|
. |
|
La chiromancie |
La chiromancie est la méthode de la divination reposant sur l'interprétation des lignes tracées dans la main, et par l'inspection de la forme des doigts. Elle était fort en honneur à Rome et les savants de l'Antiquité la tenaient en haute considération. Aristote trouva un traité de chiromancie écrit en lettres d'or, en langue arabe, sur un autel dédié au dieu Hermès; il l'offrit à Alexandre. Ce livre fut traduit en latin par Jean Hispanus. Albert le Grand composa aussi un livre sur la même matière, et de nombreux philosophes tels que Ptolémée, Avicenne, Averroès, Platon, Galien. Antiochus, Tibertus, etc., étudièrent et cultivèrent la chiromancie dont la connaissance était répandue chez les Babyloniens, les Hébreux, les Assyriens et les Egyptiens. On l'appelait la science curieuse. Corvaeus classe les mains en cent soixante-dix catégories Pamphilius n'en admet que six et entre ces deux nombres, Combien d'autres en admettent, comme Judagine, trente-sept, Tricanus, quatre-vingts. Laissons tout cela de coté; car la vérité est qu'il n'y a pas dans la nature une seule main humaine qui soit identiquement semblable à une autre, pas plus qu'un visage n'est la reproduction fidèle d'un autre visage, et on ne peut établir que des classements tout à fait de convention Au Moyen âge la chiromancie eut beaucoup d'adeptes en Europe. En France, son plus beau moment fut le XVIe siècle et le commencement du XVIIe s.; à la mort de Louis XIII, les chiromanciens avaient tous disparu et était à peine si quelques bohémiens pratiquaient encore l'art de lire dans la main, non sans danger de la prison. Au XIXe siècle, la chiromancie était reléguée parmi les jongleries des forains, lorsque le capitaine d'Arpentigny et Desbarolles, qui l'avaient étudiée à fond, publièrent des ouvrages qui attirèrent l'attention et sur la chirognomonie, qui est l'art prétendu de reconnaître les tendances de l'esprit, de l'intelligence et des habitudes d'après la seule forme de la main, et sur la chiromancie qui est une méthode divinatoire, surtout par les lignes de l'intérieur de la main et en même temps par l'inspection en détail de la main. Les lignes et les parties de la main selon la chiromancie. Le creux de la main se nomme la plaine. Quant aux grandes lignes, celle qui part des environs du poignet, suit le mont de Vénus pour aboutir et se confondre souvent avec la seconde grande ligne qui coupe la main en deux, se nomme, ligne de vie. La seconde, dont on vient de parler et qui passe obliquement dans le creux de la main, pour arriver vers le mont de Mars, s'appelle ligne de tête; la troisième, qui prend aux ervirons de la naissance de l'index pour aboutir presque horizontalement sous le petit doigt, c'est la ligne du coeur. Enfin la quatrième, qui coupe la main presque verticalement, est désignée sous le nom de ligne de fortune ou de réussite. Chaque mont, s'il est très prononcé, indique une qualité excessive; peu saillant, la qualité est moindre; absent, c'est le défaut correspondant à cette qualité. Ainsi le mont de Jupiter indique la religion, l'ambition, l'amour des honneurs, en même temps, la gaieté, le bonheur; très prononcé, c'est la superstition, l'orgueil, la tendance à la folie; l'absence de ce mont c'est donc l'irréligion, l'insouciance, le désir de l'obscurité, le manque de dignité, la tristesse; de même que la ligne de vie, longue, bien tracée, c'est le signe de la santé et de la longévité, plus elle descend vers le poignet, plus on vivra vieux; coupée, c'est signe de maladie, plus la rupture est large, profonde, plus la maladie est dangereuse. Il y a en outre des lignes auxiliaires, ligne hépatique ou de foie, ligne d'esprit, et lignes capillaires; toutes ont une signification spéciale. Les monts et les lignes ne sont pas les seuls signes qui existent dans le creux de la main, on y observe encore des étoiles, des carrés, des cercles, des points, des triangles, des losanges, des croix, des anneaux, des rameaux, des grilles, des barres, des croissants, des faisceaux, des chaînes, des îles, etc. Tous ces signes servent à corroborer ou modifier, selon la situation qu'ils occupent, les présages tirés par l'inspection des monts, des lignes et de la forme des doigts, des phalanges des ongles, qui, de leur côté, fournissent également leur contingent de documents à consulter. Revenons aux monts : à côté de celui de Jupiter, vient le mont de Saturne, protubérant chez ceux dont la sagesse et la prudence sont les principales qualités, il est alors considéré comme un signe de réussite; de dimension exagérée, il indique la réussite extrême, ce qu'on appelle vulgairement la chance, le bonheur constant dans les entreprises; l'absence du mont, c.-à-d. une surface presque plane à sa place, c'est le mauvais sort obstiné, la mauvaise fortune et aussi l'imprudence et l'ignorance de savoir se conduire; la ligne de fortune bien droite, bien pleine se trouve rarement sans rupture sous le mont de Saturne effacé. Le mont du Soleil, c'est le succès, la gloire, la célébrité, l'intelligence, le goût du beau, les aspirations nobles, l'espoir, la richesse. L'excès de ce mont indique le goût de la popularité à tout prix, la célébrité par les moyens honteux ou criminels, le désir de briller quand même l'audace, l'envie, la prodigalité. Son absence est le signe du goût pour la vie tranquille, calme, matérielle, c'est la marque d'un esprit borné qui se complaît dans l'amour des petites choses et fuit le bruit, la publicité. Enfin, le mont de Mercure, c'est l'amour de la science, de l'industrie, du commerce; la vie active, le goût du travail, des affaires. Son excès indique la fausse science, les aptitudes aux négociations ténébreuses, le goût des affaires plus, profitables qu'honorables, le penchant à l'agiotage, l'amour du jeu, l'âpreté au gain, la propension an vol, c'est le signe d'une existence surmenée. L'absence de ce mont, c'ést l'éloignement pour tout ce qui est étude ou travail, c'est la vie facile, la droiture, l'horreur du chiffre et du calcul. Le mont de Mars indique le courage, la résolution, la force, l'intrépidité, le mépris de la mort et du danger, la vaillance. L'excès dénote la témérité, l'obstination, la colère, la brusquerie, la cruauté, la méchanceté, tandis que son absence est le signe de la lâcheté, de la mollesse, de la timidité, de la faiblesse, de la couardise. Le mont de la Lune est la marque d'un esprit enclin à la rêverie, à la mélancolie; il annonce la chasteté, la décence, la moralité, de bonnes moeurs, l'excès indique une extrême sensibilité, une humeur chagrine, de la pruderie, l'amour de la solitude et son absence signale l'étourderie, le goût des plaisirs bruyants, le matérialisme, l'immoralité. Enfin, le mont de Vénus indique une âme charitable, aimante, le goût de l'élégance, un tempérament amoureux. L'excès, c'est la coquetterie, la débauche, le libertinage, l'impudicité. L'absence, c'est l'égoïsme et la froideur. Ce qui est dit à propos des monts peut s'appliquer aux lignes; elles aussi, fortement accusées, sont considérés comme des indices, soit de bonne santé, soit de force, de mémoire, ou au contraire lorsqu'elles sont pâles, courtes, brisées, ce sont des présages fâcheux. (H. Gourdon de Genouillac). |
. |
|
| |||||||||||||||||||||||||||||||
|