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Actéon (personnage de la mythologie grecque).- Le mythe d'Actéon se rattache à la mythologie religieuse d'Artémis. Actéon, fils d'Aristée, et petit-fils de Cadmus par sa mère Autonoé, est représenté comme un hardi chasseur de Thèbes, qui parcourt avec sa meute les régions du Pélion et les montagnes de Béotie victime de la colère d'Artémis, qu'il a offensée, il meurt déchiré par ses propres chiens. -- Actéon et Diane (Artémis), par Giuseppe Cesari (ca. 1606). La mort d'Actéon est rapportée de différentes manières par les mythographes anciens. Suivant la version la plus populaire, transmise surtout par Callimaque, Apollodore, Ovide, Hygin et Stace, Actéon est conduit par les hasards de la chasse près de la fontaine Parthénios, dans la vallée de Gargaphia, et surprend Artémis au bain. La déesse irritée transforme le chasseur en cerf et le livre à sa meute qui le dévore. D'après une autre forme du mythe, connue par certains passages de Diodore et d'Euripide, Actéon avait attiré sur lui la colère de la déesse, soit parce qu'il s'était vanté de la surpasser à la chasse, soit parce qu'il avait recherché les faveurs de la déesse vierge. Apollodore ajoute que les chiens d'Actéon cherchèrent longtemps leur maître; le centaure Chiron, qui l'avait instruit dans l'art de la chasse, ne parvint à les calmer qu'en fabriquant une image du chasseur dans sa grotte du Pélion. D'après une curieuse légende, rapportée par Pausanias, les habitants d'Orchomène, effrayés par les apparitions du fantôme d'Actéon qui remplissaient le pays de terreur, avaient consulté l'oracle de Delphes; sur sa réponse, ils avaient fait exécuter une statue en bronze de ce, fantôme et l'avaient attachée au rocher où se montrait le spectre. La mort d'Actéon, par Paul Véronèse (1562). On a parfois attribué au mythe d'Actéon un sens naturaliste : Actéon, comme Orion, serait une constellation qui disparaît, éclipsée par la lumière brillante de la Lune. On a aussi remarqué que les chiens d'Actéon étaient au nombre de cinquante, ce qui les aurait fait symboliser les cinquante jours de l’année pendants lesquels la végétation est au repos. Les artistes, dans l'Antiquité, se sont souvent inspirés de cette légende; les représentations figurées accusent, suivant les dates auxquelles elles appartiennent, des différences très sensibles : on voit que le mythe a fini par n'être plus qu'un simple motif mythologique où l'art cherchait le sujet de compositions décoratives et où le bain d'Artémis prenait une grande importance. Artémis faisant dévorer Actéon par ses chiens. Métope de Sélinonte. Musée national de Palerme. Le malheureux chasseur est représenté de la même manière dans une statue de marbre du British Museum qui offre tous les caractères du style sévère. Il est à remarquer que la scène ainsi conçue rappelle un détail mentionné par Pausanias d'après Stésichore; suivant cette version du mythe, la déesse avait jeté sur Actéon une peau de cerf pour exciter sa chiens contre lui. Les peintures de vases dont le mythe d'Actéon a fourni le sujet sont fort nombreuses. Le plus souvent, les artistes ont représenté la mort du chasseur, avec des variantes de détail. A l'époque alexandrine, les artistes introduisent dans ce sujet plus de variété. Sur une peinture de Pompéi, on voit Artémis au bain, surprise par Actéon, dont la métamorphose commence. Un beau sarcophage du Louvre, provenant de la villa Borghèse, offre sur la face. antérieure et sur les côtés une série de scènes figurées, où sont reproduits les principaux épisodes de la légende. C'est d'abord la meute, que des serviteurs s'apprêtent à conduire en chasse; puis la déesse au bain servie par deux enfants; une troisième scène montre la métamorphose et le supplice d'Actéon, et enfin, dans un dernier tableau, Autonoé pleure sur le corps de son fils, étendu à ses pieds. (Max Collignon). |
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