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Chat (symbolisme)

Chat (religion égyptienne). - Le chat jouait un grand rôle dans la religion égyptienne, mais ce rôle purement mythologique était assez obscur. II se nommait en égyptien miaou, nom qui rappelle notre mot miauler. Il en est question dans le Livre des morts comme d'un allié du Soleil (), détruisant les ennemis de l'astre du jour. Dans certains papyrus funéraires à vignettes, on le voit trancher la tête du serpent qui symbolise les ténèbres. La chatte était consacrée à la déesse Bast (ou Pacht) souvent représentée avec une tête de chatte. Son culte se célébrait surtout dans la basse Egypte, et la ville de Bubastis lui devait son nom et était le siège principal de ce culte. On lui vouait les enfants dès leur plus bas âge. A Beni-Hassan, se trouve également  un petit temple qu'on nomme la Grotte de Diane, et qui, en réalité, est dédié lui aussi à Bast. 
«  [En Egypte, écrivaient H. Cammas et André Lefèvre, les chats ] sont la vivante représentation des pénates et des lares; ils ressemblent aux dieux, car ils aiment les caresses et n'en rendent pas; il y a en eux je ne sais quoi de céleste et de mystérieux ils voient la nuit comme le jour, et leurs yeux clairs semblent des reflets des astres; tout leur corps recèle une lumière qui apparaît la nuit; lorsqu'on leur passe la main sur le dos. C'est pourquoi la loi des emblèmes donna une tête de chatte ou de lionne et des yeux phosphorescents à Bubastis, nom sacré de la clarté qui ne vient pas du Soleil; déesse lumineuse et nocturne; c'est pourquoi les chats lui sont consacrés. Ainsi les pontifes partageaient leurs soins entre la statue de Pacht et un peuple de chats qui grimpaient aux autels ou dormaient sur les genoux de la déesse. Aucun geste, aucune démarche de ces heureuses bêtes ne restait sans commentaire; des oracles étaient fondés sur leurs ébats et leurs miaulements, comme ailleurs sur le vol de l'ibis ou du vautour; ce sont les prêtres de Pacht qui ont les premiers reconnu l'imminence de la pluie, lorsque les chats passent leurs pattes par-dessus leurs oreilles. On peut supposer d'après le classement des momies, qu'il y eut parmi les chats une hiérarchie rigoureuse. Les uns sont enroulés seuls dans des bandelettes couvertes d'hiéroglyphes à leur louange; d'autres ont été embaumés en famille, et une seule enveloppe en contient plusieurs. Le poil, la couleur, l'âge et bien d'autres circonstances déterminaient sans doute la, mesure des honneurs qui leur étaient dus. Mais les parfums dont ils ont été imprégnés, n'ont pas assez préservé leurs restes, pour qu'on puisse rétablir dans leurs dignités ceux que les siècles ou la main des profanateurs ont jetés pêle-mêle dans les galeries souterraines. »  (La Vallée du Nil, Paris, 1862).
Si l'on en croyait les historiens grecs, chaque temple aurait eu une famille de chats; à Memphis, la beauté des femmes aurait été d'autant plus appréciée qu'elle se serait approchée du type chat. Selon Diodore de Sicile, les enfants voués à la déesse Bast portaient au cou un médaillon sur lequel était frappée la tête d'un chat. Chaque temple un peu considérable aurait eu un médaillon spécial et les prêtres auraient tiré de gros bénéfices de cette vente. Diodore dit encore : 
« Celui qui tue un chat en Égypte, est voué à la mort, qu'il ait commis ce crime volontairement ou non; le peuple s'amasse et le tue. Un malheureux Romain, qui avait involontairement tué un chat, ne put être sauvé ni par le roi d'Égypte Ptolémée, ni par la crainte qu'aurait pu inspirer Rome. »
Quatre siècles plus tôt; Hérodote, écrivait déjà :
«  Si un incendie se déclare dans quelque maison égyptienne, les gens s'occupent fort peu du feu et ne songent qu'à leurs chats. Ils les entourent et les surveillent, et si par malheur l'un d'eux s'échappe et va se précipiter dans le feu, les Égyptiens sont bien affligés. Lorsqu'un chat meurt de mort naturelle, tous les habitants de la maison se coupent les sourcils. On place les chats morts dans des appartements sacrés, on les embaume et on les porte dans la ville de Bubastis. »
Et tout le monde connaît le stratagème qu'on attribue à Cambyse pour réduire une ville égyptienne qui lui résistait. Il aurait fait précéder son armée de tout un bataillon sacré de chats et de chiens, et les habitants de la ville égyptienne auraient préféré ne pas se défendre plutôt que de s'exposer à tuer quelqu'un de leurs dieux. Les monuments égyptiens ne nous apprennent rien de semblable, et il ne faut sans doute voir dans ces faits que des exagérations venues des Grecs. Les hiéroglyphes ont souvent dû étonner les voyageurs étrangers à l'Égypte et leur faire prendre pour des réalités ce qui n'était que symbole. Cependant, on voyait encore au Caire, au XIXe siècle, un hôpital assuré aux chats malades, ce qui témoigne de la persistance de certaines traditions. (E. Amélineau).
Chat (art héraldique). - Figure du corps naturel représentée comme celle du léopard de face et passant. Quand le chat est rampant il est dit effarouché, et hérissonné quand il est arrêté et qu'il a le dos élevé et le poil hérissé. Il symbolise la liberté et l'indépendance. Le chat est parfois en nombre sur un blason : deux chats affrontés, deux ou trois chats assis. Cet animal figure dans le blason comme symbole de liberté. Dans l'iconologie, le chat est un symbole de trahison. (B.).
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Dictionnaire Religions, mythes, symboles
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