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La Galerie du Palais, de Corneille

La Galerie du Palais est une comédie de Corneille datée de 1634. Elle est le déroulement extrêmement complexe d'une intrigue entre quatre jeunes gens : Lysandre aime Célidée, et Dorimant aime Hippolyte; mais Hippolyte est portée par son coeur vers Lysandre. C'est une série de scènes de coquetterie, de jalousie, d'imbroglios. Une analyse est impuissante à en rendre compte. On doit se contenter de noter que la pièce s'achève par deux mariages heureux.
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La galerie du Palais (Corneille).
La Galerie du Palais.- Telle est la Galerie du Palais, rendez-vous du monde élégant, où Corneille avait mis la scène de la comédie qui porte ce nom.

Voici des vers charmants. Lysandre surprend son ami en train de feuilleter un livre à l'étalage du libraire (acte I, sc. VIII) :

Je te prends sur le livre.

DORIMANT.
Eh bien, qu'en veux-tu dire?
Tant d'excellents esprits qui se mêlent d'écrire 
Valent bien qu'on leur donne une heure de loisir.

LYSANDRE.
Y trouves-tu toujours une heure de plaisir? 
Beaucoup font bien des vers, mais peu la comédie.

DORIMANT.
Ton goût, je m'en assure, est pour la Normandie...

LYSANDRE.
... Tel parle d'amour sans aucune pratique.

DORIMANT.
On n'y sait guère alors que la vieille rubrique; 
Faute de le connaître, on l'habille en fureur; 
Et, loin d'en faire envie, on nous en fait horreur. 
Lui seul de ses effets a droit de nous instruire;
Notre plume à lui seul doit se laisser conduire; 
Pour en bien discourir, il faut l'avoir bien fait. 
Un bon poète ne vient que d'un amant parfait.

LYSANDRE.
Il n'en faut point douter, l'amour a des tendresses
Que nous n'apprenons point qu'auprès de nos maîtresses.
Tant de sortes d'appas, de doux saisissements, 
D'agréables langueurs et de ravissements, 
Jusques où d'un bel oeil peut s'étendre l'empire, 
Et mille autres secrets que l'on ne saurait dire, 
Quoi que tous nos rimeurs en mettent par écrit, 
Ne se surent jamais par un effort d'esprit;
Et je n'ai jamais vu de cervelles bien faites 
Qui traitassent l'amour à la façon des poètes 
C'est tout un autre jeu....
O pauvre comédie! objet de tant de veines, 
Si tu n'es qu'un portrait des actions humaines,
On te tire souvent sur un original
A qui, pour dire vrai, tu ressembles fort mal.

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Dictionnaire Le monde des textes
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