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Aristée, Aristoeus, c.-à-d. " l'excellent". Divinité secourable chez les anciens Grecs, intimement mêlée à la vie agricole, aux travaux et aux préoccupations champêtres. Les traditions varient sur son origine et sur sa nature véritable, suivant les pays où il était honoré. Pour les uns, c'est un dieu proprement dit, fils de Gaia et d'Ouranos; pour les autres, un héros à qui on donne pour père tantôt le centaure Chiron, tantôt un héros Eubéen du nom de Caryste, le plus souvent Apollon qui l'engendre avec la nymphe-Cyrène, fille du fleuve Pénée. Cette dernière forme de le mythe, originaire de la ville de Cyrène, est le plus connu; il a été recueilli par Hésiode dans les Eées et consacrée par Pindare (Pyth. 9). Homère et les tragiques n'ont jamais parlé d'Aristée. - Aristée, d'après un bronze du musée du Louvre, le représentant vêtu en berger et portant un bélier sur les épaules. . "Aristée fut porté après sa naissance par Hermès chez Gaïa et chez les Heures, qui le nourrirent de nectar et d'ambroisie, et le transformèrent en Zeus, le dieu éternel, et en Apollon, le Dieu pur, le protecteur destroupeaux, de la chasse, et du pâturage."Mais si les traditions varient, quant à sa nature, elles se ressemblent partout pour les fonctions qu'elles lui attribuent. Il est le dieu gardien des troupeaux et protecteur de la chasse; il préside à la culture de l'olivier et quelquefois de la vigne; à ce dernier titre, on en fait parfois un fils de Dionysos; à Syracuse, sa statue fut au temple de ce dieu jusqu'à ce qu'elle en soit retirée par Verrès; en Béotie, il épouse une soeur de Sémélé, Autonoé, princesse de Thèbes, et engendre avec elle le chasseur Actéon. Désespéré de la mort de son fils, qui périt à la chasse, déchiré par ses chiens, il quitta la Grèce, passa à Cos, de là en Sardaigne, puis en Thrace, où Dionysos l'initia aux mystères des orgies, et fixa enfin son séjour sur le mont Hémus; mais il en fut enlevé et disparut tout à coup. L'attribution avec laquelle il nous est le plus connu, grâce à Virgile (Georgiques, IV, 327 et suiv.), est d'être le protecteur de l'apiculture. C'est à lui que Protée révèle le moyen de reconstituer, dans les entrailles d'un boeuf exposé à la putréfaction au fond des bois, les essaims ruinés par les pluies et les maladies. - Monnaie de Céos. Tête laurée d'Aristée. Partie antérieure d'une chèvre bondissant, la tête entourée de rayon (bronze). On a trouvé en Sardaigne une statue d'airain représentant un jeune homme dont la poitrine est couverte d'abeilles; l'on a conjecturé avec raison que la statue représentait Aristée. Les laboureurs l'invoquaient également au temps des chaleurs caniculaires et chaque fois que la sècheresse menaçait les récoltes. La mythologie racontait, à Céos, que l'île était habitée autrefois par des nymphes protectrices du sol, qui élevaient le jeune Aristée. Un lion, symbole des chaleurs torrides, ayant chassé les nymphes, une grande sécheresse désola le pays. C'est alors qu'Aristée obtint de Zeus "qui fait pleuvoir" que les vents étésiens rafraîchissent le pays et ramenassent les pluies fécondantes. Le culte de Sirius pratiqué sur les hauteurs de l'île, culte qui avait pour objet d'apaiser le héros personnifiant la canicule, était également rapporté à Aristée. Les monnaies de Céos représentent le héros barbu, avec l'étoile caniculaire, la chèvre, le raisin et l'abeille pour attributs, parfois avec des rayons autour de la tête. L'art grec en faisait un berger; c'est ainsi aussi que nous le montre Virgile dans l'épisode célèbre des Géorgiques. Quant à la tradition qui le mêle au mythe d'Orphée et fait de lui l'amant d'Eurydice dont il cause la mort, on en ignore la provenance, mais il est peu probable que Virgile l'ait inventée. (J. A. H.).
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