronner les rois. L'un des griefs de Thomas Becket contre Henri Il était que celui-ci ne l'eût pas appelé au couronnement de son fils; il excommunia l'archevêque d'York et l'évêque de Durham qui y avaient procédé sans sa permission. Le couronnement de Richard Ier est le plus ancien dont un récit détaillé nous soit parvenu. Les grands-ducs de Russie furent couronnés à partir de Vladimir Monomaque (1113-1125). Ce fut seulement au XVe siècle, sous Ivan III (1462-1305), que le cérémonial du couronnement fut fixé. Il eut lieu au Kremlin de Moscou dans la cathédrale de la Dormition. Les quatre métropolitains de Moscou, de Novgorod, de Kiev et de Saint-Pétersbourg y présidaient. Celui de Moscou disait les prières sur le tsar et faisait l'onction sacrée. Mais le tsar posait lui-même sur sa tête la couronne et en mettait une autre sur la tête de la tsarine agenouillée. De grandes réjouissances précèdaient et suivaient cette cérémonie. Le couronnement d'Alexandre II eut lieu le 7 septembre 1856; les fêtes durèrent du 29 août au 20 septembre Pour les fêtes du couronnement d'Alexandre III, célébré le 27 mai 1883, les dépenses s'élevèrent à six millions de roubles. Les rois d'Espagne étaient couronnés dans chacun de leurs royaumes. Le couronnement des rois de Suède se fait à Stockholm dans l'église Nicolas. (M. Prou). |
. |
|
| |||||||||||||||||||||||||||||||
|